Les débats de la rédaction - le LOSC a-t-il déjà perdu le titre ?

C'est déjà onze de moins que l'OM et six du PSG. Déjà, rédhibitoire pour la couronne hexagonale ? Deux journalistes de la rédaction débattent du sujet.

 Le LOSC a-t-il déjà perdu le titre ?

OUI

Lille champion à l'issue de la saison 2012-2013 ? Voilà une hypothèse qu'il faut d'ores et déjà enterrer ! Annoncés comme les outsiders et les probables numéros 2 de la Ligue 1 derrière le PSG cet été, les Dogues ne seront pas en mesure de disputer le titre. Trois facteurs principaux expliquent cette constatation. Le premier réside dans le fait qu'après la traditionnelle bourde lorientaise, le Paris et Zlatan Ibrahimovic sont partis pour tout écraser. Et la montée en puissance observée dans la capitale et l'impression donnée par le géant Suédois ne laissent que peu de place au doute : Paris sera bien champion. Et donc pas Lille.

Pas de "top" player

Le deuxième facteur ? Une redistribution des cartes plus importante que prévue dans l'élite. Annoncés moribonds en raison de l'obligation de dégraisser, Marseille et Lyon vont être difficiles à manœuvrer cette saison, tout comme Bordeaux, où le travail de Francis Gillot n'est pas assez mis en exergue. Et puis, si Lille ne sera pas champion, c'est aussi et surtout parce que la cuvée losciste 2012-2013 s'annonce nettement moins bonne que les précédentes. Lille a mal débuté sa saison, compte déjà trop de points de retard sur la tête du championnat, ne peut plus compter sur le génie d'Eden Hazard pour débloquer des situations, n'arrive pas à gagner dans un Grand Stade qui devait devenir une citadelle imprenable tandis que le comportement des recrues de premier plan est décevant : Martin et Kalou ronronnent et ne sont pas décisifs.

D'autres problèmes handicapants ? L'absence de « top » player, un banc bien trop « court », une attaque presque muette et un bloc défensif encore perméable. Bref, le LOSC a trop de problèmes à solutionner pour le moment, manque de profondeur de banc et va perdre des forces en Ligue des Champions. Et les semaines passent sans que les progrès soient visibles, même si la première période face à Lyon (1-1, 6e j.) a montré des signes de rébellion.

Olivier MAILLARD

NON

Six journées, même pas le sixième du championnat effectué et déjà, il faudrait enterrer le LOSC ! Certes, le départ est poussif. C’est indéniable et incontestable. Mais rien de rédhibitoire, bien au contraire. Lille, la structure lilloise, l’un des clubs les mieux gérés de France depuis des années, a largement les moyens de se ressaisir. Et très vite.

L’objectif du LOSC de ce début de saison. Quel était-il ? Il a été atteint. Se qualifier pour la phase de poule de la Ligue des Champions. Forcément, les Nordistes ont laissé de l’énergie et des points en route en août. Mais ils sont habitués aux départs poussifs. En 2010-2011, l’année de la conquête du Graal hexagonal, ils n’étaient que sixièmes après six journées, avec seulement trois points de plus qu’aujourd’hui. En 2009-2010, les coéquipiers de Mavuba se morfondaient au 15^ème rang avec cinq malheureux points. Aucune inquiétude, donc.

Une base toujours aussi solide

De plus, Rudi Garcia a perdu Eden Hazard à l’intersaison. Le collectif lillois doit apprendre à jouer sans lui, de manière différente. La base, elle, n’a pas changé. Et elle reste solide et de grande qualité. L’une des trois meilleures de France. La rencontre face à Lyon a encore prouvé que le LOSC pouvait bouger n’importe quelle équipe de France. Marvin Martin, Salomon Kalou, Ryan Mendes, tous des joueurs de ballon, sont venus renforcer l’effectif. Il faut leur laisser du temps. Alors certes, l’OM et l’OL notamment, ont déjà pris de l’avance. Mais ces clubs n’ont pas (ou très peu) recruté. Ils surfent sur leurs automatismes. Mais jusqu’à quand ? Leurs effectifs ne sont pas bien étoffés et la Coupe d’Europe, dévoreuse d’énergie, devrait les faire caler. Le LOSC, lui, en bien mauvaise posture en C1, pourrait très vite prendre la porte. Mais aussi ramasser les morts en championnat… Et remonter. Jusqu’à titiller le PSG, jusqu’au bout.

Anthony FAURE

Vous aussi, donnez-nous votre avis !