LOSC : Lille, son enfance, le racisme… Renard à cÅ“ur ouvert

L’entraà®neur du LOSC Hervé Renard s’est mis à nu lundi soir sur l’antenne de L’à‰quipe 21. Voici les extraits les plus forts de cet entretien au cours duquel le technicien a évoqué son parcours, sa personnalité, mais aussi son enfance ou le racisme.

Une style qui ne laisse pas indifférent

‘J’ai pris conscience d’àªtre clivant en France. Je ne suis pas très calculateur dans mes propos, pas très machiavélique. Je suis un autre homme que celui qui porte la chemise blanche et qu’on catalogue. Oui, je divise, mais si je pouvais le faire un peu moins, à§a m’arrangerait. Cela ne me pèse pas, je reste en dehors. J’ai été invité comme tous les entraà®neurs de L1 sur beaucoup de plateaux mais j’ai décliné. Comme à§a en irrite certains, je vais les satisfaire, comme à§a ils verront moins ma tàªte.’

Pourquoi la Ligue 1 ?

‘J’aurais pu partir dans des endroits où j’aurais assuré la fin de ma vie financièrement ou continuer avec les meilleures sélections d’Afrique. Mais j’ai choisi de repartir à zéro sur le continent où on pratique le meilleur football pour viser le plus haut possible. Je sais pourquoi je suis revenu et si un jour à§a ne fonctionne pas, il ne faut pas se faire de souci pour moi, je retrouverai du travail.’

Ses objectifs, ses deux grands ràªves

‘Au niveau des clubs, le plus haut niveau, c’est de jouer la Champions League. Ce sera peut-àªtre en France ou ailleurs. Et mon autre ràªve, c’est de faire une Coupe du monde avec une équipe nationale. Je n’y arriverai peut-àªtre jamais mais je vais tout faire pour. L’équipe de France ? Je n’en ràªve pas vraiment parce que à§a paraà®t difficile, quand màªme. Je pars de loin. Je pars toujours de très loin, mais attention, je suis endurant.’

Son enfance

‘J’ai eu une maman qui, comme certaines maman, était seule avec son fils, avait deux emplois et a tout fait pour que son fils soit bien élevé. Elle a tout fait. (Il essuie quelques larmes) C’était génial. Elle a tout fait pour moi. Elle m’a donné mon éducation, qui m’a permis d’àªtre ce que je suis. Je me suis détaché de mon père par rapport à ma mère. J’ai eu tort. Et puis quand il est décédé, on a des regrets.’

Les années difficiles

‘Quand j’entends dire qu’il faut savoir d’où on vient, on se trompe de personne. J’ai passé 8 ans à me lever à 3 heures du matin, à sortir des containers parce que j’avais une entreprise de nettoyage, ce n’est pas possible de me dire à§a.’

Renard, l’antiraciste

‘Ma mère a rencontré un autre homme, qui était Antillais. À 9 ans, elle m’a demandé si un ami à elle pouvait s’installer chez nous, en me précisant que c’était un homme de couleur. J’ai dit que à§a ne me dérangeait pas du tout. Et quand on voit mon chemin, ma carrière, on se dit que la vie est paradoxale, bizarre. J’avais déjà cette ouverture d’esprit. Petit, je défendais toujours les étrangers, je ne sais pas pourquoi. J’ai toujours eu cette chose-là , je ne peux pas l’expliquer. (…) Du mépris pour le football africain ? On est d’anciens colons. Quand on colonise des pays, c’est qu’on est une race supérieure. C’est les petits esprits, à§a.’

Pour revoir l’entretien en entier, c’est par ici.