Angleterre : l’exode de l’hiver vu de Lyon

Les deux hommes sont donc tout indiqués pour évoquer le départ de nombreux joueurs de Ligue 1 vers l’Angleterre et plus précisément Newcastle qui a déjà enrôlé quatre éléments cet hiver (Debuchy, Yangambiwa, Haïdara, Gouffran) et qui en attend peut-être d’autres (Sissoko ?).

Rémi Garde (joueur d’Arsenal entre 1996 et 1999)

« C’est un peu curieux ! »

« En 1996, j’en ai profité à la première année de l’arrêt Bosman mais à l’époque ce n’était pas un exode. Là, il y a beaucoup de joueurs qui partent. En France, on peut aussi voir le bon côté des choses, se dire que ça va donner la chance aux jeunes et permettre d’assainir les finances de pas mal de clubs. Tous les clubs français sont rentrés dans une période d’austérité, en grande partie à cause de la fiscalité qui est différente.

Mon regard sur la question évolue. Je ne sais pas si c’est bien, si ce n’est pas bien. C’est compliqué de tout analyser mais c’est quand même un peu bizarre de voir autant de joueurs français tout d’un coup à Newcastle. »

Steed Malbranque (passé par Fulham, Tottenham et Sunderland entre 2001 et 2011)

« Newcastle peut avoir des problèmes »

« C’est vrai qu’ils sont nombreux ! Notamment à Newcastle, dans une région que je connais bien. Et je peux vous dire qu’ils vont avoir froid ! (Rires) L’hiver sera rude. Tous ces départs, je ne pense pas que ce soit inquiétant ! C’est juste qu’il y a des raisons économiques par rapport aux clubs français. Ici, on doit vendre alors qu’en Angleterre, il n’y a pas tous ces problèmes. Les Anglais peuvent acheter et ne se privent pas pour faire leur marché en France.

Mais je pense qu’autant de Français dans un seul club comme à Newcastle, ça peut poser des problèmes !Parce qu’inconsciemment les Français restent avec les Français. Si en plus, il y a quelques éléments dans le groupe qui ne parlent pas anglais, ils vont rester entre eux. Cela peut créer des clans et des problèmes au sein du groupe. Je ne l’espère pas pour eux mais il y a un risque.

A Fulham, j’ai vécu des situations similaires. Il n’y a pas eu de gros problèmes mais c’est vrai qu’on était souvent entre Français et que cela créait quelques tensions. A mon époque, Jean Tigana nous obligeait à parler anglais entre Français pour montrer aux autres qu’on faisait des efforts. Cela fait partie des petites choses à mettre en place … Je ne connais pas Alan Pardew mais s’il n’instaure aucune règle, ça posera des problèmes. »

Recueilli par Alexandre CORBOZ, à Tola Vologe.