ASSE : pourquoi la sanction de Zouma peut paraître trop sévère

La commission de discipline de la LFP a décidé jeudi soir d'infliger dix matches de suspension au défenseur stéphanois Kurt Zouma, auteur samedi dernier d'un tacle trop appuyé sur le milieu de terrain du FC Sochaux Tomas Guerbert, qui ne devrait revenir à la compétition qu'au mois de mars, dans le meilleur des cas. Une sanction qui correspond à ce que nous avions envisagé.

Un geste mal réalisé, mais licite

Évidemment, il serait osé de remettre en cause le principe-même d'une suspension. Il est normal, après ce tacle effectué sans la moindre maîtrise et au vu du sort de Guerbert, que son auteur en paie également un lourd tribut. Se pose néanmoins la question des critères justifiant la durée d'une telle peine. Concrètement, doit-on punir le geste ou ses conséquences ? En effet, et contrairement par exemple à la semelle assénée la saison dernière par l'ailier niçois Valentin Eysseric au milieu de terrain de l'ASSE Jérémy Clément, le tacle de Zouma ne constituait pas, en soi, un geste illicite (semelle haute, deux pieds décollés, etc.). C'est sa réalisation qui était mauvaise, le surplus d'engagement et le manque total de retenue du joueur ayant provoqué la blessure du milieu des Lionceaux.

À titre de comparaison, le milieu offensif guingampais Moustapha Diallo n'a écopé jeudi soir "que" de quatre matches de suspension, alors que la nature de son intervention - une semelle écrasée sur la cheville du Lyonnais Maxime Gonalons - paraît bien plus répréhensible. La différence, c'est que le capitaine des Gones est déjà remis.

La maladresse plus durement punie que la méchanceté

Autre exemple : en octobre 2006, le défenseur marseillais avait donné un coup de pied dans le dos du Lyonnais Florent Malouda, geste qui ne peut être que volontaire. Exclu aussitôt, le Nigérian n'avait écopé que de deux matches de suspension.

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Le seul "mérite" du gaucher était de ne pas avoir blessé son adversaire, qui s'était relevé au bout de quelques minutes. Il demeure donc une petite zone d'ombre dans les critères de sanction des sages de la LFP, aux yeux desquels la maladresse est parfois plus lourdement sanctionnée que la méchanceté véritable.

JD

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