par nicolas.breton

FC Nantes : faut-il vendre Djordjevic cet hiver ?

Buteur vedette du FC Nantes (8 réalisations cette saison en Ligue 1), Filip Djordjevic sera en fin de contrat au mois de juin prochain et suscite déjà la convoitise de clubs italiens (un accord avec la Lazio Rome était évoqué le mois dernier), anglais (Hull City a ouvertement fait part de son intérêt) et français (l'OM et l'OL l'auraient à l’œil).

Évidemment, la question de son départ dès le prochain mercato peut sembler provocatrice, tant les supporters nantais sont attachés à l'international serbe, sans qui le début de saison des Canaris n'aurait pas été aussi bon. Pourtant, la question mérite d'être posée. Voici de quoi peser le pour et le contre.

Il faut vendre Djordjevic en janvier car...

... il partira libre en juin, sinon. Malgré les efforts du président nantais Waldemar Kita, qui tente depuis cet été d'arracher la signature de son buteur, la prolongation de contrat de celui-ci se fait toujours attendre. Et pour être honnête, rien ne dit que l'état-major du club ait vraiment intérêt à céder aux exigences financières du joueur, déjà le mieux payé de l'effectif, et dont une augmentation risquerait de contraindre le FCN à payer la taxe à 75% à laquelle il n'est théoriquement pas assujetti à l'heure actuelle. De plus, on ne voit pas comment Kita pourrait proposer un salaire supérieur à celui que la Lazio ou certains clubs anglais, au vu des moyens dont ils disposent, peuvent offrir au joueur de 26 ans. Bref, tout porte à croire que Djordjevic partira de toute façon en fin de saison. Autant le céder dès maintenant, histoire de toucher un indemnité de transfert (la somme de 3 millions d'euros était évoquée cet été).

... il n'est plus aussi indispensable. Cela constitue, en soi, une excellente nouvelle : Nantes peut gagner des matches même lorsque son avant-centre se montre discret, voire maladroit. Le succès glané mardi dernier à Valenciennes (2-1) et plus encore celui obtenu vendredi sur la pelouse de l'OM (1-0), malgré un penalty raté du Serbe, ont prouvé qu'Alejandro Bedoya et sa bande pouvaient eux aussi faire la différence. La Djordjevic-dépendance, évidente en début de saison, commence donc à s'estomper, ce qui rendrait du même coup moins pénalisante la perte éventuelle du buteur-maison.

... le maintien est déjà assuré. Fin de contrat ou pas, un départ du numéro 9 des Canaris ne serait même pas envisageable si son équipe jouait sa survie parmi l'élite. L'efficacité de Djordjevic est trop importante pour en priver le FCN en période critique. Sauf que des périodes critiques, les hommes de Michel Der Zakarian n'en ont pas connu cette saison et n'en connaîtront sans doute pas. Avec 29 points au terme des 17 premières journées, seule la superstition nous empêche de dire que leur maintien ne sera qu'une formalité. Et parce que les places européennes ne font pas partie des ambitions du club, la perte d'un attaquant de ce calibre n'aurait en fin de compte que peu de conséquences sur le bilan sportif de la saison.

Il faut conserver Djordjevic car...

... cette équipe mérite d'aller au bout. On peut certes considérer que le maintien du FC Nantes est quasiment acquis. Cela justifie-t-il pour autant de sacrifier la fin de saison en amputant la formation nantaise de l'un de ses joueurs-clé ? Franchement, ce serait trop bête. Cette équipe a trop souffert durant plusieurs saisons pour ne pas jouer le coup à fond maintenant qu'elle côtoie les équipes de tête du championnat de France. Ce n'est pas seulement une question de panache : quelques places supplémentaires en fin de saison rapporteraient davantage de droits télé, ce qui compenserait financièrement un départ de Djordjevic pour zéro euro.

... c'est un joueur symbole. Il est le plus ancien de l'effectif. Il a connu les années galère. Il a été, avec 20 buts inscrits, l'artisan principal de la montée en L1 des Canaris. Filip Djordjevic n'est pas un joueur comme les autres, un joueur dont on se sépare comme un vieux mouchoir, au nom d'impératifs financiers. Chahuté par le public de La Beaujoire à ses débuts, l'ancien joueur de l'Etoile Rouge de Belgrade en est devenu la star et l'un des chouchous. Sentimentalement, son départ serait un crève-cœur. Et il est bon, parfois, que les sentiments prennent le pas sur de triviales stratégies économiques.

... ses remplaçants ne sont pas au niveau. Vendre Djordjevic, d'accord, mais qui mettre à sa place ? Comme en témoigne le temps de jeu du joueur de 26 ans, le poste d'avant-centre n'est pas le plus fourni de l'effectif des Canaris : Djordjevic a démarré la totalité des 17 rencontres disputées par son club en Ligue 1 jusqu'alors. Ses remplaçants naturels sont loin d'offrir les mêmes garanties que lui : Fernando Aristeguieta se montre efficace lorsqu'il rentre en fin de partie mais paraît encore léger (ou trop lourd, c'est au choix) pour assumer un statut de titulaire. Johan Audel, lui, revient à peine de ses innombrables blessures. Personne ne connaît réellement son niveau. Même incertitude concernant Ismaël Bangoura, dont on ne sait si son entraîneur Michel Der Zakarian compte vraiment sur lui. Sans Djordjevic, Nantes ne jouerait pas à dix, mais presque.

Pour résumer

Buteur vedette du FC Nantes (8 réalisations cette saison en Ligue 1), Filip Djordjevic sera en fin de contrat au mois de juin prochain et suscite déjà la convoitise de clubs italiens (un accord avec la Lazio Rome était évoqué le mois dernier), anglais (Hull City a ouvertement fait part de son intérêt) et français (l'OM et l'OL l'auraient à l’œil).

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Rédacteur
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