OL – OPINION : Mapou Yanga-Mbiwa a eu raison de pousser son coup de gueule
En jouant franc-jeu sur l’ambiance, les résultats, l’absence de cadres et les difficultés d’adaptation des recrues, Mapou Yanga-Mbiwa a donné un grand coup de pied dans la fourmilière jeudi en conférence de presse à la veille d’OL – Toulouse.
Une sortie pas si maladroite que à§a. Décryptage.
Désormais, les joueurs vont àªtre obligés de se parler
A plusieurs reprises, l'ancien Romain a réclamé de ses partenaires qu'ils ouvrent le dialogue, fustigeant l'absence de cadres pour prendre les responsabilités et régler les soucis « toujours remis au lendemain ». Mapou, lui, a pris ses responsabilités en mettant au grand jour les problèmes sous-jacents, connus de tous en périphérie du club et qui n'étaient pas en soi des scoops. En s'exposant comme il l'a fait et en faisant part de son scepticisme, Yanga-Mbiwa contraint presque obligatoirement ses partenaires et le staff à une explication de texte au confinement du vestiaire. Tout sauf une maladresse, plutôt un calcul bien amené de la part de l'ancien capitaine du MHSC.
En ne s'épargnant pas, il s'évite les critiques
Que les vérités émanent d'un joueur en difficulté, loin d'àªtre irréprochable depuis le début de saison et qui est (en prime) à l'origine de la blessure d'Aldo Kalulu, peut faire tousser. Mais, là où Mapou a été bon, c'est qu'il s'est inclut dans ces difficultés. « Mon début de saison est catastrophique, à l'image de l'équipe ». En une phrase, Yanga-Mbiwa a balayé son manque de légitimité à l'ouvrir. Oui, il a du mal à s'adapter. Oui, c'est aussi de sa faute. L'intéressé ne l'a pas nié, ne rejetant pas seulement le problème sur les joueurs du centre de formation qui forment un clan difficile à pénétrer. Mais il a rappelé du màªme coup que si l'OL l'avait recruté aussi cher, ce n’est pas seulement pour jouer les béni-oui-oui.
Le précédent Pape Diakhaté
Aujourd'hui, le principal danger qui menace Mapou Yanga-Mbiwa concerne la réaction de ses coéquipiers et du staff. En 2010, Pape Diakhaté avait agi un peu comme lui à l'OL. Bien sûr, le Sénégalais n'avait pas cassé la baraque devant les micros mais il avait fait preuve de franchise à l'égard de ses coéquipiers, n'hésitant pas à s'accrocher avec les « tauliers » de l'époque (Cris en tàªte) en se positionnant dans l'attitude en leader. Diakhaté avait alors vu certains de ses partenaires lui savonner la planche et ses prestations s'étaient franchement détériorées jusqu'à ce que l'OL se décide de le renvoyer au Dynamo Kiev à l'issue de son pràªt. S'il a parlé, Mapou devra désormais bien arrondir les angles dans le vestiaire pour que sa sortie ne soit pas considérée comme une défiance à certains partenaires ou à l'entraà®neur mais bien comme une volonté « positive » de crever l'abcès.
A.C, à Tola Vologe