En déclarant samedi soir, après la victoire de son équipe contre le Gazélec d’Ajaccio (2-1), que le PSG était un club plus Qatari que Franà§ais, Jean-Michel Aulas a déclenché une polémique dont il ne soupà§onnait sans doute pas l’ampleur. Jérôme Rothen, Pierre Ménès et Daniel Riolo ont déjà réagi. Bruno Roger-Petit y est également allé de son commentaire hostile sur le site Sport 24, allant jusqu’à réclamer des excuses au président de l’OL.
‘Ce n’est pas une erreur, c’est une injure. Ce n’est plus seulement une provocation, c’est une faute. (”¦) Aulas confond déclaration à la presse et commentaire au Balto. Non, cette déclaration n'est pas digne d'un président de club de Ligue 1, chef d'entreprise dans une industrie culturelle dont la vocation, au-delà màªme du champ sportif, est de produire du lien social et culturel. (”¦) Elle est absurde économiquement et sportivement : disposer de beaucoup d’argent ne vous garantit pas le succès (la preuve, le PSG en Ligue des champions cale en quart de finale, là où l’Athlético Madrid joue deux demi-finales en trois saisons avec la moitié du budget du PSG).
De deux, elle néglige le fait que les dirigeants du PSG ont tout mis en Å“uvre, notamment en matière de communication, pour que le club paraisse le plus inséré dans la vie franà§aise. Le président Nasser El-Khelaà¯fi, ainsi que bien des joueurs emblématiques, à commencer par Sirigu, Trapp, Thiago Silva, Lucas, Pastore et bien d’autres s’expriment en franà§ais. Tout cela est très symbolique, mais dans une époque en demande de symboles conà§us comme des preuves d’attachement au pays, cela compte.
Et de trois, elle est irresponsable en ce qu’elle risque de générer des tensions envers le PSG. Ceux qui écoutent les provocations du président Aulas ne sont pas tous intellectuellement équipés pour les accueillir avec distance et recul. On ne peut jouer sans risque avec les tensions d’une société, uniquement pour le plaisir de faire un mot qui se veut spirituel… Avant de jouer les Super-Dupont du football franà§ais, Jean-Michel Aulas devrait réfléchir au sens et à la portée de ses propos. Et présenter des excuses, avant de s'en aller, sur la pointe des pieds, en souhaitant qu'on l'oublie.’
Le président rhodanien a depuis minimisé ses propos. Mais pour des excuses, il faudra sans doute attendre longtemps.
Sylvain Opair