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OL – REPORTAGE Grenier, dans les coulisses d'une ascension (1/3)
Depuis ses débuts professionnels à l’été 2008 jusqu’à aujourd’hui, « But ! Lyon » fut un témoin privilégié de la lente maturation de Clément Grenier.
De ses débuts compliqués dans la vie d'adultes jusqu'au joueur qu'il est devenu aujourd'hui, en passant par ses doutes et son faux départ à Nice. Après coup, l'histoire vaut la peine d'àªtre racontée. (Extrait de But ! Lyon août 2013)
Jeudi 11 juillet 2013. Jour de la présentation de Miguel Lopes. Deux invités surprises font irruption en salle de presse à l'OL : Maxime Gonalons, pour dire qu'il reste alors que des rumeurs l'envoient à Naples, et Clément Grenier, pour dire qu'il prolonge son contrat de deux saisons jusqu'en juin 2016. L'Ardéchois met ainsi fin à plus d'un mois de suspense et de spéculation autour d'un avenir en Angleterre du côté d'Arsenal. Les Gunners attendront. Encore au moins une année de plus. Arsenal, c'est de toute faà§on le fil rouge de la jeune carrière du milieu de terrain de 22 ans. Une carrière qui a vraiment décollé quand, avant de s'envoler pour l'Euro des 17 ans en Turquie en mai 2008, l'enfant d'Annonay signe son premier contrat professionnel avec l'OL. « C'était un bon joueur mais ce n'était pas non plus le seul. Il évoluait au milieu d'une génération 1991 très intéressante avec des garà§ons comme Alexandre Lacazette notamment. Disons qu'il faisait partie des garà§ons qu'on remarquait le plus », commente aujourd'hui Armand Garrido, son entraà®neur en U17.
Sur l'exercice 2007-08, Grenier réalise une belle saison et délivre de nombreuses passes décisives. Notamment pour son comparse Yannis Tafer, auteur de 35 buts cette saison-là . Dans les travées de la Plaine des Jeux, Gilles Grimandi, recruteur pour Arsenal, est déjà là . On peut màªme dire qu'il a pris un abonnement et qu'il n'a d'yeux que pour le meneur de jeu. Pour le protéger de l'intéràªt des Gunners ainsi que de ceux de l'Ajax Amsterdam et de l'Udinese, l'OL offre à Grenier son premier contrat professionnel de trois saisons. Sans passer par la case stagiaire. Une récompense mais aussi le début des ennuis.
2008-09 : l'âge bàªte”¦
L'entame est euphorique. Clément brille à l'Euro turc où il se hisse jusqu'en finale de la compétition. En phase de poule, il marque (déjà ) sur coup-franc face au futur vainqueur espagnol dans un match de feu. A peine rentré, Claude Puel le convoque avec le groupe à Tignes où il fait la préparation avec les grands”¦ Puis, à§a se complique franchement ! Pour le second stage à Divonne-les-Bains, Grenier est laissé à disposition de la réserve. Il découvre la CFA, un championnat d'adultes. La poule sud est âpre pour l'artiste. Elle est d'autant plus difficile que, pour lui, la réalité se passe à l'étage au-dessus où ses copains Miralem Pjanic et Yannis Tafer, qui ont quasiment le màªme âge que lui, continuent de figurer. Le 11 septembre 2008, « But ! Lyon » est le premier média lyonnais à lui donner la parole à l'occasion d'une interview croisée avec les deux autres néo-pros Yannis Tafer et Saà¯d Mehamha. Il nous parait alors àªtre un garà§on posé, à l'écoute des propos de Claude Puel, s'amusant de la comparaison que font les médias entre lui et le Brésilien Kaka”¦ Mais la soif d'arriver au plus haut niveau est déjà là . Elle est màªme décuplée par l'attente et son statut contractuel.
En janvier 2009, Grenier a 18 ans. Il quitte le centre de formation pour prendre son appartement. Petit à petit, il se perd. Robert Valette, son coach d'alors en CFA, se souvient parfaitement de la dérive du garà§on avec qui il n'hésitait pas à se montrer cassant à l'entraà®nement : « C'est un garà§on qui a été parasité longtemps. Comme il a un caractère de champion, il n'a pas bien vécu le fait d'àªtre mis en concurrence avec des joueurs qui avaient son âge et qui jouaient déjà en professionnel. Il a perdu du temps à polémiquer. A dire que ce n'était pas normal qu'untel joue en pro et pas lui. A l'entraà®nement, il était devenu hargneux vis-à -vis de ses camarades de la CFA qui n'y étaient pour rien. Mais lui regardait déjà du côté des professionnels. » L'attitude n'est pas bonne mais le garà§on se remet en cause dès l'intersaison suivante. « Il est revenu dans le droit chemin pour plusieurs raisons. D'abord parce que c'est un garà§on intelligent. Ensuite parce qu'il a été bien conseillé par son entourage (notamment ses parents et son conseiller Pascal Yvars). Il est revenu tout naturellement au travail », analyse son formateur d'alors.
Alexandre CORBOZ