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OL – REPORTAGE Grenier, dans les coulisses d'une ascension (2/3)

Depuis ses débuts professionnels à l’été 2008 jusqu’à aujourd’hui, « But ! Lyon » fut un témoin privilégié de la lente maturation de Clément Grenier.

De ses débuts compliqués dans la vie d'adultes jusqu'au joueur qu'il est devenu aujourd'hui, en passant par ses doutes et son faux départ à Nice. Après coup, l'histoire vaut la peine d'àªtre racontée. (Extrait de But ! Lyon août 2013)

Lire aussi : Grenier, dans les coulisses d'une ascension (1/3)

Ses coup-francs, un labeur de cinq ans”¦

Mais il tire également quelques bénéfices de cette difficile saison 2008-09. En observant les pros quotidiennement, l'Ardéchois comprend qu'il doit faire évoluer le style de ses coup-francs. En 2008, la courbe était platinienne. Enroulé au-dessus du mur. En 2013, la patte est devenue Juninesque. « C'est un changement chez lui mais je pense que cela vient aussi beaucoup d'un changement global. Les coup-francs enroulés comme à l'époque, on en voit presque plus. A l'OL, il était bien placé au contact de Juninho », remarque Francis Smerecki, son sélectionneur des U16 aux U20. Au contact du maà®tre lors de sa dernière saison rhodanienne en 2008-09, Grenier a appris la botte secrète : « Clément est loin d'àªtre con ! Il a vu comment travaillait Juninho, sa manière de prendre à§a comme un art. Aujourd'hui, on peut se rendre compte qu'il a pratiquement la màªme position de frappe. Il a copié Juni mais le plus fort, c'est qu'il a chopé le geste », poursuit Robert Valette. Au début, la chose ne fut pas simple. Certains de ses coéquipiers de formation n'hésitant pas à se moquer de lui parce qu'il « se prenait pour Juninho » mais ne cadrait jamais. L'assimilation a pris quasiment cinq ans. Cinq ans d'un travail acharné à répéter ses gammes. Un labeur qu'Armand Garrido a eu le temps de bien observer : « En U17, les coups de pied arràªtés, ce n'était pas quelque chose d'inscrit au programme. On en a fait un peu à la fin de saison. Clément tirait les coup-francs de tout temps parce qu'il aimait à§a. Mais depuis qu'il est en pro, on le voit trainer après les entraà®nements, il les travaille beaucoup. »

2009-11 : de la rédemption aux montagnes colombiennes

Revenons-en au parcours. En décembre 2009, à l'occasion d'un portrait que nous lui avions consacré dans « But ! Lyon » intitulé le « renouveau de Clément Grenier », le natif d'Annonay fait table rase de son passé récent : « J'étais comparé à Kaka alors qu'il était Ballon d'or. Pour moi, c'était trop. Je ne connaissais pas le haut niveau car je sortais de catégories de jeunes. A mon arrivée en CFA, il y avait une grande différence. Tout le monde attendait beaucoup de moi. Avec Yannis, on a été trop vite comparé à des grands alors qu'on ne l'était pas », glisse-t-il notamment. « L'an dernier, j'avais le sentiment que ce contrat me protégeait et que j'étais en avance sur les autres. A 17 ans, j'étais encore un gamin avec la tàªte dans les nuages. » Le discours est sincère et précède de quelques semaines ses grands débuts en professionnel lors d'un match de championnat face à Toulouse où Yannis Tafer marque son seul et unique but avec l'OL. L'année 2009-10 ne sera pas faste en temps de jeu (3 apparitions en L1) mais lui permettra de se stabiliser au niveau de l'équipe réserve. Le joueur est apaisé, plus facile à gérer màªme s'il a parfois quelques soubresauts et s'accroche avec ses jeunes partenaires. En revanche, l'Euro 2010 – qui voit les Bleuets devenir champion du Monde et Alexandre Lacazette exploser – n'est pas le sien. Titulaire en début de compétition, il sort de l'équipe en cours de route et se voit préférer le gunner Gilles Sunu lors des demi-finales et finale.

Alexandre CORBOZ

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