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OL – REPORTAGE Grenier, dans les coulisses d'une ascension (3/3)
Depuis ses débuts professionnels à l’été 2008 jusqu’à aujourd’hui, « But ! Lyon » fut un témoin privilégié de la lente maturation de Clément Grenier.
De ses débuts compliqués dans la vie d'adultes jusqu'au joueur qu'il est devenu aujourd'hui, en passant par ses doutes et son faux départ à Nice. Après coup, l'histoire vaut la peine d'àªtre racontée. (Extrait de But ! Lyon août 2013)
Lire aussi : Grenier, dans les coulisses d'une ascension (1/3) et (2/3)
La saison pré-Coupe du Monde est à peine meilleure. S'il joue davantage en professionnel (7 apparitions), la forte concurrence et l'épée de Damoclès sur Claude Puel tout au long de la saison auront raison des chances des jeunes. L'Ardéchois est encore sommé de patienter. Lui qui a prolongé son contrat d'un an jusqu'en juin 2012 serre un peu des dents, d'autant qu'il doit aussi faire face aux tauliers du vestiaire d'alors. Accusé de mal s'échauffer avant son entrée en jeu à Nice, Grenier prend un tampon de Cris à l'entrainement. Le Policier plaide non coupable. Mais, durant cette saison crispée, Clément est bridé. à‡a se voit, à§a se sent. Heureusement le Mondial colombien conjuguée au départ de Puel et à l'intronisation de Rémi Garde, alors directeur du centre de formation, change la donne.
C'est à plus de 1500 mètres d'altitude, au pays de Falcao, que le déclic de la carrière du jeune meneur lyonnais intervient. En tout cas, c'est ce que pense son ex-sélectionneur Francis Smerecki : « Il a donné une nouvelle orientation à son jeu lors de la Coupe du Monde. En Colombie, il ne part pas titulaire mais il prend place dans l'équipe dans la deuxième partie de la compétition. Il parvient à modifier son style, à donner de l'accélération, à voir plus vite, à lâcher le ballon plus souvent”¦ Derrière, Rémi Garde lui a rapidement donné du temps de jeu à Lyon et à§a lui a donné la confiance qui lui manquait. » La courbe s'inverse définitivement pour Grenier.
2011-13 : la révélation, l'épisode nià§ois”¦ Et « Greninho »
A Lyon, les départs lui ouvrent quelques brèches. Il parvient à les saisir quand il n'est pas blessé. Son temps de jeu est en augmentation croissante. S'il tarde à prolonger son contrat et réfléchit à un éventuel départ, Clément accepte finalement de signer un nouveau bail de deux ans mi-octobre, à moins de neuf mois de la fin du sien. S'il apparait à 21 reprises en championnat et participe activement à la victoire en Coupe de France, inscrivant notamment son premier but en avril 2012 contre le Gazelec Ajaccio en demi-finale (4-0), le meneur rhodanien connait quelques passages compliqués. Notamment en Ligue des Champions face à Nicosie où, mécontent de ne pas àªtre entré en jeu, il ne participe pas à l'union sacrée des joueurs et provoque l'ire de Rémy Vercoutre. Quelques jours plus tard, lorsque l'on parlait de l'incident dans les colonnes de « But ! Lyon », il refusait de trop s'étendre sur le match qui fut considéré comme l'un des gros fiascos européens de l'OL de ces dernières années : « C'est compliqué pour moi d'en parler”¦ », retranscrivait-on alors dans nos colonnes.
L'année 2012-13 commence étrangement pour Clément, désormais doublure de Yoann Gourcuff dans l'effectif rhodanien. Désireux de récupérer Fabian Monzon à Nice, Jean-Michel Aulas négocie avec Claude Puel et propose Grenier plus Pied dans la transaction. Poussé vers la sortie contre l'avis de Rémi Garde, le joueur hésite. Il réfléchit d'autant plus qu'il a le sentiment que Puel ne lui a pas vraiment donné sa chance lors de ses années à l'OL. Mais l'attitude de JMA le vexe et il s'en expliquera quelques mois plus tard à l'occasion d'un déjeuner avec le président et Bernard Lacombe afin d'évoquer sa prolongation.
Si l'affaire ne se conclut pas, le milieu de 22 ans le doit à la blessure de Yoann Gourcuff lors de la deuxième journée face à Troyes. Grenier prend place sur le terrain et est décisif. Comme sur quasiment chacune de ses sorties. Les statistiques sont désormais de son côté. En 35 apparitions toutes compétitions confondues, il inscrit 7 buts et délivre 8 passes décisives. Mieux, il se montre déterminant dans la course à la troisième place, portant à lui seul l'OL durant les derniers mois : un but stratosphérique pour donner la victoire à Montpellier dans le temps additionnel (2-1), un coup-franc surpuissant à Nice (1-1) lors de l'avant-dernière journée et son copier-coller face à Rennes la semaine suivante (2-0) qui lui vaudra sa première convocation en équipe de France pour la tournée en Amérique du Sud. Clément Grenier est devenu pour les gens « Greninho », le digne héritier de Juni et le fer de lance de l'OL 2013-14 qu'il a choisi de porter pour le plus grand bonheur de Robert Valette : « Il veut faire une carrière et pas simplement de l'argent comme on a pu le voir avec des joueurs comme Anelka. Faire carrière, à§a se construit et ce n'est pas parce qu'on va dans un grand club qu'on y parvient. »
Alexandre CORBOZ