par julien.demets

OM - OL : Si proches, si différents

Lyon et Marseille trustent les podiums de L1 depuis dix ans.

Cette saison, justes financièrement, personne ne les attendait à pareille fête. Et pourtant, le choc de ce soir (21h) s’annonce bien comme l’un des sommets la saison. Encore une fois.

Les frères ennemis. Habitués à des duels engagés et riches en buts ces dernières saisons, Marseillais et Lyonnais ont vécu une intersaison difficile. Tous les deux. Si tant est que les deux olympiques, si ambitieux en début de championnat à l’accoutumée, sont restés bien modestes à l’heure d’afficher leurs objectifs. Ils n’en sont pour autant pas moins efficaces sur le terrain depuis le mois d’août. Finalement, ne suivent-ils pas une même stratégie ? A défaut de pouvoir jouer les gros bras sur les marchés des transferts comme auparavant. Deux clubs, deux villes, deux histoires qui pourtant aiment tellement s’opposer depuis des années. Tour d’horizon, avant ce match phare, de ce qui les  réunit, mais aussi de qui les oppose.

Ce qui les réunit

DES FINANCES EN BERNE

Longtemps, trop longtemps, l’OM et l’OL ont vécu au-dessus de leurs moyens. Ces dernières saisons, ces deux clubs étaient les plus actifs, en France, lors du mercato. Ils étaient, tous deux, capables d’attirer des "grands noms" , de cibler et de recruter des joueurs qu’ils voulaient vraiment. Ce temps-là est révolu. La non qualification des deux formations pour la Ligue des champions n’a rien arrangé à une situation déjà délicate. Cet été, Marseille comme Lyon ont dû se résoudre à rester sages. Très loin du PSG bien évidemment mais aussi du LOSC. Tout en pensant à céder certains de leurs meilleurs éléments (du moins des titulaires) avant de recruter. Ainsi, Källström, Cissokho et Lloris ont notamment quitté Lyon, Mbia, A.Diarra et Azpilicueta l’OM. Un indéniable pas en arrière. Les deux clubs se sont évertués à recruter pas cher et malin. Rarement leurs premiers choix.

UNE AMBIANCE BON ENFANT

L’OL avait commencé sa mue des l’été 2011, avec l’intronisation de Rémi Garde, un homme du cru, à la tête de l’équipe première. L’OM a fait de même, pas forcément volontairement, une année plus tard, avec la signature d’Elie Baup. Les deux clubs, habitués aux polémiques et aux crises incessantes, ne font que très peu parler d’eux, en dehors du terrain, depuis le début de la saison. Finies les luttes de pouvoir, terminées les guerres intestines coach-directeur sportif (Puel-Lacombe et Deschamps-Anigo), tout le monde, dans les deux clubs, tire désormais dans le même sens. Finie la passion, retour à la raison. Même si c’est moins glamour, même si c’est moins sexy. Avec des ressources économiques limitées, mieux vaut ne pas prendre le moindre risque. Et s’attacher à ce qui marche.

Ce qui les oppose

LA PROFONDEUR DE BANC

C’est, sans doute, la plus grande différence entre les deux formations. Lyon, malgré quelques départs importants, conserve un effectif pléthorique, capable de jouer sur plusieurs tableaux. Ce n’est pas le cas de l’OM. Elie Baup dispose de 13-14 joueurs de grande qualité quand Rémi Garde peut compter sur une vingtaine d’éléments capables d’évoluer à un bon niveau en L1. Marseille, avec l’enchaînementdes rencontres, risque de le payer pendant la saison. Baup, lui-même, en est bien conscient et refuse de s’enflammer. Le banc de touche phocéen est souvent composé de jeunes joueurs inexpérimentés. Les solutions de repli sont peu nombreuses. A Lyon, même si tous les postes ne sont pas doublés comme par le passé, les rotations, sans perdre énormément de qualité, restent possibles. C’est beaucoup plus difficile pour l’OM, où le coach marseillais doit espérer un nombre de blessures limité.

LE CENTRE DE FORMATION

En ces temps de crise économique, Lyon a réorienté sa stratégie. L’OL a toujours eu un centre de formation de qualité, les joueurs formés entre Rhône et Saône pullulent en Ligue 1. Mais l’Olympique lyonnais, un temps, avait privilégié le recrutement de stars, au détriment de la progression de ses jeunes. Aujourd’hui, les Grenier, Lacazette ou Gonalons peuvent pleinement s’exprimer. Derrière, des Benzia, Martial ou Lopes frappent à la porte. L’OM n’a pas cette richesse-là. Les Phocéens ont certes des jeunes de qualité mais sont loin de la densité lyonnaise. L’équipe réserve évoluait même en championnat Honneur il y a peu. C’est problématique, surtout dans la conjoncture actuelle, où chaque sou, dans les deux clubs, est désormais compté. Maintenir une maison, une institution, à flot avec de bonnes fondations, c’est toujours plus simple…

Anthony FAURE

Pour résumer

Lyon et Marseille trustent les podiums de L1 depuis dix ans. Cette saison, justes financièrement, personne ne les attendait à pareille fête.

julien.demets
Rédacteur
julien.demets

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