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Ligue 1

OM, PSG – Mercato : Monchi, pourquoi ce n’est pas une si bonne idée

Précédé d’une réputation sans tache, Monchi susciterait l’intérêt du PSG et de l’OM.

Le directeur sportif du FC Séville est-il aussi parfait qu’on le dit ? Pas si sûr.

La recrue dont on parle le plus depuis quelques semaines en Ligue 1 n’est pas un avant-centre ou un numéro 10, mais un directeur sportif. L’OM comme le PSG souhaiteraient en effet s’attacher les services de Monchi, l’homme à tout faire du FC Séville. Il faut dire que l’ancien gardien de but est devenu une véritable référence en Europe en matière de recrutement. Pourtant, quelques éléments laissent penser que Monchi n’est pas forcément l’homme de la situation pour les deux clubs tricolores.

Un fin négociateur et un homme de réseau…

Parce qu’il ne s’agit pas de tailler en pièces le bilan de Monchi, accordons-lui d’incontestables mérites. Au fil des saisons, le club andalou a tissé une véritable toile d’araignée en Europe. Les championnats russe, ukrainien, belge (Carlos Bacca évoluait au FC Bruges avant de signer en 2013), portugais et franà§ais n’ont plus de secrets pour le recruteur andalou, à la tàªte d’un réseau composé de dizaines de scouts. Sa présence est un peu moins marquée en Amérique du Sud, màªme si un ou deux joueurs débarquent chaque été en provenance du Brésil ou d’Argentine (Gabriel Mercado s’est par exemple imposé au poste d’arrière droit cette saison).

C’est aussi et surtout sur le plan financier que Monchi fait parler son talent. Fin négociateur, le natif de San Fernando obtient toujours ce qu’il veut : 30 M€ de la part du Real Madrid pour un Sergio Ramos alors âgé de seulement 18 ans, 17 M€ payés par le Barà§a en 2015 pour Aleix Vidal (auquel ne restait pourtant qu’un an de contrat), 33 M€ l’été dernier pour Grzegorz Krychowiak, transféré au PSG pour un prix six fois supérieur à celui de son achat, 30 M€ pour Kevin Gameiro (recruté 7,5 M€) ou encore 20 M€ pour Geoffrey Kondogbia (acheté 5). De màªme, le FC Séville a longtemps évité de surpayer ses recrues. Avant que les ratés ne commencent à s’accumuler…

… Mais un taux d’erreurs en hausse

On a tendance à croire que tout ce que touche Monchi se transforme en or. En vérité, son flair légendaire n’a pas suffi à lui éviter quelques flops sur le plan offensif. Arouna Koné, acheté 12 millions d’euros en 2007, ou Raul Rucescu, arrivé en 2014 et reparti un an plus tard, en sont les premiers exemples. Depuis deux ans, le taux d’échec du FC Séville a màªme augmenté. Ni Ciro Immobile (11 M€) ni Gaël Kakuta (6 M€), pas plus que Fernando Llorente (libre), tous arrivés en 2014, n’ont apporté le plus espéré en attaque. Malgré de bons débuts, Yevhen Konoplyanka a également déà§u, au point d’àªtre pràªté à Schalke 04.

Certains choix opérés l’été dernier tardent également à porter leurs fruits. Acheté 9 M€, Ganso paraà®t ainsi bien trop lent pour le niveau d’intensité d’un championnat européen. L’international japonais Hiroshi Kiyotake (6,5 M€) est passé du banc de touche à l’équipe réserve, victime de la surabondance de joueurs à la mène. Luciano Vietto, quant à lui, enchaà®ne les occasions manquées, comme face à l’OL en Ligue des champions, au point qu’on se demande comment le Barà§a a pu s’intéresser à lui. Le club sévillan a déboursé 3 M€ pour le pràªt du jeune avant-centre argentin, auquel s’ajoute une option d’achat de 18 M€.

Enfin, les débuts de Salvatore Sirigu ont tourné au cauchemar avec son expulsion contre l’Athletic Bilbao fin septembre lors d’une défaite 3-1. L’arrivée d’un gardien supplémentaire ne se justifiait de toute faà§on pas : Monchi aurait sans doute mieux fait d’attirer un milieu défensif, poste sinistré au sein de l’effectif de Jorge Sampaoli : seuls Steven N’Zonzi et Matias Kranevitter sont de véritables récupérateurs.

Monchi, spécialiste… de la Ligue 1

Si le directeur sportif du FC Séville réalise encore de bonnes affaires, c’est en Ligue 1. Wissam Ben Yedder a débarqué cet été et affiche des statistiques correctes : 4 buts en dix apparitions (toutes compétitions confondues). L’ancien attaquant de Toulouse prolonge ainsi la lignée des joueurs made in France ayant fait le bonheur des supporters andalous depuis une quinzaine d’années : Seydou Keita, Frédéric Kanouté, Julien Escudé, Abdoulay Konko, Geoffrey Kondogbia, Kevin Gameiro, Grzegorz Krychowiak, Benoà®t Trémoulinas, Mariano, etc.

La question qui se pose est la suivante : quel serait l’intéràªt pour l’OM ou le PSG de recruter un directeur sportif spécialiste du marché hexagonal ? La plupart des joueurs cités plus haut étaient déjà considérés comme des valeurs sûres en Ligue 1 avant de rejoindre l’Andalousie. La connaissance de notre championnat dont fait preuve Monchi n’a donc d’utilité que pour un club étranger. Et rien ne dit que le recruteur parviendrait à inverser la situation, c’est-à -dire à attirer en France de grands espoirs espagnols : l’attrait de notre L1 reste en effet moindre que celui de la Liga.

Monchi ne recrute pas de stars

En annonà§ant son intention de dépenser 200 M€ lors des quatre prochaines années, le nouveau propriétaire de l’OM Frank McCourt a donné un petit indice sur la nature du recrutement phocéen. Sans doute le mercato servira-t-il à attirer des joueurs à fort potentiel plutôt que des stars. Dans ce cas, l’arrivée de Monchi se justifierait. Mais l’objectif du PSG est-il de dénicher de bonnes affaires, des joueurs prometteurs à prix abordable ? Seulement pour le banc de touche, alors…

Car ce que veut surtout l’état-major parisien, ce sont des stars du niveau de Neymar, Cristiano Ronaldo, Sergio Agüero ou Paulo Dybala. Pour y parvenir, mieux vaut s’appuyer sur un Patrick Kluivert au CV clinquant, et donc capable de parler d’égal à égal avec l’un de ces cracks (Monchi, lui, n’a été qu’un gardien de seconde zone). Bref, plus encore qu’à l’OM, l’arrivée de Monchi dans la capitale ferait obstacle à la politique du club parisien. À moins que le président Nasser Al-Khelaà¯fi n’envisage, après la nomination d’Unai Emery au poste d’entraà®neur, de remporter la Ligue Europa. Mais on doute que ce soit au programme…

JD (avec Olivier Escarmena)

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