OPINION – à‰quipe de France : le faux procès fait à Deschamps pour Nasri

Combien de fois Franck Ribéry et sa bande ont-ils été caricaturés en sales gosses n’ayant de respect que pour leur compte en banque ? Une lecture morale de leurs performances dont on ne dénoncera jamais assez l’absurdité et à laquelle Didier Deschamps avait rapidement tourné le dos, assurant ne prendre en compte que le niveau de jeu des candidats au maillot bleu.

Nasri a-t-il déjà été bon en équipe de France ?

Les rôles se sont subitement inversés hier soir aux alentours de 20h15. Le sélectionneur tricolore venait d’annoncer sa liste de 30 joueurs pour la Coupe du monde. Samir Nasri n’y figurait pas. Pour se justifier, DD a invoqué l’attitude à problèmes du milieu offensif de Manchester City, susceptible de mettre à mal la fameuse ‘ambiance de groupe’. Et ce fut cette fois au tour de consultants, supporters et màªme joueurs de dénoncer un choix extra-sportif, en contradiction totale avec l’excellente saison réalisée par le joueur de 27 ans.

Deschamps on Nasri: ‘he’s not happy when he’s on the bench’. Who is? Who should be? #typo #pardon

— Philippe Auclair (@PhilippeAuclair) 13 Mai 2014

‘Deschamps à propos de Nasri : ‘Il n’est pas heureux lorsqu’il est sur le banc.’ Qui l’est ? Qui devrait l’àªtre ?’

Deschamps petty as hell. Cuz of Beef you leave Nasri and CLichy out and carry all those Grade C Newcastle chaff men smh — Obinna (@Mhagayr) 13 Mai 2014

‘Deschamps mesquin comme pas possible. À cause d’une dispute, tu laisses Nasri et Clichy de côté et tu sélectionnes tous ces joueurs de seconde zone de Newcastle…’

Le talent de Nasri a donc été sacrifié sur l’autel de la bonne conduite. C’est en tout cas ce que l’histoire retiendra. Un scénario qui donnerait presque le beau rôle au natif de Marseille, en qui certains voient un nouveau à‰ric Cantona, élève trop brillant pour ne pas agacer jusque ses professeurs. Mais ce serait oublier un détail : Nasri n’a jamais été bon en équipe de France.

Ses avocats les plus zélés trouveront bien quelques matches convenables à se mettre sous la dent, mais il suffira de leur rappeler le récent barrage face à l’Ukraine pour les ramener à la réalité. Titulaire à l’aller, le natif de Marseille avait sombré, plus encore que les autres (défaits 2-0). Remplaà§ant au retour, il avait assisté depuis le banc de touche au triomphe des Bleus (3-0), bien aidés par un excellent Valbuena.

L’erreur de communication de Deschamps

Il ne s’agit pas de contester les qualités de l’ancien Gunner. Peut-àªtre ses coéquipiers ne les mettent-ils pas en valeur. Peut-àªtre Deschamps lui-màªme ne sait-il pas les utiliser. À moins que la cohabitation Nasri-Benzema ne soit tout simplement impossible, les deux joueurs aimant toucher le ballon et le recevoir dans les pieds, ce qui phagocyte le jeu de l’équipe. Mais quelle qu’en soit la raison, le résultat est le màªme : le milieu offensif n’a jamais justifié, sur le terrain, sa présence en Bleu. C’est pourquoi le procès fait à Deschamps, accusé de se priver d’un joueur incontournable pour des raisons personnelles, nous paraà®t un peu malhonnàªte. Sa chance, Nasri l’a eue et ne l’a pas saisie.

Ceci étant, c’est bien au technicien lui-màªme qu’impute la responsabilité de ce malentendu. Car c’est lui et lui seul qui a placé la non-sélection de Nasri sur le plan du comportement, alors qu’il disposait d’arguments pour justifier sa décision selon des critères sportifs.

Julien Demets

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