FC Nantes : Bangoura, bientôt joker de luxe ?

La situation d’Ismaël Bangoura n’a pas évolué, et le FC Nantes reste toujours sous la menace d’une interdiction de recruter pour avoir, énonce l’acte d’accusation, “encouragé” le joueur à rompre son contrat avec Al Nasr il y a deux ans afin de le recruter gratis. La perception qu’en a Michel Der Zakarian, en revanche, a plutôt changé.

D’un non ferme en tout début de saison concernant son intégration dans le groupe pro (“Il n’a pas assez faim”, justifiait-il alors), l’entraîneur semble avoir lâché du lest, au point d’avoir incorporé mi-octobre l’attaquant en match amical contre Brest. Bonne pioche, sur les quatre buts marqués par les Canaris, il a inscrit le deuxième ! La veille, déjà, le technicien avait donné quelques indices de son revirement.

“Ce qu’il fait à l’entraînement, c’est bien mieux, avait-il ainsi lancé. Il fait partie de l’effectif, et s’il est bon, je l’utiliserai. Je lui ai dit d’être performant mais physiquement, il est apte à jouer.” Cette main tendue, l’intéressé entend bien la saisir même s’il préfère ne pas trop s’étendre. “Je ne décide de rien, mais si on a besoin de moi, je suis là, pas de problème. En tout cas, je continue de travailler et je ne veux pas trop parler car l’essentiel est de bien m’entraîner, d’être présent.”

“Physiquement, il est apte à jouer”

Pour l’heure, il est certain que Bangoura ne bénéficie pas d’une conjoncture très favorable. Le FC Nantes affiche une forme olympique et son attaque fait saliver les trois quarts de la Ligue 1. Pas facile de se faire une place. “Il y a des joueurs ici qui ont un temps d’avance sur lui, convient Der Zakarian. Ici, on lui demande d’être bon dans son rôle, il faut qu’il prouve encore.”

Pour l’instant, Bangoura traverse les semaines sans se poser trop de questions. De plus en plus affûté à l’entraînement, le voilà aux portes du groupe pro, comme un jeune naviguant dans la réserve en CFA (où il évolue régulièrement). Il n’a pas perdu sa bonne humeur non plus. En tout cas, n’allez pas croire que sa nouvelle teinte blonde a été réalisée pour faire croire à l’idée d’un nouveau Bangoura. “Non, pas du tout”, rigole-t-il. En réalité, ce changement de look a une origine moins évidente. “Quand je suis sorti de l’hôpital, je suis tombé malade (ndlr : il a attrapé la malaria qui l’a laissé cloué au lit de longues semaines la saison dernière), et comme j’ai dû enlever mes cheveux, je voulais changer ma tête, changer de style.” Une façon, donc, d’oublier les soucis.

Charles GUYARD, correspondant à Nantes.

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