par vfbrancaleoni@gmail.com

FC Nantes : Bedoya a enfin trouvé sa vraie place

Après quelques tâtonnements souhaités par Michel Der Zakarian, Alejandro Bedoya s’est semble-t-il fixé derrière Filip Djordjevic.

Et l’international américain y est performant. Décryptage.

Un électron libre dans un 4-2-3-1 revisité

Au FC Nantes, Alejandro Bedoya a navigué au milieu, comme ailier et également en latéral mais son poste de prédilection se trouve derrière l’attaquant. C’est là que Michel Der Zakarian a désormais pris l’habitude de le placer avec un franc succès. A Marseille, Bedoya a d’ailleurs évolué dans une sorte de 4-2-3-1 revisité en 4-4-1-1 où il a excellé pendant une heure de jeu. Dans ce système, Bedoya n’est pas un véritable meneur de jeu mais plus un électron libre capable de casser les lignes. Placé entre le milieu et la défense phocéenne, l’international américain a ainsi été un poison par ses décochages, ses plongeons à la récupération rapide du ballon et son liant avec ses propres milieux de terrain. « C’est ma première année en Ligue 1 et je dois m’habituer à l’impact physique et à la vitesse du jeu. Mais plus ça avance et mieux ça se passe », a-t-il expliqué dans Presse Océan cette semaine pour valider son bien être. Surtout, ce sont ses capacités à se disperser sur toute la largeur du terrain qui ont sauté aux yeux (à droite, il a profité des lacunes dans le placement de Mendy), son entente avec Filip Djordjevic s’en trouvant bonifiée étant donné que les deux hommes ont évité de se marcher dessus comme ce fut déjà le cas dans le passé. La construction du seul but de la rencontre atteste de cette jolie complicité.

Une capacité à être décisif presque à chaque fois

Alejandro Bedoya n’a pas des statistiques qui feraient trembler Zlatan Ibrahimovic mais, pour un joueur aussi « reculé » sur le terrain, le Nantais se défend devant les cages. Les Canaris lui doivent en effet quatre de leurs six derniers points, mais ce qui impressionne avec Bedoya, c’est cette faculté à avoir toujours une grosse occasion au cours d’une rencontre. Face aux Girondins de Bordeaux, par exemple, il est impliqué sur deux des trois buts nantais. Contre l’AS Monaco, il aurait pu égaliser en toute fin de match mais son extérieur du pied droit a frôlé le mauvais côté de la lucarne de Danijel Subasic. « Au niveau personnel, évidemment c’est génial de pouvoir marquer à chaque fois mais plus important c’est l’équipe. A chaque fois je me donne à fond et je sais que je dois encore m’améliorer », poursuit-il chez nos confrères.

Une menace claire pour Jordan Veretout

L’excellente nouvelle provenant du rôle évolutif d’Alejandro Bedoya ne doit pas en masquer une bien plus mauvaise, pour Jordan Veretout. L'international Espoirs réalisait jusqu’à maintenant un début de saison prometteur mais paye aujourd’hui les bonnes sorties de son compère américain. Testé à la récupération face à Montpellier, Veretout avait semblé frustré même s’il avait fait le boulot. Toujours combatif, il est entré en jeu à la place de Bedoya à Marseille et a encore montré ses qualités, plus défensives par la force des choses. Son avenir dépend en fait des envies d’évolution du malin Michel Der Zakarian, selon la tournure des matchs mais aussi de la saison nantaise. Si les Canaris se maintiennent rapidement, pourquoi ne pas faire jouer les deux dans un 4-3-3 style PSG, par exemple ? Pour l’heure, le malin entraîneur des Canaris semble privilégier une rotation quasi systématique entre les deux joueurs, souvent en cours de match, histoire de ne pas en froisser un plus que l’autre. Veretout devrait d'ailleurs faire son retour face au TFC samedi soir, Bedoya étant touché à un mollet.

Une place aussi trouvée... dans le vestiaire

C’est un point crucial qui concerne tous les étrangers débarquant en Ligue 1 : leur adaptation à notre pays. D’origine colombienne, né aux Etats-Unis dans le New Jersey et ayant traversé son enfance en Floride, Alejandro Bedoya semble loin de la culture française et a forcément dû s’acclimater. Il y a pire que Nantes, régulièrement classé parmi les villes de France où il fait bon vivre (3e en 2013), pour prendre ses marques. Et Bedoya apprend vite même s’il a encore quelques lacunes de langage à rattraper. « Au début les gars étaient peut-être un peu timides car ils ne parlaient pas très bien anglais mais maintenant ils se sont ouverts et je communique mieux avec eux, avoue-t-il. J’essaye d’apprendre le français aussi. C’est plus simple aussi dans le vestiaire, je me sens plus heureux et je peux parler à plus de personnes et du coup ça aide aussi sur le terrain ». Pour faire du tourisme aussi sans doute mais, visiblement, Bedoya n’est pas là pour ça.

JP

 

Pour résumer

Après quelques tâtonnements, Alejandro Bedoya s’est semble-t-il fixé derrière Filip Djordjevic. Et l’international américain y est performant. Décryptage.

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