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Ligue 1

FC Nantes : l'actionnariat populaire toujours d'actualité chez les Canaris

Depuis sept ans, l’association “A la Nantaise” tente de faire bouger les lignes avant de redonner au FCN son lustre passé.

Pas facile màªme si ses administrateurs n'entendent pas baisser les bras.

Où en est l'association “A la Nantaise” ? Créée en avril 2009 sous l'impulsion d'une poignée de supporters déà§us par l'action de Waldemar Kita, elle a beaucoup fait parler d'elle, surtout à ses débuts, avec un projet novateur d'actionnariat populaire dans le football. L'idée, qui a séduit localement bon nombre de personnalités (sportives, politiques et économiques), consiste à permettre aux amoureux de la Maison Jaune de détenir quelques parts du capital du FC Nantes pour ensuite avoir voix au chapitre.

7% du capital du FC Nantes

Une ambition qui, plus de six ans après, est toujours d'actualité. Car màªme si l'actuel président du FCN a fermé la porte à ce mode de fonctionnement, l'association n'a pas baissé les bras pour autant et continue de préparer la suite, convaincue que le futur repreneur devra composer avec elle. Forte de 390 adhérents (baptisés “Canaris en action”), elle se targue de détenir l'équivalent de 7% du capital du FC Nantes (500 000€) comme elle l'a rappelé lors de sa dernière assemblée générale, fin septembre. Mieux : selon une étude réalisée par l'université de Nantes auprès des habitués de la Beaujoire, sa force de frappe pourrait caresser les 2 M€ !

Administrateur d'“A la Nantaise”, Jean-Pierre Clavier est aussi rédacteur d'une proposition de loi concernant la représentation des supporters et dont plusieurs idées ont été prises en compte par le Parlement en mai dernier dans un texte relatif à la lutte contre les violences dans le football. Ce professeur de droit à la faculté de Nantes est également le cofondateur du Conseil national des supporters de football (CNSF). A ce titre, il conduit une liste de douze personnes pour candidater à la présidence de la Fédération Franà§aise de Football en mars prochain. De fait, il est un ardent défenseur de l'actionnariat populaire.

But! Nantes : Jean-Pierre, pouvez-vous nous rappeler ce qu'est l'actionnariat populaire ?Jean-Pierre CLAVIER : C'est une forme d'actionnariat. C'est l'idée que des personnes, en l'espèce des supporters, vont détenir des actions d'une société qui exploite un club de football. L'idée n'est pas de prendre le contrôle d'un club car nous ne sommes pas actionnaires majoritaires. On souhaite juste àªtre actionnaires afin d'àªtre impliqués dans des prises de décisions.

Comment cette implication dans le club se traduit-elle concrètement ?Quand on est représentés dans l'assemblée générale des actionnaires d'une société, cela signifie qu'on peut avoir des représentants dans le conseil d'administration et donc faire des propositions, essayer d'obtenir l'adhésion des autres membres du conseil. Faire entendre une autre voix que celle de l'actionnaire majoritaire, qui a une vision financière des choses.

Cela apporterait plus de transparence sur la gestion des clubs ?C'est certain. A partir du moment où vous faites entrer dans le conseil d'administration des personnes qui ne sont pas dans une logique purement financière, à§a oblige à àªtre un peu plus droit dans la prise de certaines décisions, c'est évident.

“On observe avec attention le modèle allemand, qui impose aux clubs d'àªtre détenus par les supporters et gérés selon des principes de démocratie et de bonne gouvernance.”

Aujourd'hui, l'actionnariat populaire au FC Nantes, c'est utopique ?L'actuel actionnaire a toujours dit qu'il resterait sur un modèle où il détient l'intégralité du capital. Il a parfaitement le droit, il n'y a aucune discussion à avoir sur ce point. Néanmoins, si un jour il vient à vendre le club, qu'un autre acteur économique arrive et accepte l'idée d'un partenariat avec une autre source de financement, ce serait formidable pour nous. Le projet pourrait véritablement se mettre en place.

Ce n'est sans doute pas pour tout de suite alors ?Malheureusement, on n'a pas la main sur le calendrier. On souhaite àªtre avant-gardistes sur ce projet, on verra bien.

Comment sont traités les supporters dans le reste de l'Europe ?Lorsque l'on parle d'actionnariat populaire en France la référence immédiate, ce sont les socios espagnols, un club détenu par les supporters. Chez nous, on observe avec beaucoup d'attention le modèle allemand, qui impose aux clubs d'àªtre détenus par les supporters et gérés selon des principes de démocratie et de bonne gouvernance.

Charles GUYARD

Retrouvez cet entretien et beaucoup d’autres dans le dernier numéro de But! Nantes, en kiosque ou sur notre boutique en ligne.

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