Mais en est-il capable ?
Qu’elle conduise à une remise en question salvatrice ou une fin de saison sans éclat, la défaite enregistrée dimanche sur la pelouse du Stade Rennais (4-1) marquera forcément un tournant dans la saison du FC Nantes. Voici quelques raisons de croire – ou pas – au sursaut des Canaris.
Le FC Nantes va repartir de l’avant car…
Le fond de jeu est là . La déroute au Roazhon Park s’explique, en premier lieu, par une première mi-temps catastrophique sur le plan défensif. Passifs, lents et maladroits, les coéquipiers d’un Lorik Cana dépassé ont souffert chaque fois que leur adversaire passait la ligne médiane. On ne peut dire en revanche qu’ils aient déà§u sur leurs propres périodes de possession de balle. La volonté de construire est toujours là , le but d’Adryan faisant d’ailleurs suite à une phase de jeu intéressante. Non, le FCN n’est pas redevenu l’équipe frileuse et brouillonne de la première moitié de championnat.
Les individualités ont progressé. Le fait que la réduction du score des Canaris à Rennes soit l’Å“uvre du meneur de jeu brésilien a également quelque chose de rassurant. Ce but montre que le regain de forme du joueur de 21 ans, transparent durant la phase aller et capable désormais de se montrer décisif, n’était pas qu’un feu de paille. S’y ajoute l’apport incontestable de Guillaume Gillet, recruté au mercato et auteur dimanche de son premier match moyen. À l’évidence, et malgré le gros raté du Roazhon Park, l’effectif nantais possède plus de talent à l’heure actuelle qu’il n’en a eu par le passé.
Nantes est dans les temps. Il serait injuste de tirer des conclusions de ce qui ressemble à un accident. Le FC Nantes est passé à côté de son derby, c’est une évidence, mais n’oublions pas qu’avec 40 points, les hommes de Michel Der Zakarian occupent encore la huitième place du classement avec un match en retard (qui se disputera mercredi à Bastia). Autrement dit, les objectifs fixés en début de championnat par le président Waldemar Kita, à savoir une place dans le Top 10, sont pour l’instant respectés, voire dépassés. Inutile donc de paniquer, la formation nantaise est tout sauf en crise.
Le FC Nantes va lâcher prise car…
La défense est trop friable. C’était le principal atout des Canaris depuis deux ans : la solidité de leur défense. Problème, en se découvrant des ambitions offensives, les coéquipiers de Rémy Riou ont perdu de leur rigueur à l’arrière. Les deux buts encaissés à Guingamp ou contre Bordeaux, la victoire 4-3 face à ces màªmes Girondins en Coupe avaient déjà laissé apparaà®tre quelques failles. Lesquelles se sont transformées en énormes brèches avec 7 buts encaissés lors des deux dernières rencontres. Certains naufrages individuels et le manque de solutions de rechange n’incitent pas à l’optimisme.
L’enjeu a presque disparu. Le déplacement à Rennes était un match à six points, les deux équipes faisant partie des candidats à une place européenne. En s’inclinant, le FC Nantes a presque tiré un trait sur le Top 5. L’écart reste faible au classement (Lyon, troisième, n’est qu’à cinq longueurs) mais le nombre d’équipe impliquées dans cette course à l’Europe paraà®t trop élevé pour que Michel Der Zakarian et ses troupes les dépassent toutes. À ce constat s’ajoute l’élimination en Coupe de France et la fin de l’invincibilité. Privé d’objectif majeur, le FCN risque de terminer la saison en roue libre.
Le calendrier est trop chargé. On dit qu’après une chute de cheval, il faut se remettre en selle le pus tôt possible. De ce côté-là , les Canaris vont àªtre servis. Après le match en retard à Bastia mercredi, que la LFP n’a pas daigné reporter à une date ultérieure, leur calendrier leur réserve deux autres rencontres en six jours, face à un concurrent direct (Angers, le 13 mars), puis sur la pelouse du Parc OL, où aucune équipe, pas màªme le PSG, ne s’est pour l’instant imposée. Bref, rien n’est fait pour relancer la dynamique du FC Nantes, qui pourrait avoir perdu toute chance de jouer l’Europe d’ici dix jours.