par vfbrancaleoni@gmail.com

FC Nantes : les limites du système Der Zakarian ?

A la Mosson, face à Montpellier, le FC Nantes a finalement décroché un match nul plutôt heureux (1-1).

Michel Der Zakarian a-t-il touché les limites de son système ? Décryptage. 

« Le danger, ce serait de devenir trop exigeant avec le FC Nantes ». Pierre Ménès a tout dit dans cette phrase. Le trublion de Canal+ connaît trop le club de Waldemar Kita pour lui demander monts et merveilles. Cette réalité n’empêche pas non plus d’analyser avec recul les difficultés rencontrées par les Canaris lors de leur dernier déplacement à Montpellier.

A la baguette, Bedoya déçoit 

C’est un coup qu’a tenté Michel Der Zakarian : faire reculer Jordan Veretout à la récupération pour laisser Alejandro Bedoya évoluer en meneur de jeu. On connaît les nombreuses qualités du joueur américain, deuxième meilleur passeur de la dernière Gold Cup, mais il n’a pas assez pesé sur ce match-là. Un chiffre illustre ses difficultés : 35, comme le nombre de ballons qu’il a touchés dans tout le match (avec 16 pertes de balle). C’est 61 de moins que Rémy Cabella, son alter ego du MHSC ! Devant sa faible influence, ses carences en termes de pressing, de créativité et de complicité avec Filip Djordjevic, MDZ a replacé Bedoya à l’heure de jeu lors de l’entrée en jeu de Birama Touré. Un signe, mais qui ne veut pas dire que le duo offensif ne sera pas reconduit à l’avenir. Il faudra juste trouver le genre de confrontations qui leur conviendra pour exprimer leur talent ensemble. Loin de la Beaujoire, c’est délicat.

Veretout, un sentiment de gâchis

L’idée de replacer Jordan Veretout à son poste originel était bonne, surtout dans une « configuration extérieur » où les Nantais n’avaient pas à faire le jeu. Ce dernier s’est bien battu mais a toutefois semblé peu à son aise aux côtés de Lucas Deaux. Il est même sorti avec le masque lorsqu’il a été remplacé par Adrien Trébel. Savait-il qu’il n’avait pas sorti sa meilleure prestation de l’année ? Possible. Toujours est-il que le voir dans un rôle bas donne l’impression de gâchis quand on sait à quel point il est capable de bien orienter le jeu à la mène. Mais là aussi, il s’agit juste d’une question de réglages. MDZ semble vouloir trouver une solution pour intégrer Bedoya à son onze-type, ce qui est compréhensible vu sa qualité, mais le test n’a pas été concluant à ces deux niveaux ce lecture à la Mosson.

Cissokho, gare à tes arrières

Dernier point qui n’a pas dû échapper à MDZ, le cas Issa Cissokho. Auteur d’une passe décisive aussi géniale que chanceuse sur le but de Djordjevic, le latéral droit a encore brillé par ses chevauchées mais a affiché quelques défaillances dans le jeu. Excellent dans l’apport offensif, Cissokho a en effet a pris des risques et a souvent laissé Deaux combler son absence dans le couloir. Dangereux. Ce dernier s’est d’ailleurs retrouvé esseulé à plusieurs reprises face à Rémy Cabella ou Victor Hugo Montano. On connaît la propension de Cissokho à monter et le brider serait contre-productif. Le recadrer sur les bases défensives d’un latéral plus judicieux. Ce qui est assez cocasse dans l’histoire, c’est de voir que son frère Aly, à qui il ressemble dans le jeu sauf qu’il évolue à droite, a le même « problème ». Son actuel entraîneur à Liverpool, Brendan Rodgers a trouvé la parade. Il le fait en effet jouer comme milieu gauche dans un schéma en 3-5-2, avec Mamadou Sakho derrière lui, afin de lui laisser toutes ses libertés offensives. Der Zakarian n’en est pas encore là, son système actuel fonctionnant bien. Mais ce serait à méditer si la suite tourne au vinaigre.

JP

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Face à Montpellier, le FC Nantes a décroché un match nul plutôt heureux (1-1). Michel Der Zakarian a-t-il touché les limites de son système ? Décryptage.

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