Ils se sont sans doute dit qu’ils allaient réussir à faire changer d’avis la préfecture, comme les supporters bordelais une semaine plus tôt pour le derby d’Atlantique. Initialement interdits de déplacement, les ultras girondins avaient annoncé qu’ils iraient quand màªme à Nantes, juste pour marquer le coup et signifier leur désapprobation. Ils avaient finalement été plus de 250 à suivre la victoire de leur équipe à la Beaujoire. Samedi dernier, c’est cette fois la préfecture de Caen qui a interdit aux fans du FC Nantes de faire le déplacement à d’Ornano. Mais certains ont bravé l’arràªt锦 et se sont faits expulser par des CRS des tribunes !
“On voulait démontrer l'absurdité de cet arràªté”
Interrogé par 20 Minutes, l’un d’entre eux est revenu sur ce moment difficile : “J'étais avec une cinquantaine de personnes. On avait pris nos places en tribune latérale. On est venus sans arborer les couleurs de notre club. On s'est regroupés tranquillement et après, deux ou trois minutes, on a lancé des chants. Des stadiers sont alors venus nous encadrer. Un policier des RG nous a dit : “Vous savez que vous n'avez pas le droit ? On vous propose d'aller dans le parcage réservé aux visiteurs sinon on sera obligés de vous évacuer”. Il n'y a eu aucune menace verbale de sa part. On a rejoint le parcage dans le calme. On a continué à chanter. Et là , on nous a dit : “Soit vous donnez vos identités à la pause, soit les CRS vous éjectent !”. On ne souhaitait pas donner nos identités car on savait qu'il y aurait de grandes chances qu'on soit contrôlés de toute faà§on à la fin. Les CRS nous ont encerclés et nous ont poussés avec leurs boucliers. Sans violence, sans gazage. Ils ne nous ont pas dit de mettre nos mains en l'air. Nous avons pris l'initiative de lever nos mains pour montrer notre volonté d'àªtre pacifiques. On a ensuite été contrôlés un par un (identité et pris en photo) par la police judiciaire, qui se demandait ce qu’elle faisait là . C'était très courtois. Certains fans caennais sont venus nous rejoindre en guise de soutien. On nous a dit qu'on risquait d'une simple amende jusqu'à une interdiction administrative de stade ! Près de 200 policiers étaient présents au stade et ils se sont focalisés sur nous. Je tiens à dire qu'on avait pris nos places avant la publication de l'arràªté. On pouvait penser qu'on allait au casse-pipe, mais on voulait démontrer l'absurdité de cet arràªté et dénoncer ces mesures liberticides”.