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FC Nantes : fallait-il prolonger Bedoya ?
Le site officiel du FC Nantes a officialisé mardi soir la prolongation du contrat d’Alejandro Bedoya jusqu’en juin 2019.
Libres en fin de saison, Serge Gakpe ou Vincent Bessat n’ont pas eu droit aux màªmes égards (màªme si la porte reste ouverte pour le second). Les dirigeants ont-ils fait un bon choix ?
Un joueur discret…
Au terme de la saison 2013/14, Alejandro Bedoya figurait dans l’équipe-type… des joueurs les moins bien notés par le quotidien L’à‰quipe. Le milieu de terrain présentait une moyenne de 4,42/10 sur l’ensemble de la saison. Un jugement trop sévère à nos yeux, mais qui témoigne néanmoins du peu d’influence du joueur de 27 ans sur le jeu de son équipe. Meneur de jeu ou milieu droit, Bedoya a tendance à disparaà®tre au cours des matches. Du reste, son entraà®neur Michel Der Zakarian n’en a jamais fait un titulaire indiscutable depuis son arrivée en France (53 apparitions en L1 mais seulement 35 dès le coup d’envoi).
… mais décisif
Certains observateurs regrettent parfois que l’influence d’un joueur ne se traduise pas au travers de ses statistiques. Bedoya, c’est l’inverse. Parfois invisible sur la pelouse, l’international américain fait en revanche preuve d’une surprenante efficacité. Six buts sont venus récompenser sa première saison dans l’Hexagone. Un total qui faisait de lui le troisième meilleur buteur de l’équipe derrière Filip Djordjevic (9) et Serge Gakpé (8). Bon frappeur (à l’image de son but cette année face au PSG), doté d’un jeu aérien de qualité compte tenu de son gabarit, Bedoya peut rendre de grands services à une équipe en panne d’efficacité offensive.
Le coéquipier idéal
Certains, avec beaucoup de mauvais esprit, suggéreront peut-àªtre qu’il s’agit de la contribution majeure de Bedoya au FC Nantes : l’introduction dans le vestiaire du fameux ‘I believe that we will win‘ , devenu le cri de guerre de l’effectif nantais. Ce détail relève de l’anecdote mais il en dit long sur le comportement de l’ancien d’Helsingborgs. Garà§on charmant et apprécié par tout le vestiaire, celui-ci n’a jamais émis la moindre revendication concernant son temps de jeu où le poste auquel il préfère évoluer. Bedoya est l’un de ces joueurs qui favorisent la sérénité d’un vestiaire, l’un de ces bons soldats dont ràªvent tous les entraà®neurs.
Il peut encore progresser
Globe-trotter des pelouses (sa carrière, entamée aux à‰tats-Unis, l’a mené en Suède et en à‰cosse), le joueur de 27 ans n’a pas eu besoin d’une longue période d’adaptation pour apporter son écot aux bons résultats du FC Nantes. Rien n’empàªche de croire cependant que le meilleur est devant lui. À son âge, le milieu de terrain entame ce qui constitue généralement chez un joueur de football la meilleure période de sa carrière. à‚gé de 29 ans, Vincent Bessat ne peut pas forcément en dire autant. Les dirigeants nantais ont peut-àªtre tenu compte de ce facteur au moment de renouveler le contrat du natif du New Jersey.
Un plus pour l’image du club
On doute que ce critère ait monopolisé l’attention du directeur sportif des Canaris Franck Kita au moment de prolonger le bail de son joueur. Mais peut-àªtre a-t-il néanmoins fait pencher la balance. Fort de 37 sélections (et 2 buts) sous le maillot de la sélection des à‰tats-Unis, Bedoya fait partie des rares internationaux de l’effectif de Michel Der Zakarian. Surtout, il fut le seul Canari à prendre part, l’été dernier, à la Coupe du monde disputée sur les pelouses brésiliennes. Une forme de reconnaissance autant qu’un joli coup de projecteur sur le FCN. Qui en bénéficiera peut-àªtre à nouveau dans 4 ans, si Bedoya va au bout de son contrat.
Une bonne affaire à la revente ?
Parfois, prolonger un joueur constitue le meilleur moyen de préparer son départ. Arrivé gratuitement, Bedoya représente pour le FC Nantes la possibilité d’une jolie plus-value. L’allongement de son bail devrait en effet porter sa valeur à 3 ou 4 millions d’euros, le joueur de 27 ans étant susceptible, du fait de son parcours international, d’intéresser des formations étrangères, souvent plus généreuses que les clubs franà§ais. Ce pactole permettrait aux dirigeants nantais d’investir sur un attaquant, un stoppeur (en cas de départ de Djilobodji) ou un latéral droit (si Cissokho s’en va), sans sacrifier un élément essentiel de l’effectif.