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Ligue 1

FC Nantes : René Girard, pourquoi tant de haine ?

La perspective de retrouver René Girard sur le banc du FC Nantes fait souffler un vent de panique chez les supporters.

L’idée n’est pourtant pas si mauvaise.

Trois misérables pour cents. C’est le score réalisé par René Girard dans un sondage proposé par le site du quotidien Presse-Océan à ses lecteurs, chargés de désigner leur candidat préféré à la succession de Michel Der Zakarian sur le banc du FC Nantes. Màªme Zinedine Zidane ou Loà¯c Amisse, pistes farfelues, ont rassemblé davantage de partisans. Cette hostilité, Girard la doit sans doute à son image de coach frileux dans ses choix tactiques, mais sanguin dans son attitude. Cette réputation est-elle vraiment justifiée ?

Girard, les résultats parlent pour lui

C’est bien joli de tresser des louanges à Christian Gourcuff, l’esthète du beau jeu, le ‘Guardiola breton’ comme on a pu l’entendre, mais le jeu en mouvement, à§a ne fait pas toujours gagner des titres. Au cas où certains l’auraient oublié, le palmarès du technicien de 61 ans est vierge au haut niveau. Le seul trophée remporté par le FC Lorient, la Coupe de France 2002, l’avait été sous les ordres d’Yvon Pouliquen. René Girard, lui, peut se targuer d’avoir remporté un titre de champion de France en 2012, au nez à la barbe d’un PSG entraà®né par Carlo Ancelotti et au sein duquel évoluaient déjà Javier Pastore, Nenàª, Blaise Matuidi, Thiago Motta et Maxwell. Avoir hissé le LOSC à la troisième place en 2014, malgré un effectif déserté par ses meilleurs éléments (Debuchy, Hazard, Cabaye, Chedjou, Payet etc.), constituait également un exploit de taille, presque comparable à un trophée.

Un coach pas si défensif

Tout au long des ses deux saisons au LOSC, Girard s’est vu reprocher sa frilosité tactique. On ne peut pas dire en effet que la formation nordiste produisait un grand spectacle. Mais cette apathie découlait moins de Girard lui-màªme que de la pauvreté de son effectif en attaque, où seul Salomon Kalou surnageait. Pour preuve, Hervé Renard n’a pas fait mieux. Et il a fallu les arrivées d’Eder et Morgan Amalfitano au mercato d’hiver, ainsi que l’éclosion de Sofiane Boufal, pour que Frédéric Antonetti parvienne enfin à produire du jeu. À l’inverse, quand on lui en donne les moyens, Girard est tout à fait capable de pratiquer un football offensif. Le Montpellier de 2012, avec Olivier Giroud, Younes Belhanda et les autres, était-il une équipe ennuyeuse ? Sûrement pas. Il ne tient qu’à Waldemar Kita, le président du FC Nantes, de donner à son coach les moyens de faire ràªver La Beaujoire.

Du caractère, et alors ?

Les coups de gueule de René Girard sont longtemps passés pour l’héritage d’une gouaille sudiste ajoutant au côté pittoresque du personnage. Mais à la longue, l’image du technicien a fini par pâtir de ce bras d’honneur adressé au banc de Schalke 04 en octobre 2012, de ces attaques à répétition contre le consultant Pierre Ménès en conférence de presse et de ses multiples suspensions. Il ne s’agit pas de défendre ces comportements. Mais qu’ils agissent comme un repoussoir auprès de certains supporters du FC Nantes, ceux-là màªme qui affichent à l’égard de Michel Der Zakarian une bienveillance respectueuse, a de quoi étonner. Récemment suspendu après s’en àªtre pris à l’arbitre assistant contre l’OL, auteur de quelques saillies pas franchement élégantes sur les ‘pleureuses‘ guingampaises, MDZ est fait du màªme bois. Alors pourquoi reprocher à l’un ce qui est toléré chez l’autre ?

Sylvain Opair

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