OL - ASSE : Que faut-il penser de l'attitude de Jean-Michel Aulas ?

Et de ne pas prendre position d'un côté plutôt que de l'autre. Olympique Lyonnais ou Association Sportive de Saint-Etienne, la rivalité est telle entre les supporters des deux camps qu'il est parfois dangereux, et même profondément stupide, d'attiser les braises. Est-ce ce que fait Jean-Michel Aulas ? Eléments de réponse.

L'affaire des "parasites". Juste avant le derby, dimanche dernier, l'Olympique Lyonnais a la bonne idée de donner le micro à un représentant de l'un de ses groupes de supporters. Pas besoin d'avoir fait de grandes études, ou même de réfléchir dix minutes, pour savoir que cela est risqué. Surtout face à un adversaire honni comme l'est l'ASSE. Du coup, ça donne cette phrase : "C'est le dernier derby à Gerland. Il est hors de question qu'il ne se termine pas par une victoire écrasante sur les parasites."

Alors oui, ce ne sont pas les dirigeants lyonnais qui ont déclaré ces propos et utilisé le qualificatif "parasite." Mais ils sont en revanche coupables d'avoir permis un tel dérapage. On n'ose imaginer la réaction du président lyonnais si une telle initiative avait été prise dans un autre stade et que de tels propos avaient été proférés à l'encontre des Lyonnais. Jean-Michel Aulas aurait alors hurlé, menacé et tweeté dans tous les sens. Comme il le fait si souvent. Si, et il faut également le dire, le déplacement des supporters verts (qui ne sont jamais venus) a été très mal géré par les dirigeants stéphanois, l'OL, de son côté, s'est montré incapable de tenir les siens. Et ça, c'est une faute. Ainsi qu'un comportement irresponsable qui n'a au fond qu'une seule conséquence : attiser la haine entre les supporters. Et provoquer une logique réplique de l'ASSE qui va attaquer l'OL devant les tribunaux pour "injures publiques".

L'affaire du numéro 42 dans le futur stade de l'OL. On a la sensation que le club lyonnais s'est fait prendre la main dans le sac. En effet, les dirigeants ont pris une décision et à la limite pourquoi pas. Pas de chiffre 42 (qui correspond pour ceux qui ne savaient pas encore au département de la Loire et donc de Saint-Etienne), et surtout aucune référence à ce qui peut rappeler, de près ou de loin, Saint-Etienne aux dirigeants et supporters lyonnais. Il s'agit de leur stade, de leur envie et ils font après tout ce que bon leur semble. Plus étonnant, le fait que l'OL n'assume pas sa décision. Avec des explications tellement ridicules que c'en est consternant. Olivier Blanc, responsable de la communication du club, nous assure que c'est "un trait d'humour et que même le président Aulas n'était pas au courant..."On rêve !Dernière explication en date, avancée par JMA, ce serait le propriétaire, donc Vinci, qui aurait supprimé ce chiffre. Pathétique... Puisque l'OL a voulu ce procédé, qu'il l'assume. Ce qui éviterait aux dirigeants stéphanois de vouloir, là-encore, attaquer le club lyonnais.

Les innombrables tweets du Président Aulas. Ce n'est pas un site internet comme le nôtre qui va prétendre que ces tweets ne sont pas à mentionner. Oui, Aulas fait le buzz sur ce réseau social et alimente, en permanence, différentes polémiques. Cela mérite-t-il d'être évoqué ? Oui, car c'est aussi l'actualité du football français. Et Aulas est à la tête d'un club important dont on doit parler presque au quotidien. Faut-il le reprocher à JMA ? Non. Il s'agit tout simplement d'un compte privé et le président de l'OL est libre d'écrire ce qu'il veut. La liberté d'expression signifie encore quelque chose en France et il faut bien entendu accepter que JMA s'en serve. Ce n'est donc pas sur ce dossier qu'il est à condamner. Bien au contraire.

On aimerait, seulement, que le Boss de l'OL arrête la surenchère. Et qu'il comprenne, de temps à autre, que les derbys sont beaucoup plus sympas à jouer avec des tribunes pleines et dans un climat apaisé. Et que les querelles, qui durent depuis si longtemps entre les deux clubs, mènent parfois à d'odieux débordements.

Curieux, et même très étrange, qu'un président de son niveau (exceptionnel) et de son intelligence (au-dessus de la moyenne) ne l'ait pas encore compris.

B.D.

Pour résumer

On tentera, cette fois, de sortir du derby.

Rédacteur
Alexandre Corboz