ASSE : la suspension de Brandao est-elle trop sévère ?

Malins, les dirigeants stéphanois avaient fait avancer la date de l'audition de Brandao, auteur d'une grosse semelle sur le capitaine parisien Thiago Silva lors du dernier ASSE-PSG (2-2), pour éviter sans doute qu'une éventuelle suspension ne prive l'attaquant brésilien de la finale de la Coupe de la Ligue. Bien leur en a pris puisque la commission de discipline a infligé deux matches de suspension ferme à l'ancien Marseillais.

Cette sanction est-elle juste ? Pas forcément si l'on réfère à deux exemples récents. Il y a moins d'un mois, le Niçois Valentin Eysseric a écopé de onze matches de suspension pour avoir brisé la cheville du milieu stéphanois Jérémy Clément.

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Tout le monde ou presque s'est accordé à dire que l'ailier des Aiglons avait agi par maladresse davantage que par méchanceté. Néanmoins, les conséquences graves de son tacle ne pouvaient être ignorées par la commission de discipline, qui a donc eu la main lourde.

Prenons maintenant le cas de Zlatan Ibrahimovic. Le 16 décembre dernier, l'attaquant du PSG a été accusé d'avoir piétiné le visage du défenseur lyonnais Dejan Lovren. La LFP n'a toutefois infligé aucune sanction à l'international suédois, considérant qu'elle ne pouvait démontrer que celui-ci avait agi de façon intentionnelle.

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Les questions qui se posent, à la lumière de ces deux exemples, sont les suivantes : Brandao a-t-il blessé Thiago Silva ? Non, puisque celui-ci a pu terminer la rencontre. A-t-il agi volontairement ? Rien ne permet de le prouver. Le cas de l'attaquant des Verts se rapproche donc de celui d'Ibrahimovic.

Pas d'intention d'intervenir

De là à blanchir le Brésilien, il y a quand même un pas : le caractère involontaire d'une faute ne suffit pas à dédouaner son auteur (de plus, Zlatan était dos à Lovren, ce qui renforce l'impression d'un geste malencontreux). Néanmoins, il eut été plus logique que l'ancien Marseillais n'écope que d'un match, comme lors d'une expulsion "normale". Une suspension de deux matches sanctionne généralement des gestes antisportifs, ou tout du moins consécutifs à une intention réelle d'intervenir. Brandao, lui, ne cherche ni à tacler, ni à contrer, seulement à garder le ballon ; il n'agit pas vers son adversaire.

Voici, pour vous forger votre propre opinion, quelques exemples de joueurs ayant pris deux matches ferme cette saison.

Marco Estrada (Montpellier) pour un tacle violent et intentionnel sur Yassine Benzia (Lyon) :

(À 3'00)

Jamel Saihi (Montpellier) pour un pied très haut sur la tête de Pantxi Sirieix (Toulouse) : (À 59 secondes)

Morgan Amalfitano (OM) pour sa gifle sur Blaise Matuidi (PSG).

Thiago Motta (PSG) pour un tacle violent et intentionnel sur Frédéric Sammaritano (Ajaccio)(À 1'10)

Benjamin Angoua (Valenciennes) pour une intervention grossière et intentionnelle sur Adrian Mutu (Ajaccio)(À 1'43)

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