PSG : Chevalier poussé à la faute par Luis Enrique ?
L’idylle attendue entre Lucas Chevalier et le Paris Saint-Germain vire au casse-tête. Sur le terrain comme en dehors, le jeune gardien, pourtant recruté à prix d’or après avoir fait ses armes à Lille, connaît des débuts chaotiques dans la capitale. Sous la pression d’un contexte exceptionnellement exposé et les projecteurs d’une polémique numérique qui refuse de s’éteindre, Chevalier traverse une tempête. À la barre, Luis Enrique est pointé du doigt pour la gestion tactique du portier, auquel s’ajoute un climat psychologique à la limite du supportable. Où va le PSG avec son nouveau numéro un, et jusqu’où peut-il encaisser cette pression ?
La polémique extra-sportive : un début de trêve sous tension
En une semaine, Chevalier a tout connu. Un like malheureux sur une publication Instagram à la connotation politique, et c’est toute la machine médiatique qui s’emballe. Le portier parisien, pris dans la tourmente à la veille du déplacement à Lyon, est obligé de s’expliquer en pleine nuit, reconnaissant un geste maladroit sans intention politique. Mais le mal est fait : son image souffre, et il passera la trêve sur le banc bleu-blanc-rouge, dans l’ombre, à tenter de digérer une exposition médiatique déjà rare pour un joueur de 24 ans.
Sa réaction, partagée sur les réseaux, laisse transparaître une lassitude et une détresse inhabituelles pour ce joueur reconnu pour son flegme à Lille. “Vous avez essayé de me faire passer pour ce que je ne suis pas, et cela touche également ma famille”, déplore-t-il alors, mesurant aussi le poids de sa nouvelle stature au PSG, loin du cocon lillois. Cette fracture extra-sportive, Chevalier ne la partage pas avec tout le vestiaire parisien – rappelant même, à demi-mot, la pression qui avait accompagné le changement de cycle après Donnarumma.
Des performances en question : la gestion du cas Chevalier
Sportivement, Chevalier n’est pas épargné. Depuis le début de la saison, il cumule douze apparitions en Ligue 1, mais ses prestations oscillent entre éclairs de talent – six clean sheets, aucun penalty encaissé – et passages à vide notables. Les onze buts concédés posent question, autant chez les supporters que dans l’analyse fine des observateurs.
- Un positionnement imposé par Luis Enrique qui pousse Chevalier à défendre haut, loin de ses repères lillois.
- La succession de Gianluigi Donnarumma, gardien adulé mais aussi contesté en interne, alourdit la pression.
- Une incapacité temporaire à retrouver la sérénité qui a fait ses plus beaux moments dans le Nord.
Sur la pelouse du Groupama Stadium, deux buts encaissés face à Lyon relancent la controverse : Chevalier est-il trop tôt exposé, ou Enrique l’a-t-il jeté dans l’arène sans adaptation ? La question divise.
Le point de vue de l’expert : Luis Enrique responsable ?
C’est l’analyse de Thierry Barnerat, entraîneur spécialiste des gardiens, qui met le feu aux poudres. Selon lui, la tactique imposée au PSG compromet directement les performances du jeune international. “On ne peut pas coacher un gardien de cette façon : rester collé au bloc pour limiter les espaces crée plus de danger qu’il n’en évite”, confie-t-il dans L’Équipe, soulignant l’impact direct du système d’Enrique sur les deux buts encaissés à Lyon.
Barnerat insiste : si Chevalier n’exprime pas tout son potentiel, c’est d’abord à cause du schéma imposé par l’entraîneur espagnol. L’ex-Lillois n’aurait pas encore digéré son immense transfert ni le passage d’un environnement maîtrisé à la fournaise médiatique du PSG. Pour l’ancien formateur de Thibaut Courtois, même le langage corporel du portier trahit une absence d’ancrage, un manque de stabilité émotionnelle inquiétant. Un diagnostic implacable qui met à nu la fragilité du moment, tout en pointant la responsabilité d’un management qui, à Paris comme ailleurs, ne laisse pas de place à l’indulgence.
Chevalier peut-il se relever ?
La question brûle les lèvres alors que la saison n’en est qu’à son tiers. Lucas Chevalier, avec une valeur marchande portée à 40 millions d’euros et l’aura d’être l’un des plus prometteurs à son poste, affronte une épreuve de maturité bien plus rude que toutes ses sorties précédentes. Sa force résidera-t-elle dans sa capacité à fermer la parenthèse médiatique et à conquérir mentalement le poste si exposé du PSG ?
Sa trajectoire, entre promesse et risque, rappelle que Paris ne laisse aucun répit. Pour briser l’isolement et retrouver la confiance, Chevalier devra composer avec la pression, réinventer ses repères sous le feu des projecteurs et s’adapter, rapidement, à un schéma tactique qui ne lui ressemble pas encore. À moins que la direction parisienne ne revoit sa copie, le duel psychologique vient à peine de commencer. Quant au débat sur la méthode Luis Enrique, il ne fait que s’ouvrir, dans un club où l’excellence ne tolère pas l’apprentissage.



















