Décryptage.
Serait-ce le brassard de capitaine d'un soir qui a transfiguré le visage de Zlatan Ibrahimovic pour son grand retour sur ses terres ? Nul ne le sait mais la prestation de l'attaquant suédois avait ce petit quelque chose qui tranche avec ses prestations habituelles. D'ordinaire autoritaire et grincheux, le goleador du PSG a montré des qualités qu'il avait enfouies au fond de lui jusqu'alors, savant mélange de discrétion, d'altruisme et de sérénité. Très discipliné, ultra-patient, Zlatan Ibrahimovic a toujours évolué dans un rôle pur d'avant-centre, chose qu'il a visiblement bien assimilée depuis sa déroute personnelle lors du match aller contre le Real Madrid. Dans ce costume bien précis, il n'a jamais tenté de surjouer et a préféré servir le collectif en orientant les attaques. Il était ainsi à l'origine du but d'Adrien Rabiot en décalant parfaitement Gregory Van der Wiel (3e).
L'altruiste Zlatan oriente, s'excuse et laisse la vedette
C'est encore lui qui était l'auteur de l'avant-dernière passe pour Blaise Matuidi, avant que celui-ci ne trouve Angel Di Maria (0-2, 14e). Zlatan aurait màªme pu àªtre crédité d'une passe décisive si Edinson Cavani n'avait pas trouvé le montant (28e). Si sa première frappe est venue à la 36e minute de jeu – écrasée et devant la surface – le grand Zlatan a détonné en venant s'excuser platement devant Van der Wiel pour lui avoir envoyé une passe dans les talons (42e) ! Après la pause, il trouvait logiquement la mire d'une subtile frappe enroulée (0-3, 50e). Un but qui venait couronner le roi Zlatan Ibrahimovic, qui revenait à la hauteur de George Weah à la première place des buteurs parisiens en coupe d’Europe avec 16 réalisations. Comme un symbole, et sur la droite ligne de sa prestation, l'attaquant suédois laissait à Lucas Moura le soin de tirer un coup-franc pourtant idéalement placé… qui se transformait en but sublime du Brésilien (0-5, 81e). A sa sortie, le stade était debout pour son enfant chéri, qui applaudissait ses fans comme jamais avant de saluer tous ses partenaires sur le banc de touche (85e). Une bien belle sortie.