Verratti, futur patron du PSG ?

Mais en quelques semaines, le milieu italien est vite devenu indispensable.

Qui connaissait Marco Verratti en France avant que cet Italien la gueule d’ange ne signe au Paris Saint Germain ? Pas grand monde. Et pour cause, le gamin (qui fêtera ses 20 ans le 5 novembre) sortait de quatre saisons dans la modeste équipe de Pescara (L2 italienne). Ça ne l’a pas empêché de taper dans l’oeil de la Juventus Turin qu’il était sur le point de rejoindre. Mais c’était avant que le PSG ne pointe le bout de son nez. Tout est allé très vite, comme ’ascension du jeune garçon. "J’étais sur le point de signer à la Juve cet été, a reconnu Verratti. Mais j’ai reçu l’offre du PSG et j’ai discuté avec Leonardo" .

S’il a choisi Paris, c’est parce qu’on compte sur lui. "La Juve était peut-être bien pour le futur, mais ici, on compte sur moi dès maintenant.C’est pour cette raison que j’ai signé ici" . Voilà comment le PSG a recruté celui qu’on surnomme déjà comme le nouveau Pirlo pour 11M d’euros. Marco Verratti est flatté, mais ne préfère pas griller les étapes : "La comparaison fait plaisir car Pirlo est le meilleur du monde à son poste. Je suis encore très loin de son niveau. Je dois encore travailler si je veux y parvenir" .

Bravo : "Un mélange de Gattuso et Pirlo"

Mais sous le maillot du PSG, Marco Verratti a pris une nouvelle dimension. Et Carlo Ancelotti ne s’y est pas trompé. L’entraîneur italien n’a pas tergiversé et l’a lancé dans le grand bain pour l’ouverture de la saison au Parc des Princes face à Lorient. Une rencontre où le jeune milieu de terrain a pu faire observer sa technique, mais où il lui a été reproché de trop garder le ballon. Ancelotti : "Dans sa position, il doit lâcher la balle vite. Mais il est fantastique dans les contrôles. Il n’a pas la pression de l’adversaire. J’espère qu’il va jouer encore plus vite" .

Une leçon reçue cinq sur cinq. Profitant notamment de la blessure de Thiago Motta, Marco Verratti s’est installé devant la défense du PSG. Et il vient d’enchaîner comme titulaire les 5 derniers matches, ponctués par cinq victoires. Et c’est notamment face au Dynamo Kiev en Ligue des champions qu’il a montré toute l’étendue de son talent. Tous les observateurs sont sous le charme à commencer par Daniel Bravo : "Le parfait amalgame entre un Gattuso et un Pirlo ? C’est exactement ça ! Il a un peu de Gattuso dans son agressivité et sa combativité et un peu de Pirlo quant il s’agit d’attaquer. Il me rappelle aussi Alain Giresse. Il n’est pas très grand et change vite de direction, avec le ballon collé au pied. Il est très complet. Je le connaissais un peu de réputation, on le comparait déjà à Andrea Pirlo. Vu le prix du transfert, je me doutais que c’était un bon joueur.

L'ancien milieu de terrain du PSG ajoute : "Mais j’ai évidemment été surpris par sa qualité et cette maturité de jeu. Il prend du plaisir et il en donne. Il est élégant et efficace. J’ai l’impression que Carlo Ancelotti l’a fait progresser à ce niveau-là. On l’a vu exagérer un peu au début, mais depuis, il a simplifié son jeu et il ne dribble que quand c’est nécessaire. Il sait jouer vers l’avant, court et long, libérer le ballon plus rapidement en deux touches de balle et donner plus de vitesse au jeu parisien. Il a compris. Ca frise aujourd’hui la perfection, notamment par rapport à son âge et à son adaptation" .

Sirigu : "Il peut prendre les rênes de l’équipe"

Mais selon Marco Verratti, la clé de son adaptation et de ce début de saison réussi, c’est "l’équipe !" : "Comme on est en train de créer quelque chose, tout est plus facile pour moi. Parce que mon adaptation s’est faite en même temps que l’équipe se construisait. Je ne suis pas arrivé dans un club où tout était déjà bien en place. J’ai pu progresser en même temps que les autres. En plus, les autres m’ont vraiment aidé. Franchement, on a un super groupe. Et quand presque tous tes coéquipiers te parlent en italien, cela facilite les choses" . Depuis, le prodige italien s’est mis au français.

Et une fois qu’il maîtrisera la langue de Molière, il pourrait devenir le patron du PSG a en croire son partenaire, Salvatore Sirigu, qui connaissait déjà le phénomène : "En Italie, à seize ans, quand il jouait en Troisième Division avecPescara, tout le monde parlait de lui, il impressionnait déjà. C’est exceptionnel. Quand il est arrivé en équipe nationale (ndlr : l’été dernier, 1 sélection), c’est comme s’il avait été là depuis toujours. Il a de la personnalité, on voit qu’il peut prendre les rênes de l’équipe. Le plus drôle, c’est qu’il ne se rend même pas compte de ce qu’il fait" .

En deux mois, il est même devenu le nouveau chouchou du Parc des Princes et peut rivaliser avec Ibrahimovic à l’applaudimètre. Il s’en amuse : "Je ne pensais pas jouer autant. Alors entendre tous ces supporters scander mon nom, c’est vraiment fort" . Mais Marco Verratti relative : "Je suis encore au début de ma route" . Mais elle pourrait le mener très loin avec le PSG où il a signé 5 ans.

Julien DELORS

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