Reims : Agassa, l’épervier impérial

Etincelant sur sa ligne, le portier togolais du Stade de Reims est l'une des grandes révélations du championnat. Lui vit cette notoriété soudaine calmement, et ne vise qu'une chose : le maintien.

Depuis le début de la saison, Reims obtient de bons résultats, par rapport à son statut, fragile, de promu. Mais subit, à chaque rencontre, quelques occasions. Dans les cages, Agassa doit àªtre vigilant. Un attaquant transperce la défense rémoise, et se présente face au gardien togolais ? Prenez place dans la tàªte de Kossi Agassa. Vous àªtes bien installé ? Parce que à§a va déménager : “J'attends de voir ce que va faire le joueur et après, je réagis, détaille l'intéressé. J'attends vraiment le tout dernier moment. Il faut tout regarder, tout prendre en compte. En un dixième de seconde, il l faut prendre une décision. Tout va très vite, et tu n'as pas le temps d'imaginer toutes les possibilités. C'est donc assez instinctif”. Tout est allé très vite, comme toujours avec Kossi.

“Je pense plus à l'équipe qu'à mes prestations individuelles”

Le portier champenois est l'un des plus explosifs de notre championnat. Une vitesse d'exécution qui lui permet, quand le danger s'approche, de retarder au maximum sa prise de décision. L'efficacité qui en découle est redoutable. Aujourd'hui, Agassa est reconnu par la majorité des observateurs comme l'un des meilleurs gardiens de L1. L'unique quotidien franà§ais de sport le classe màªme dans son trio de tàªte.

Mais n'allez pas parler de à§a à l'intéressé. Lui n'en a que faire, de ces louanges tardives. Ce qui le préoccupe le plus, c'est la santé de son club : “Je les prends comme si j'étais dernier du classement ou premier du classement. à‡a ne change rien, l'essentiel c'est le collectif. Je pense plus à l'équipe qu'à mes prestations individuelles. Et il y a d'autres gardiens qui font des arràªts chaque week-end, il n'y a pas que moi. En Ligue 1, il y a beaucoup de très bons gardiens”. Il faut dire qu'à bientôt trente-quatre ans, Kossi Agassa n'a plus rien d'un débutant. Sa vie professionnelle a été marquée par les épreuves. Pendant de longues années, il a connu la galère du rôle, ingrat, de doublure.

“C'est à moi de voir le jeu et de décider ce qu'il faut faire”

Ce n'est, pour cet exercice 2012-13, que sa deuxième saison en tant que titulaire indiscutable. Kossi a également vécu un passage difficile en Espagne, avec un temps de jeu très réduit. Et il restera marqué par l'expérience douloureuse de la CAN 2010 avec le Togo. Son bus avait été la cible d'une attaque. Le sang avait coulé. Alors, màªme s'il ne compte pas 300 matchs de Ligue 1, Agassa est bourré d'expérience. Et compte bien la faire partager à ses plus jeunes coéquipiers : “Dans l'équipe, je suis l'un des plus anciens, donc j'essaye de parler un peu plus, de les motiver. Ils sont plus à l'écoute des plus anciens màªme si dans le groupe, tout le monde peut prendre la parole”. Revenons à la méthode Agassa. Contre Rennes, Erding catapultait sa tàªte au premier poteau, laissé vide. Le gardien assume, et expli que : “On procède de cette faà§on pour tous les corners. C'est la personne qui est en première zone qui doit prendre le ballon, il n'y a jamais personne au premier poteau. C'est le coach qui a voulu qu'on joue en zone comme à§a. C'était le cas l'année dernière, à§a a marché, donc ce n'est pas maintenant qu'on va changer”.

Le coach Fournier intervient dans un autre domaine, de plus en plus important dans le football actuel, la relance du gardien. Agassa raconte : “A Reims, on a l'habitude de repartir de derrière, donc c'est ce qu'on essaye de faire. Si parfois, il faut jouer vite vers l'avant, on le fait. C'est à moi de voir le jeu et de décider ce qu'il faut faire. Pour le coach, je dois repartir de derrière et s'il n'y a pas de possibilité, je dois allonger.”

B. V.

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