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Ligue 1

ASSE : l’envahissement de Geoffroy-Guichard par les supporters pose 3 questions de taille

Dimanche dernier, la rencontre face à Rennes (1-1) a été interrompue un quart d’heure suite à l’intrusion de supporters de l’ASSE venus manifester leur mécontentement contre le huis clos prononcé par la LFP.

Dimanche dernier, la rencontre face à Rennes (1-1) a été interrompue un quart d'heure suite à l'intrusion de supporters de l’ASSE venus manifester leur mécontentement contre le huis clos prononcé par la LFP.

Que risque l'ASSE ?

UN VIDE JURIDIQUE DANS LE REGLEMENT. Aussi incroyable que cela puisse paraà®tre, les règlements de la LFP ne prévoient aucun alinéa pour ce type d'évènements. En effet, si la Commission de discipline donne match perdu quand un joueur suspendu à quand màªme joué, le cas du non-respect d'un huis clos n'est pas évoqué dans le barème des sanctions. Le match ayant repris et s'étant terminé normalement, il est peu probable que la sanction soit très lourde. Surtout que, d'après L'à‰quipe, la Ligue va chercher à jouer l'apaisement et ira sans doute vers une sanction symbolique (amende pour le club ?). En attendant, l'incident a été consigné par le délégué de la Ligue et fera bel et bien l'objet de discussions lors de la prochaine réunion de la Commission de discipline de la LFP jeudi avec une probable “instruction du dossier” renvoyée au jeudi 18 mai. Du côté de l'ASSE, on est en tout cas très confiant, Roland Romeyer ayant prévu de monter s'expliquer devant la Commission de discipline sur cet incident et ne s'attendant à aucune sanction.

La direction est-elle fautive ?

NON MAIS”¦ Pour l'incident en questions, a priori non. “Je ne me sens pas responsable car nous avions pris toutes les précautions nécessaires. Comme il avait été décidé lors de la réunion à la préfecture, on avait mis quarante-deux stadiers pour sécuriser l'enceinte. Or, ces supporters ne sont pas entrés par le stade (ndlr : mais en passant par le Musée, alors fermé) et je ne suis pas responsable de ce qui se passe sur la voie publique”, a justifié Roland Romeyer, obligé de faire face à un cas de figure jusqu'alors jamais envisagé. En revanche, on peut quand màªme pointer du doigt la responsabilité des dirigeants trop protectionnistes à l'égard de la frange la plus dure des fans. Le club a quand màªme laissé la situation se tendre en tribunes. Déjà cet hiver en cédant à la pression populaire sur le cas d'Anthony Mounier, puis en attendant la blessure grave de Samuel Rustem (son stadium manager) lors du derby pour déposer plainte en catimini contre ses fans les plus excessifs. A trop vouloir gérer les supporters de faà§on patriarcal, Roland Romeyer a parfois oublié de taper du poing sur la table. On peut aussi s'étonner que mardi, à l'heure où nous écrivions ces lignes, aucune plainte n'avait été déposée par le club contre ses fans ”¦ En màªme temps, difficile de le faire sans vol ni effraction (les ultras s'étaient visiblement procurés les clés du stade).

Faut-il condamner la manifestation des supporters ?

LA PREFECTURE VEUT SEVIR. Interrompre le match en rentrant encagoulés en tribune n'était sans doute pas le meilleur moyen de protester. Provoquer la LFP de la sorte non plus. Les deux cents fans présents ont clairement soufflé sur les braises. Maintenant, la colère des fans demeure légitime (d'autant qu'elle était pacifique) face à la décision de la Ligue de punir tout un stade pour le comportement inconvenant d'un seul individu, lequel n'a pu àªtre identifié faute d'une vidéo-surveillance de qualité (dont la responsabilité en incombe à Saint-Etienne Métropole, propriétaire de l'enceinte). Sur son blog, Pierre Ménès a parfaitement résumé les torts partagés de cet envahissement : “Je peux comprendre la colère des supporters – qui doivent trouver la décision un peu disproportionnée – mais ils risquent encore une fois de pénaliser leur club. Il va falloir qu'on trouve des solutions pour apaiser les rapports entre supporters, préfecture et Ligue parce que à§a ne peut plus durer”. Du côté de la préfecture, on condamne en tout cas largement l'attitude des fans. “Je promets d'engager à l'encontre des fauteurs de troubles des sanctions exemplaires, notamment des interdictions de stade”, a expliqué le préfet de la Loire, Evence Richard, dans “L'Equipe” au lendemain du match. Comme le rapportait le quotidien sportif mardi matin, les Magic Fans, dont l'association existe encore et qui étaient présents en nombre (150) lors du tour de force, risque d'àªtre dissouts. Une sanction que n'encourent pas les Green Angels puisque ceux-ci n'ont plus d'existence légale depuis leur autodissolution en 2013.

Alexandre CORBOZ

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