Peut-on raisonnablement y croire ?
‘Oui, qu'aurait-elle à y perdre ?’
« Il ne faut pas se leurrer : les chances pour l'ASSE d'attirer un mécène ou un fonds d'investissement du type qatari à Paris sont minces compte-tenu de la taille de la ville, de sa situation géographique et démographique. De toute faà§on, Roland Romeyer l'a dit et répété : il amènera ses actions avec lui dans sa tombe. Pas question pour “Roro” de céder le pouvoir à qui que ce soit. Dans ces conditions, le projet d'ouvrir le capital aux supporters, évoqué à plusieurs reprises déjà mais pour l'instant sans suite, pourrait àªtre une bonne solution afin de permettre au club de grandir. A l'image de Barcelone, de Liverpool ou de Dortmund, l'ASSE a tout intéràªt à profiter de sa popularité. Le peuple vert fait partie de son ADN et le club a déjà été un pionnier : le premier à ouvrir une boutique, puis plus récemment un musée. Permettre à ses supporters d'entrer dans le capital serait un signe fort. Le club générerait d'autres bénéfices tout en revendiquant encore un peu plus son identité populaire. Qu'aurait-il à y perdre ? »
Laurent HESS
‘Non, A mes yeux, socio est un état d'esprit’
« Je ne conteste pas l'idée (louable) d'octroyer davantage de pouvoir au peuple vert. Dans la pratique, je suis cependant plus sceptique. Financièrement, l'apport n'est pas (et ne sera jamais) à la hauteur d'un mécène. Màªme si on atteint les 100.000 membres et qu'on créé une cotisation annuelle à 20€ (prix actuel de la carte de membre Premium), combien peut-on rentrer ? Deux millions d'euros”¦ Allez, 4 M€ si les 200.000 membres sont atteints. Pas de quoi faire basculer le budget du club dans les plus hautes sphères du football européen, ni ràªver de stars. Tout juste couvre-t-on le salaire annuel d'un ou deux bons éléments. Alors oui, il est toujours possible de brandir les modèles allemands ou espagnols, de parler du Real Madrid ou du FC Barcelone”¦ Mais concernant les Allemands, le modèle est réglementé et l'économie du football plus saine du fait de charges patronales bien moindres. Ces charges sont aussi très faibles en Espagne. Pour les socios d'un club comme le FC Barcelone, le ticket d'entrée est fixé à plus de 150€ pour un adulte”¦ Pour au final avoir un poids mesuré sur les décisions, sinon celui de pouvoir voter pour le président délégué. Un président délégué qui doit d'ailleurs garantir d'une fortune importante, excluant le bas peuple du ràªve de se présenter un jour à la présidence et d'y signer les contrats des stars de demain. Il ne faut pas croire que tout un chacun peut devenir dirigeant s'il est socio, c'est une utopie. A mes yeux, socio est un état d'esprit. Pas une manière de développer un projet durable. »
Alexandre CORBOZ