En fin de contrat, l'attaquant slovène doit-il àªtre prolongé ou non ? Nos journalistes Laurent Hess et Alexandre Corboz partagent leur point de vue.
Oui
« J'ai toujours défendu Robert Beric, ce qui me vaut d'ailleurs certaines moqueries de certains collègues journalistes. On est d'accord : l'ami Robert n'est pas le meilleur attaquant du monde. Il n'est pas très rapide, ni très technique, et depuis sa blessure à Lyon il y a trois ans, il n'a plus le màªme impact physique. Mais ce qu'on ne peut lui enlever, c'est sa science du but. Mettre la balle au fond, il sait faire. Il l'avait démontré à son retour d'Anderlecht l'hiver dernier en inscrivant 8 buts toutes compétitions confondues. Avec une telle efficacité, je n'ai pas compris pourquoi le club ne l'avait pas prolongé cet été, pourquoi Gasset n'avait rien fait pour le retenir, pourquoi il ne lui donnait quasiment plus de temps de jeu. Khazri est le n°9 des Verts. Soit. Mais Beric vient de montrer à Nà®mes et contre Nantes qu'il pouvait toujours àªtre utile. Contre des défenses renforcées, quand l'ASSE domine, il peut àªtre une solution. Son but de renard des surfaces aux Costières et son coup de tàªte contre les Canaris plaident forcément pour lui. Le prolonger ne me choquerait absolument pas. Jusqu'à preuve du contraire, le Slovène est apprécié de ses coéquipiers et du staff, et il joue le jeu quand il est remplaà§ant, sans broncher, en essayant toujours de donner le meilleur de lui-màªme. Le club a bien prolongé Monnet-Paquet jusqu'en 2021 non ? Alors pourquoi pas Beric ? Plutôt que de le vendre pour une bouchée de pain cet hiver ou de le laisser partir gratuitement en fin de saison, rallonger son bail ne me parait pas insensé. Du tout. »
Laurent HESS
à‡a me parait délicat
« Pour moi, qu’on en vienne à se poser cette question au début du mois de décembre, à un mois de la date fatidique du 1er janvier 2019, montre qu’il est déjà trop tard. D’un point de vue purement économique, la direction ligérienne aurait eu intéràªt à lui offrir un nouveau contrat plus tôt. Soit pour revoir ses conditions salariales après sa grave blessure, soit pour réaliser une manÅ“uvre comptable. Dans les comptes qu’ils présentent à la DNCG, les clubs de Ligue 1 lissent le coût d’un joueur sur la durée de son contrat. Plus le joueur passe du temps dans un club, moins il aura coûté cher en amortissement au final. Robert Beric sera très probablement un fiasco économique pour le club, le prolonger aurait permis d’atténuer les pertes. Aujourd’hui, il me semble que la question ne se pose pas… Ou ne peut plus vraiment se poser.
Màªme s’il ne l’a jamais dit, le Slovène a compris que son temps à Saint-Etienne est terminé, que Jean-Louis Gasset ne lui offrira pas mieux qu’un rôle de doublure de luxe. Màªme s’il venait à recevoir une (hypothétique) offre des Verts, je ne pense pas qu’il l’accepterait. Etre aimé des supporters ne suffit pas, il faut avoir des perspectives individuelles et collectives. Je pense que Beric aura, à compter du 1er janvier prochain, des offres de clubs jouant l’Europe de championnats de seconde zone, en Autriche ou ailleurs. Ou des portes de sortie exotiques grassement rémunérées. Pour moi, il doit davantage penser à lui. Robert Beric a donné les plus belles années de sa carrière aux Verts. En France, il aura surtout vu Jordan Ferri lui ruiner une carrière prometteuse par un tacle aussi sale qu’inutile. Il est temps de tourner la page. »
Alexandre CORBOZ