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« Nous aurions préféré assister à un succès de l’ASSE vendredi dernier, ou au moins à un match nul, avant de rédiger cette rubrique. Histoire de ne pas entendre que les Stéphanois et leurs suiveurs sont mauvais perdants. Mais finalement la victoire de Montpellier ne fait qu’ajouter un peu d’eau au moulin de la grogne née du laisser-aller parisien en cette fin de saison. Le match entre l’équipe héraultaise et celle du Qatar n’a fait qu’accentuer les effets de la débandade de la troupe de Tuchel après sa déconfiture en finale de la Coupe de France face à Rennes. A La Paillade, sa défaite 3-2 a été une caricature avec des buts indignes d’une formation qui a disputé la Ligue des Champions et prétend y avoir une place à demeure….
« Chaque année, c’est un peu pareil » avait relevé Jean-Louis Gasset au sujet des Parisiens, avant màªme le déplacement à Monaco, sans en rajouter mais en constatant que « Cela a une incidence, obligatoirement ». Elle est d’autant plus grande cette saison « Qu’ils ne gagnent pas la coupe ce qui fait que le cinquième n’est pas européen’.
Voilà pourquoi on s’interroge. Est-ce le PSG en roue libre à La Mosson, ou Montpellier en s’imposant à Geoffroy-Guichard qui a relancé le suspense dans la course à la Ligue Europa ?
Parce que la question fera tiquer le gagneur qu’a toujours été Michel Der Zakarian, on relativisera la réponse en notant que la technologie lui a enlevé le but de la victoire devant Amiens et donc deux points. Une semaine après, il ne s’est pas privé de le rappeler « Sur un autre stade, il aurait été accordé, mais on est Montpellier ». Sans tomber dans le misérabilisme, on admettra que la VAR, l'Å“il de l’arbitre qui tranche, ou le technicien qui a fixé l’image à un instant T, n’ont pas été vraiment dans l’esprit du jeu. Delort était hors jeu d’un demi-orteil!
« Der Zakarian n’a pas raté la Une de l'à‰quipe qui propulsait les Verts en Champions League vendredi dernier… »
Au moins le coach montpelliérain n’a-t-il pas eu besoin de se creuser la tàªte pour remonter ses joueurs avant de venir dans le Forez. Pas plus qu’il n’en a eu dans le vestiaire de Geoffroy-Guichard pour se projeter immédiatement sur Nantes en rappelant que ce prochain match lui tient à cÅ“ur. Il n’a pas digéré la fin de l’aventure avec Kita.
Der Zakarian sait utiliser ce style de leviers, ce sont eux qui l’animent. Il n’a d’ailleurs pas raté la Une de l'à‰quipe qui propulsait les Verts en Champions League vendredi dernier. « Ils n’y sont pas encore » a-t-il lancé froidement après la rencontre, tout en enfonà§ant le clou « Ce n’est pas fini », cette fois en songeant à l’Europa League.
« Au moins, les Verts savent quel doit àªtre leur objectif samedi face à Nice »
Voilà justement le seul sujet qui aurait dû préoccuper l’ASSE avant cet antépénultième match de la saison alors que beaucoup trop dans son entourage ràªvaient de l’étage au dessus. Les màªmes expliquent aujourd’hui que les Verts seraient bien inspirés de regarder derrière. La veille du match contre Montpellier, devant la presse, Jean-Louis Gasset avait pourtant bien essayé de ramener les ràªveurs sur terre : en envoyant le sage Loà¯c Perrin devant les médias, sûr que ce dernier ne se ferait pas embarquer sur le chemin glissant de l’optimisme. Cela n’a pas suffi, malgré une mise en garde du capitaine, tirée de la leà§on européenne de la semaine, « Tout le monde peut craquer, màªme les plus grands ».
C’est d’ailleurs aussi ce qu’avait développé Der Zakarian pour motiver ses joueurs. Quand les tàªtes défaillent, (comme celle de Cabella), les jambes tournent moins vite, les courses sont moins tranchantes et les gestes techniques moins vifs – n’est-ce pas Beric ? « On a montré qu’on avait un gros mental » a encore martelé Der Zakarian devant micros et caméras, avant d’égrener les ultimes étapes du suspense : «Ce n’est pas fini. On a Nantes et Marseille, et eux n’ont pas gagné leurs deux matches. On peut revenir… » Au moins, les Verts savent quel doit àªtre leur objectif samedi face à Nice. Et cette fois, personne ne prétendra le contraire…
Didier BIGARD