ASSE : Driss Zidane, qui es-tu vraiment ?
Après un essai concluant, le jeune Driss Zidane, neveu de l’emblématique numéro 10 des Bleus, a signé son premier contrat professionnel avec l’ASSE.
Un bail d'un an pour évoluer d'abord avec la CFA2 avant, pourquoi pas, de viser plus haut…
Quand on est un garà§on de la famille Zidane, se tourner vers un ballon de football semble une évidence. Vouloir en faire son métier également. Les amoureux de ce sport connaissent déjà les fils de Zinédine : l'aà®né, Enzo, brille sous les ordres de son père avec la Castilla du Real Madrid et s'est màªme vu octroyer le brassard de capitaine cet été. Quant au deuxième de la fratrie, Luca, qui évolue au poste de gardien de but, il s'est illustré en sélection nationale en remportant le championnat d'Europe des moins de 17 ans. Néanmoins, cette branche de la famille n'est pas la seule qui se distingue sur les rectangles verts.
Loin des strasses et des paillettes du coté espagnol de la tribu, Driss Zidane s'est officiellement engagé avec l'ASSE lors du mercato estival. Fils de Farid Zidane, frère de “Zizou”, le jeune homme vient de signer son premier contrat professionnel, à 20 ans. Tardif en comparaison de ses cousins madrilènes mais son père l'assure dans les colonnes de La Provence : pour lui comme pour son autre frère Medhi, qui a rejoint le Pontet (CFA) cet été, le nom de famille n'a pas aidé. “C'est la reconnaissance de leur travail car je ne suis jamais intervenu pour forcer un entraà®neur à les faire jouer parce qu'ils s'appelaient Zidane. J'ai toujours voulu que ce soit une récompense et non pas du piston.” Driss n'a jamais été favorisé par ses éducateurs durant son enfance et il compte bien continuer à gravir toutes les marches grâce à la sueur de son front, et non pas grâce à son nom, qu'il se dit “heureux de porter” en référence à son grand-père.
Un parcours atypique
Driss Zidane fait ses premiers pas dans les buts à l'âge de trois ans aux Pennes-Mirabeau. Anecdotique puisque dès l'année suivante, le neveu de “ZZ” quitte les cages pour fouler la pelouse. À l'âge de 7 ans, il rejoint le FC Burel, où déjà sa qualité technique se fait remarquer. En 2008, il décide de changer d'air pour évoluer sous les couleurs de Luynes Sport. L'année suivante, il continue son tour des clubs de la région pour progresser et s'engage avec l'AS Gignacaise. Une structure amateur, certes, mais qui mise beaucoup sur la formation. Idéal pour Driss, qui n'a jamais fréquenté le centre d'un club professionnel.
Sous les couleurs de l'ASG, Driss et ses coéquipiers réalisent un beau parcours en Coupe Gambardella mais échouent face à Toulouse en 32es de finale. Désireux de vivre une nouvelle expérience, il part s'entraà®ner avec le GS Consolat, dans l'optique d'évoluer en DHR avec l'équipe première, avant de prétendre à mieux. Et màªme si le club des quartiers nord de Marseille souhaitait le conserver, le jeune Zidane n'a pas pu résister à l'appel du pied des Verts, qui lui proposaient un essai. “J'en ai parlé avec mon oncle. Il m'a dit que j'étais jeune, que Saint-Etienne était un grand club, avec une histoire et que je ne pouvais pas me permettre de refuser”, a expliqué Driss dans les colonnes de La Provence. Le test s'avère concluant et l'ASSE devient un tremplin ràªvé pour le jeune homme, qui nourrit de grandes ambitions : “Je veux aller le plus haut possible et prouver que je ne suis pas là pour rien”.
« On ne peut pas le comparer avec son oncle »
Mais que vaut vraiment le neveu Zidane ? Contrairement au Ballon d'Or 1998, Driss occupe le poste de milieu relayeur voire de milieu défensif. “On ne peut pas le comparer avec son oncle”, nous confie son coach en DH19 à l'AS Gignac, Alain Lobreaux. A la différence de l'emblématique numéro 10, le néo-Stéphanois préfère partir de loin, toujours àªtre face au jeu et, surtout, il aime àªtre à la récupération. L'une des ses principales forces est justement cette capacité à se faire mal, à ratisser le terrain et à ressortir proprement le ballon. Etre dans une position reculée lui permet également de contrôler le tempo de son équipe, lui qui est doté d'une excellente vision du jeu.
Cette position sur le terrain a également l'énorme avantage de masquer son principal défaut : sa lenteur. “Il doit encore améliorer sa vivacité sur les deux-trois premiers mètres. Je le trouve un peu lent màªme s'il peut compenser par sa puissance. Après, il faut savoir qu'il compense cette faiblesse par son engagement. C'est quelqu'un de généreux dans l'effort et qui ne s'arràªte jamais de courir”, analyse Alain Lobreaux. A l'instar de son illustre tonton, le Provenà§al est de nature timide et réservée dans la vie, mais sur un terrain, il n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.
Il ne s'agit pas non plus d'un laborieux màªme si son poste pourrait le laisser penser. Driss possède une belle aisance technique màªme si son ancien président à l'ASG, Michel Leonardi, refuse d'en parler comme d'un crack : “Je ne sais pas si on peut dire qu'il est au-dessus du lot. Dans notre club, nous avons de nombreux jeunes de grande qualité. Nous sommes quand màªme un club formateur. Je ne peux pas dire qu'il était au-dessus mais c'est vrai qu'il a un petit truc qui, de temps en temps, faisait briller un match”.
Bien entouré, ce qui lui permet de garder la tàªte sur les épaules, Driss est armé pour faire face aux difficultés du métier. D'autant que le néo-Stéphanois recherche toujours à s'améliorer. “Driss a surtout du mental et c'est quelqu'un de travailleur donc, à un moment donné, quand on a des qualités et qu'on est sérieux, tous les ràªves sont permis, y compris de jouer en L1”, poursuit le président du petit club marseillais. Les Verts espèrent que leur nouvelle recrue saura se montrer à la hauteur et démontrer, un jour, qu'il est bien plus qu'un simple nom.
Damien CHABBERT