par La rédaction

ASSE – Equipe de France : nous sommes tous Ruffier

Le peuple vert l’attendait, Didier Deschamps n’a pas déçu en annonçant hier la titularisation de Stéphane Ruffier dans les buts de l’équipe de France face au Danemark (21 heures).

Un choix très attendu des supporters stéphanois.

Plusieurs mois, déjà, que le débat agite quelque peu le paysage footballistique français. Ruffier-Mandanda, Mandanda-Ruffier, chacun y va de sa propre opinion sur le nom du second gardien français, certains estimant même qu’Hugo Lloris n’est plus le numéro 1 intouchable d’il y a quelques mois. Didier Deschamps, lui, a visiblement d’autres préoccupations que de participer au débat : Lloris est son titulaire. Indiscuté et indiscutable. Mandanda, son numéro 2. Et lorsque le numéro 3, en l’occurrence le gardien de la maison verte, se blesse, c’est le Rennais Benoît Costil qui est convoqué lors des rassemblements internationaux. Autant être clair, le propos, ici, n’est pas d’afficher une préférence aveugle au gardien des Verts. Juste, et c’est déjà beaucoup, de se demander pourquoi “la Ruff” n’a pas encore eu l’opportunité de démarrer une rencontre en tant que titulaire. Un problème relationnel avec Deschamps, ou les autres gardiens, comme un journaliste de BFM TV l’avait évoqué il y a quelques mois ? On n’y croit pas une seconde. Un choix sportif ? On se permet, une fois encore, d’en douter.

Il est devant Mandanda au niveau des stats

Pour ce match face au Scandinave, le duel opposait Ruffier à Mandanda, auteur d’un bon match face au Brésil jeudi malgré la défaite (1-3). Sur le papier et si l’on en croit les statistiques de la LFP, le duel entre le Marseillais et le Stéphanois tourne à l’avantage du gardien de l’A.S.S.E. “Ruff”, cette saison, ce sont 24 buts encaissés, 50 arrêts et 51 ballons détournés. Mandanda ? 31 buts encaissés (oui, 7 de plus), 54 arrêts et 41 ballons détournés. Le portier phocéen prend donc plus de buts et détourne moins de ballons. Ce qui, et pour être honnête, dépend forcément de la défense qui vous est proposée lors de chaque rencontre.Et si le sportif ne suffisait pas pour évoquer la curieuse position de n°3 de Ruffier, certains pourraient encore avancer un manque d’expérience. C’est le cas de Grégory Coupet, ancien Bleu. “Les deux font partie des meilleurs. Ils se situent aussi par rapport au classement de leurs clubs. Ils font partie du gotha. Stéphane est de plus en plus reconnu, pour moi il devient une vraie valeur sûre à ce poste. Mais Steve a un temps d’avance par rapport à son ancienneté, sa régularité depuis de nombreuses années.” Ce qui ne tient pas la route, non plus. Ruffier aura 29 ans en septembre et reste tout de même sur une Coupe du monde au Brésil, en tant que doublure d’Hugo Lloris.

Ras-le-bol de la hiérarchie

Il y a quelques semaines, au lendemain d’un match ahurissant face au Stade de Reims, Stéphane Ruffier avait été comparé à un poulpe. Et avait, dans le même temps, relancé le débat de sa présence en Bleu. Son entraîneur, Christophe Galtier, avait alors été très clair : “Il est le meilleur gardien français, que cela plaise ou non”. On se souvient également des propos d’un expert, l’ancien gardien Mickaël Landreau. Qui, lui, sait de quoi il parle : “La hiérarchie en équipe de France est bien établie. Je ne pense pas que Stéphane puisse venir la contester même s’il enchaîne les bonnes prestations et qu’il a été très très bon à Reims”. Des propos assez clairs qui indiquent que le problème majeur de Ruffier n’est ni son niveau, ni son comportement, ni son expérience. Mais une hiérarchie établie que le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, n’a aucune envie de bouleverser. Le consultant, Pierre Ménès, sur le sujet : “Je pense que dans l’esprit de Deschamps comme dans celui de beaucoup, Ruffier, c’est n°1 ou rien. Etre troisième gardien de l’équipe de France, ça consiste quand même à ramasser des ballons et à en prendre deux ou trois dans la tête à l’entraînement. Le but du jeu, c’est de mettre le n°1 dans les meilleures conditions. Ruffier aspire à être n°1. Ce n’est pas une tare. Au contraire. Mais voilà, en France, on a la chance d’avoir deux gardiens du niveau de Mandanda et Lloris qui sont aussi de vrais bons mecs, intelligents, bien éduqués et qui s’entendent bien”.Ce dimanche, Stéphane Ruffier sera face au seul révélateur qui vaille pour sa troisième cape : le terrain. Une pelouse qu’il connait d’ailleurs très bien et dont il pourra se servir comme un avantage face aux attaquants danois.

Laurent HESS, à Saint-Etienne

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Le peuple vert l’attendait, Didier Deschamps n’a pas déçu en annonçant hier la titularisation de Stéphane Ruffier dans les buts de l’équipe de France.

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