Mais passer à l’attaque est loin d’àªtre aussi simple.
Depuis deux saisons, Christophe Galtier essuie de plus en plus de critiques concernant le jeu pratiqué par l’AS Saint-à‰tienne. L’entraà®neur des Verts est màªme devenu, aux yeux de certains consultants tels que Daniel Riolo, l’archétype du coach de Ligue 1 obnubilé par la ‘solidité’. Difficile de le défendre au regard des statistiques : Loà¯c Perrin et sa bande n’ont plus inscrit un but en première période à domicile depuis plus d’un an.
Pourtant, la victoire à Caen (2-0) dimanche prouve que l’ASSE n’est pas condamnée à bétonner. Comment expliquer alors ces fréquentes baisses de tension ? Galtier en est-il le seul responsable ? Et surtout, comment améliorer les choses ?
Jouer l’attaque, Galtier sait faire
Certains commentaires ces derniers mois ont de quoi surprendre : l’entraà®neur stéphanois serait, selon certains observateurs, incapable de bâtir un jeu offensif. Ce serait oublier qu’il y a trois saisons, son équipe était considérée comme l’une des plus plaisantes à voir jouer en Ligue 1. À l’époque, Pierre-Emerick Aubameyang flirtait avec la barre des vingts buts et les Verts possédaient la troisième meilleure attaque du championnat (60 buts en 2012/13), à neuf unités seulement du PSG.
Le talent de l’international gabonais masquait-il à l’époque certaines lacunes de Galtier ? S’il est vrai que la présence d’un joueur de ce calibre dynamise une attaque, on ne peut ignorer pour autant les mérites du coach stéphanois, qui sut exploiter le talent d’Aubame. Le LOSC et l’AS Monaco ne peuvent en dire autant. On remarque par ailleurs que ‘Sainté’ est resté performant sur le plan offensif après le départ de PEA (56 buts en 2013/14, troisième attaque de L1).
Un problème de talent plus qu’un problème tactique
Ce n’est que la saison dernière que l’ASSE a réellement marqué le pas au nombre de buts marqués (42 réalisations seulement en championnat). Et si la vraie grosse perte, côté ligérien, était celle de Romain Hamouma ? Cette chute libre correspond en effet aux absences répétées de l’ailier, fréquemment blessé. Sans lui, les Verts semblent incapables de faire le bon choix aux moment de conclure leurs actions.
Il suffit d’ailleurs de voir jouer Alexander Sà¶derlund, Kevin Monnet-Paquet ou Nolan Roux, aussi volontaires que maladroits, pour se rendre compte de la différence entre une équipe inefficace et une équipe qui bétonne. Avec davantage de justesse, Saint-à‰tienne battait Qà¤bà¤lठsur un score fleuve jeudi. Et personne n’aurait parlé de purge ou de coach défensif. De màªme, lorsque l’efficacité est de son côté, comme dimanche à d’Ornano, Saint-à‰tienne peut aussi inscrire trois buts en déplacement.
Finalement, si Galtier a un tort, c’est sans doute celui de n’avoir jamais trouvé lors du mercato un autre joueur capable, comme Hamouma, de réaliser le bon geste technique pour marquer ou faire marquer. Benjamin Corgnet et Valentin Eysseric s’y sont essayés, en vain. Et Oussama Tannane semble hélas prendre le màªme chemin.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Conscient des faiblesses de ses attaquants, le technicien stéphanois s’y est adapté. Son principal souci consiste désormais à ne pas encaisser de but et à remporter la bataille du milieu en alignant trois joueurs défensifs. Peut-on le lui reprocher ? Jouer l’attaque, pour les Verts, ce serait prendre le risque de rater leurs occasions, comme contre Qà¤bà¤là¤, et d’encaisser plus de buts. Le pari paraà®t trop hasardeux pour àªtre tenté.
Néanmoins, la blessure de Fabien Lemoine et le déclin de Jérémy Clément commencent à donner des idées à Galtier. Dimanche à Caen, l’entraà®neur de l’ASSE avait associé dans l’entrejeu Jordan Veretout et Henri Saivet, deux joueurs créatifs, avec le résultat qu’on sait. Et si les Verts n’avaient jamais été si proches de repasser à l’attaque ? Rien ne dit que les résultats s’amélioreront mais les spectateurs, eux, apprécieraient sans doute.
Sylvain Opair
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