ASSE : le public stéphanois est-il trop exigeant ?

Cette semaine, c'est l'attitude du public du Chaudron qui fait débat.

UN PEU, OUI

“Geoffroy-Guichard qui siffle les Verts après une victoire, il y a longtemps que l'on n'avait pas vu à§a. C''est pourtant ce qu'il s'est passé dimanche dernier. Les supporters avaient déjà fait entendre leur mécontentement lors des deux matches de Ligue Europa face à Târgu Mures et Milsami Orhei, après la défaite face aux Roumains et le succès ô combien laborieux contre les très modestes Moldaves. L'A.S.S.E. est clairement à la peine depuis le début de la saison. Son jeu ne convainc pas. Impossible de s'enflammer au regard des prestations des hommes de Galtier. Mais de là à les siffler dimanche alors qu'ils avaient gagné, quand màªme”¦

Lemoine et Perrin, venus devant la presse après la rencontre, ont tous deux confié leur désarroi. “On n'est pas le Real Madrid”, a rappelé le premier. “Je suis un peu énerv锝, a lâché le second. Les “siffleurs” ont sans doute oublié où était l'A.S.S.E. il y a quatre ans, alors qu'elle s'appràªte aujourd'hui à disputer la phase de poules de la Ligue Europa pour la deuxième année de rang. Ils ont sans doute omis, aussi, que le staff a procédé à un remaniement de l'effectif cet été et qu'il faut un peu de temps pour que les nouveaux prennent leurs marques, que la mayonnaise prenne. Ces sifflets traduisaient certainement la déception du public de ne pas voir l'équipe enfoncer le clou, à 2-1, alors que Bastia était réduit à neuf. Mais peut-àªtre s'adressaient-ils aussi aux dirigeants, coupables pour beaucoup de ne pas avoir beaucoup sorti le chéquier malgré la vingtaine de millions d'euros venue renflouer les caisses avec les transferts de Gradel, Erding, Tabanou et Saint-Maximin. Un manque d'ambition que la venue de Robert Beric vient désormais contrebalancer.”

Laurent HESS

NON

“Siffler les joueurs après une victoire sans la manière face à neuf Bastiais est peut-àªtre (sans doute) excessif. Passer ce constat, doit-on se contenter de ce que les Verts nous proposent aujourd'hui ? Ma réponse est non. Si j'ai apprécié la victoire sur la pelouse de Târgu Mures en ouverture de la saison, la suite est plus discutable màªme s'il y a trois victoires pour finir la série du mois d'août. Je passe sur les matches de Toulouse et Bordeaux ainsi que sur la réception des Roumains pour lesquels l'A.S.S.E. m'a paru très médiocre. Se qualifier face aux Moldaves de Milsami Orhei sur la plus petite des marges (1-0), c'était juste le minimum syndical pour ne pas àªtre ridicule, vu les cinq classes d'écart qu'il y avait entre les deux effectifs. Battre Lorient et Bastia en supériorité numérique ? J'ai envie de dire heureusement aussi”¦

Quand on prétend au Top 5 voire au Top 3 de la Ligue 1, on ne peut pas se contenter de à§a. Surtout quand les dirigeants ont inscrit noir sur blanc dans leur projet d'offrir du jeu et que le coach clame qu'il veut en produire. Après, effectivement, Rome ne s'est pas construite en un jour. On peut toujours trouver des circonstances atténuantes entre le début de saison, une attaque à reconstruire, une défense qui cherche son rythme, les premiers blessés, etc. Mais je serais tenté de dire que ces problèmes sont communs à beaucoup d'équipes et qu'en France comme en Coupe d'Europe, ils sont aujourd'hui un peu trop nombreux à proposer meilleur spectacle que l'AS St-Etienne.”

Alexandre CORBOZ

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