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Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Des traits de génie ou la baraka ? »

Claude Puel a encore surpris les observateurs de l’ASSE avec sa composition d’équipe à Nantes.

Il a surtout surpris les joueurs de Christian Gourcuff, comme, auparavant, les Lyonnais, les Bordelais ou les Monégasques…

« Faire tourner est une nécessité » commente Claude Puel, en mettant en avant les blessures pour expliquer la composition de l'équipe stéphanoise à Nantes où il a pris les observateurs à contrepied, comme à chaque rencontre. Cela avait commencé dès sa prise de fonctions avec l'association Loà¯s Diony – Charles Abi dans le derby. Un coup gagnant renforcé par son coaching en fin de partie et le but de Robert Beric. Il avait alors sobrement lâché que parfois les entraà®neurs ont de la réussite. Si c'est cela, elle se poursuit. On ne va pas égrener tous les matches depuis son arrivée, sept sans défaite, mais, s'il y a des nuls qui sonnent comme des regrets face à Oleksandria et Amiens, les victoires à Bordeaux, Nantes, face à Lyon et Monaco impressionnent… Ou interrogent. Est-ce de la baraka ou des traits de génie ?

Les tenants de la première option mettront en avant les arràªts de Jessy Moulin et Stéphane Ruffier, les montants peut-àªtre ou la maladresse adverse, voire quelques décisions qui ont tourné dans le bons sens. Mais coupons vite leur raisonnement. Ryad Boudebouz leur parlera transversale, Mathieu Debuchy se plaindra d'une faute non sifflée sur la réduction du score par les Ukrainiens… L'arbitre avec ou sans assistance vidéo, fait aussi partie du jeu, comme les gardiens. La seule réussite n'explique pas la remontée de l'équipe, aujourd'hui au pied du podium après avoir vu s'agiter la lanterne rouge.

« Je ne me préoccupe pas du classement » répète le coach forézien, sans convaincre plus que cela puisqu'il admet, dans le màªme temps, que les succès permettent au groupe d'àªtre plus réceptif, de mieux travailler, un verbe qu'il conjugue à tous les temps. Disons plutôt que l'instantané de la hiérarchie du championnat ne le fait pas dévier de son objectif «Voir cette équipe s'améliorer ». Pour ceux qui ne comprendraient pas, il ajoute « Il faut apprécier chaque instant, mais les comptes seront faits à la fin. L'essentiel pour moi, c'est la constance dans les résultats ».

L'intégration des jeunes, une prise de risques nouvelle et rafraà®chissante

Les trois points l'ont donc satisfait comme les qualités morales qui les ont glissés dans la valise du retour « C’est la victoire de la solidarité. Ceux qui ont débuté comme ceux qui sont rentrés ont été exemplaires. La dynamique est là , tout tourne bien. On a senti une force collective extraordinaire ».

C'est un de ses mérites, màªme si, lui, met en avant ceux de ses hommes « J'essaie de leur faire comprendre qu'une rotation est nécessaire pour que chacun puisse apporter au groupe de la fraà®cheur quand il rentre ». C'est nouveau et rafraà®chissant, justement, une prise de risques que d'autres ne prendraient peut-àªtre pas avec des jeunes comme Abi, Fofana, Camara, Honorat plus Saliba, Youssouf ou Trauco. Certains persifleraient màªme en notant que trois de ces jeunes pousses sont sur le flanc. Mais quels arguments avancer quand les résultats sont là ? Ils sont assez nets, au tableau d'affichage, voire dans la manière avec une condition physique redevenue compétitive et soulignée par Daniel Bravo, une cohésion et une cohérence qui dépassent le onze de départ, des buts sur des actions construites.

C'est la touche Claude Puel, màªme s'il n'a pas plus de baguette magique que Vilas Boas quand il se concentre sur l'OL, pas sur le PSG. On parlera plutôt de lucidité, la màªme qui fait dire au Stéphanois « Il y a encore beaucoup de travail«… Et répondre à notre question initiale « On doit s'arracher à chaque match, mais cette réussite, on sait la provoquer ».

Didier BIGARD

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