Ce dont le Castrais semble parfaitement conscient.
Jean-Michel Aulas a voulu poursuivre le derby ASSE-OL (1-0) avec une petite phrase pas vraiment fair-play : « On sait que sur le plan juridique, on ne se débrouille pas trop mal sur les ruptures de contrat. On ne veut pas faire des déclarations comme nos voisins de Saint-à‰tienne qui en ont fait et que à§a coûte plus cher en transaction ». La réponse a été cinglante, l'ASSE s'étonnant « de propos inadmissibles’ et invitant le président olympien à se concentrer sur la gestion de ses problèmes, notamment la mise à l'écart de son entraà®neur après la dernière défaite de Lyon ».
A Lyon aussi Aulas a fait une « erreur de casting »
En réalité celui qui briguera un jour la présidence de la Fédération s’est tacler par son ami Le Graët, pour àªtre allé chercher Sylvinho, est bien concentré sur son problème. C'est évidemment pour détourner l'attention qu'il vise les verts. C'est une recette qui marche toujours auprès de ses supporters auxquels il espère sans doute faire oublier « son erreur de casting » comme le dit Pierre Ménès. Mais laissons JMA à ses soucis, en reconnaissant simplement qu'il a fait preuve d'un peu plus de respect pour son ancien coach que du côté de Saint-Etienne. Il jouait sur du velours. Aujourd'hui, on préfère suivre la voie et la voix de Claude Puel, parce que ce sont celles de la sagesse. Les temps ont changé, les coachs sont debout devant leur banc, mais le successeur de Ghislain Printant nous rappelle par son calme celui de Robert Herbin. On arràªtera toute autre comparaison, màªme si on pourrait poursuivre le parallèle, les deux hommes étant des bâtisseurs à la recherche de l'exigence.
Puel : « Je suis dans la construction»
Si on l'avait oublié entre sa conférence de presse de présentation, le vendredi, et le dimanche soir, le manager général de l'ASSE l'a vite rappelé en faisant preuve de modestie, refusant de se mettre en avant autrement qu'en relevant que « parfois les entraà®neurs ont de la réussite ». Il a préféré insister sur la performance de ses joueurs « c'est leur victoire » sans pour autant s'emballer. « On a jeté trop vite le ballon et manqué de justesse. » On a bien compris que ce derby gagné ne devait pas faire oublier l'essentiel : « On doit mieux construire, il y a des choses à régler ». Puel veut éloigner tout risque d'une euphorie qui serait aussi déplacée que le classement de l'équipe en regard de son budget et des ambitions affichées. « Je ne voudrais pas que ce résultat occulte le fait qu'il reste beaucoup de travail pour mettre notre projet en place ».
Il y aura donc du changement et pas seulement sur le terrain où on en a déjà vu : en match avec l'association Diony-Abi, à l'entraà®nement avec plus de monde sur la pelouse et le retour de Léo Lacroix. En demandant aux membres de son staff de proposer un onze de départ pour affronter l'OL et en prenant tout le monde à contrepied, Claude Puel s'est affirmé comme le patron, mais il ne s'arràªtera pas au jeu. Quand il parle du travail qui reste à faire il précise « dans le club » et martèle une nouvelle fois : « Je suis dans la construction ».
Didier BIGARD