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Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « La Ligue éjecte 16 000 spectateurs »

Les sanctions collectives de la LFP vident des tribunes, comme ces deux dimanches à Geoffroy-Guichard.

Ce que déplore Didier Bigard, notre consultant stéphanois.

‘Nous aurions pu évoquer cette semaine les deux nuls pas si nuls de l’ASSE face à Oleksandria et Amiens, le jeu déployé, les progrès sur le plan physique, màªme si la vivacité n'est pas toujours au rendez-vous, la philosophie de Claude Puel avec cette volonté de faire progresser tout le monde et pas seulement les jeunes qui ont encore à apprendre en termes de placement, n'est-ce pas Saliba? Bref, nous aurions pu rester proche du terrain si, dimanche après-midi, notre regard ne s'était pas perdu dans le vide des tribunes sud et nord de Geoffroy-Guichard, les deux points cardinaux qui font battre le cÅ“ur des Verts. La veille, Claude Puel avait bien essayé de sourire « Le point positif, c'est que je pourrai me faire entendre de mes joueurs », il redoutait cette absence « On sait le soutien énorme qu'ils peuvent nous apporter. C'est important à domicile cette notion de stade imprenable, de Chaudron. » On ignore si c'est l'explication des buts concédés aux Amiénois, mais on a le droit de s'interroger comme le faisaient il y a deux ans le site Slate avec cette question « La LFP est-elle en train de tuer le football franà§ais ? »

Une aberration pour tous ceux qui ont payé un stade de 42000 places. Nous!

En suspendant les deux kops pour deux rencontres, dont Monaco, un match de gala, la commission de discipline ne joue pas pour le football. Nous avons de plus en plus de mal à comprendre une répression aveugle d'un autre âge, d'un autre régime, qui a justifié une banderole en Paret supérieure « les sanctions collectives profitent à qui? » 16000 spectateurs des tribunes les plus populaires ont été privés de match, abonnés compris. Est-on vraiment dans le droit, màªme si une petite ligne contractuelle prévient de ce risque? On peut débattre de la moralité de ces mesures, aberration pour ceux qui ont investi et se sont investis dans la rénovation des stades à coup de millions. à‰lus et contribuables… Est-ce ainsi que le football franà§ais entend convaincre des investisseurs? A l'heure où le magazine Capital traite de « gogos » les étrangers qui mettent de l'argent à perte dans le ballon hexagonal, pas sûr que braquer les caméras sur une tribune pleine suffise pour leur faire visiter le Forez, ou les incite à doubler la mise sur la Côte d'Azur, à Marseille, Lille ou Bordeaux. Sauf à les convaincre que le foot est un sport pour loges aseptisées, exit les gradins enflammés!

A ce jeu, aux dés devenus pipés, le PSG a tellement d'atouts que Christophe Bouchet, ancien patron le l'OM, compare le Classico à un match en différé dont on connaà®t le résultat. C'est un autre risque pris par la Ligue qui s'est félicitée de l'arrivée de ce que Bouchet a appelé « Un club d'Etat », dans Le Parisien en décembre 2017. Il pointait alors « une énorme anomalie, une manipulation génétique » qui fait que les autres clubs entament les compétitions avec la certitude de ne pas les remporter. Est-ce un autre sujet ? Pas vraiment car c'est la perte du sens du sport qui nourrit la passion.

Les penseurs de notre football répondront que les stars parisiennes attirent les foules, soulagés que Neymar ne prenne pas la direction du Barà§a et Mbappé celle du Réal. Ils seront encore plus rassérénés quand Mediapro aura enfin créé sa chaà®ne pour prendre la suite de Canal, beIN ou RMC, et aura versé les 780 millions d'euros annuels de droits TV. C'est un point de crispation, cette fois pas entre fans de foot et LFP : « La Ligue 1 ronge son frein » écrit So Foot et ce n'est pas un hasard si des présidents, inquiets, envisagent de mettre la gouvernance de la Ligue sous surveillance. Mais pour clore notre angle huis clos, une reprise en main des clubs rapprocherait-elle pour autant décideurs et public ? »

Didier Bigard

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