Ligue 1
ASSE – Le rendez-vous de Didier BIGARD : «Pour l'heure, ça tourne plutôt au cauchemar… »
Didier Bigard pose son regard sur la situation de l’ASSE après le derby perdu à Lyon (0-2) et avant la 1/2finale de Coupe de France contre Rennes.
Interdits de déplacement pour le derby OL-ASSE, des Magic fans ont voulu montrer que les arràªtés ne les arràªtaient pas. Ils ont paradé la veille du match dans le centre de Lyon et l'ont fait savoir. Leurs copains lyonnais n'avaient pas besoin des réseaux sociaux pour répondre au rendez-vous. Les Ultras des deux camps se sont affrontés dans un fight urbain sans urbanité pendant que des manifestants défilaient contre l'application du 49-3 par le gouvernement. A chacun ses combats. Celui des cagoulés du foot a fait des blessés et permis aux Lyonnais de chambrer les Stéphanois, le lendemain au Parc OL, via des banderoles complaisamment déployées.
On n'est pas près de voir du vert au Parc-OL
Jean-Michel Aulas que l'on sait à cheval sur l'esprit sportif aurait pu s'en offusquer. A défaut, il a dit son mal àªtre et pointé les responsabilités« J’ai vécu à§a comme une infamie. Quand on voit ces images, à§a fait peur. Il y a des blessés sérieux. On est à une époque où le foot doit àªtre une fàªte, une joie. Et voir à§a se transformer en affrontements… Il faut que les Ultras se remettent en cause. C’est vrai, les Stéphanois n’avaient rien à faire à Lyon, c’est une provocation… » Pour une fois, il était d'accord avec son « ami » Pierre Menés qui avait fait entendre sa voix sur cette bataille rangée et le voyage des Foréziens dans le Rhône « Pensez-vous qu'un truc comme à§a va inciter les autorités à dialoguer et négocier ? Quelle naà¯veté». On n'est pas près de voir du vert dans les tribunes du Groupama Stadium… Et sur le terrain? Demanderez-vous en songeant à la première période de ce 120ème derby d'une histoire qui tourne de plus en plus mal pour l'ASSE. Le miracle n'a pas eu lieu et il en aurait fallu pour ramener des points de ce déplacement, après quarante-cinq minutes qui ont fait dire à Claude Puel « Subir comme à§a, ce n’est pas possible ». De son côté, Mathieu Debuchy avait bien de la peine à cacher sa colère au micro de Canal : « On n’arrivait pas à aligner deux passes donc à§a devenait difficile. à‡a a été mieux en deuxième, mais on n’a pas le droit de passer au travers comme à§a en première mi-temps, dans un derby ».
✊ @RemyCabella ?âš¡ï¸ #Derby pic.twitter.com/3YjHlcjOYb
— AS Saint-à‰tienne (@ASSEofficiel) March 1, 2020
Tout est dit, reste à comprendre quel virus frappe les Stéphanois jusqu'à « les inhiber » pense leur coach qui doit trouver au plus vite le vaccin qui les préservera d'une contagion à laquelle ont échappé les jeunes Saliba et Fofana. Pas les anciens, classés dans les flops par Pierre Menes qui fait un lot avec M'Vila, Cabaye et Kolo. Sévère? Pas sur l'inconsistance de leur prestation jusqu'à la pause. On regrettait alors la suspension de Camara dont la présence aurait peut-àªtre apporté un peu de dynamisme au milieu. Les chiffres sont éloquents : 78% de possession pour l'OL au repos, 168 passes après vingt minutes et seulement 26 pour l'ASSE. On cherchait le vert sur la pelouse. Et question combativité on était loin de l'engagement d'un derby avec la première faute stéphanoise commise seulement à la 26eme minute. Avec un carton et le but pour sanction!
« Pour avoir le ballon, il faut bouger » (à‰ric Carrière)
Cette ouverture du score résume tout. Comment Dembelé peut-il àªtre aussi libre dans les six mètres, cette zone qui devrait appartenir au gardien comme aimait à le gueuler Claude Abbes à ses défenseurs. On peut parler de détermination là aussi, mais les premiers responsables sont ceux qui ont été incapables d'aligner trois passes, au milieu et en attaque où l'absence de qualité technique devient critique en màªme temps que le classement. « Pour avoir le ballon, il faut bouger » : en une phrase, à‰ric Carrière a cerné le problème analysé par Puel « On a manqué de maà®trise et on a trop vite perdu le ballon. Au milieu, on n’a pas été assez agressifs dans la récupération ».
Si le coach se raccroche à ce qu'il a vu en deuxième période « On a montré qu’on pouvait àªtre acteurs, qu’on pouvait revenir dans le match » il s'interroge «Est-ce qu’on aurait pu tenir comme à§a 90 minutes? ». Il le faudra jeudi face à Rennes pour cette demi-finale qualifiée de « super importante » par Debuchy, et mettre un peu de ràªve dans le ciel des Verts. Pour l'heure à§a tourne plutôt au cauchemar. »
Didier BIGARD