ASSE : est-ce la fin du Saint-Étienne sexy ?

Un petit pas pour le spectacle, un grand pas pour les résultats.

Il y a un an, les hommes de Christophe Galtier entamaient la période la plus florissante de leur saison. Elle allait leur permettre de se hisser jusqu'à la cinquième place du classement de Ligue 1, tout en remportant la Coupe de la Ligue. Davantage encore qu'à ses résultats, c'est à son jeu pétillant (60 buts inscrits en L1, deuxième meilleur total derrière celui du PSG) que la formation ligérienne devait alors sa fraîcheur et l'élan de sympathie qui l'entourait. Un an plus tard, les choses ont un peu changé.

Le pragmatisme a remplacé l'insouciance

Sur les cinq derniers matches de championnat, Saint-Étienne n'a pas encaissé le moindre but. Il faut remonter à 1993 pour trouver trace d'une telle série dans le Forez. Mais cette hermétisme nouveau a une contrepartie : les coéquipiers de Brandao n'ont inscrit que 9 buts lors des huit derniers matches toutes compétitions confondues. La faute à un jeu d'attaque où le mouvement, la percussion et les occasions de but se sont raréfiées. En somme, l'insouciance de la saison 2012/13 a laissé place à une forme de pragmatisme.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette évolution. D'abord, l'ASSE a fait face durant la phase aller à plusieurs déconvenues (malgré deux buts d'avance face à Bastia et au PSG, les Verts avaient chaque fois concédé le match nul), ce qui l'a obligée à resserrer les boulons. Qu'elle paraît loin, aujourd'hui, cette série de six matches de suite, étalée sur septembre et octobre, durant lesquels le portier stéphanois Stéphane Ruffier avait systématiquement encaissé deux buts...

Une façon de digérer le départ d'Aubameyang

Mais l'explication principale tient sans doute à une prise de conscience de Galtier et de ses joueurs quant au potentiel offensif de l'équipe. Non, les Verts ne peuvent pas continuer à jouer comme si Pierre-Emerick Aubameyang faisait encore partie de l'effectif. Désormais, les buteurs se nomment Brandao et Mevlut Erding, et rien ne dit que le total de buts cumulé des deux hommes (qui en sont à sept pour l'instant) atteindra en fin de saison celui du Gabonais en mai dernier (19 réalisations).

Consciente de ne plus posséder les mêmes armes offensives, l'ASSE préfère aujourd'hui assurer des "clean sheets", ce qui reste le meilleur moyen de remporter des matches en se procurant un minimum d'occasions. Le rendu est certes moins sexy, mais Saint-Étienne, fort de quatre succès et un nul en L1, est redevenu candidat au podium. Et c'est finalement une preuve de maturité chez Galtier que de s'adapter aux forces et faiblesses de l'équipe, plutôt que de lui imposer une philosophie de jeu qu'elle n'est plus forcément en mesure d'adopter sur la durée. Mais que les beaux jours et les pelouses en bon état ramèneront peut-être...

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