par La rédaction

ASSE : le vrai bilan de Christophe Galtier

Dimanche 15 décembre, Christophe Galtier a fêté ses quatre ans à la tête de l’équipe stéphanoise.

L’occasion pour « But ! Saint-Etienne » de dépeindre un bilan sans langue de bois de la première partie du mandat de Galette, dont le contrat coure jusqu’en juin 2016. Extrait du journal du 19 décembre.

Dans l’histoire contemporaine de l’ASSE, jamais un coach n’avait duré aussi longtemps. S’il ne battra probablement pas le record de Robert Herbin (685 matches), Christophe Galtier (47 ans) peut se prévaloir d’avoir dirigé 179 matchs officiels de l’AS Saint-Etienne. Pas mal pour celui qu’on annonçait à sa promotion le 15 décembre 2009 comme un intérimaire pour finir la saison. Au début, « Galette » ne faisait pas l’unanimité. Les rumeurs allaient bon train autour de la succession de ce novice, non titulaire du DEPF et qui n’avait pour mission « que » de sauver les Verts de la relégation. Sa période probatoire aura duré un an. Le temps de faire ses preuves. La suite ? Une progression linéaire jusqu’au titre de co-meilleur entraîneur de Ligue 1 2013 (avec Carlo Ancelotti).

Un bilan en progrès constant

Ce qui fait la force d’un entraîneur, c’est d’abord ses résultats. De ce point de vue-là, Galtier a fait le boulot. Sur la deuxième partie de saison 2009-10, son but était d’aller chercher un maintien mal embarqué. Objectif atteint. Sur 2010-11, les Verts – alors en difficultés financières – devaient aller chercher un bon maintien. Objectif atteint avec une dixième place à la clé et un 100e derby arraché à Lyon. En 2011-12, il fallait finir dans le premier tiers. Objectif atteint avec une septième place finale.  L’an dernier, on lui avait demandé de stabiliser le club dans les sept premiers et de gagner enfin une coupe. Il l’a aussi fait en finissant cinquième de L1 et en remportant le premier trophée ligérien depuis 31 ans. Son pourcentage de victoire n’a même cessé de croitre. De 31% sur ses six premiers mois à 48% cette saison.

De l’art de créer un leader

Quand on n’a pas de pétrole, on a des idées. La méthode Galtier se base sur un schéma directeur simple : il crée son leader offensif et lui confie les clés. A l’hiver 2010, le Marseillais n’avait pas hésité à laisser filer Ilan pour lancer Emmanuel Rivière, l’attaquant qui a offert le maintien aux Verts avec ses huit buts en six mois. En 2010-11, il a profité de la bonne forme de Dimitri Payet pour en faire son maître à jouer. Au départ du Réunionnais, Pierre-Emerick Aubameyang – pourtant peu en vue lors de ses six premiers mois dans le Forez – a repris naturellement le flambeau pour un mandat de deux saisons à 39 buts au total. Comme le Gabonais et son père l’ont souvent répété, Christophe Galtier a su insuffler sa confiance et responsabiliser ses patrons. Alors qu’on craignait le départ d’Aubame, l’entraîneur ligérien a sorti Romain Hamouma de son chapeau. Comme un éternel recommencement…

Un management évolutif

Du temps où il était adjoint d’Alain Perrin, Christophe Galtier était un peu le grand frère du vestiaire. Celui vers qui on se tournait. Quand le très particulier Perrin a été évincé et qu’il a été proposé à « Galette » de prendre sa place, l’ex-adjoint a gardé sa proximité avec le vestiaire. Ce n’est qu’au fil du temps et des choix difficiles à faire (notamment l’éviction de Janot ou la création du loft) que le coach stéphanois a pris davantage de hauteur. En cultivant toujours cette promiscuité avec ses hommes. Celle qui l’incite notamment à rester scotché au téléphone avec son capitaine Loïc Perrin quand la femme de celui-ci accouche à la veille d’un match face à Reims ou de le féliciter publiquement après son doublé le lendemain.

Un homme de décisions

Profondément humain et pas franchement rancunier à l’égard de ses joueurs, le technicien de 47 ans sait aussi prendre des décisions fortes. Il l’a rapidement prouvé en choisissant de casser le contrat d’Ilan, alors deuxième plus gros transfert de l’histoire du club (6 M€), pour faire de la place à Emmanuel Rivière. Puis, quelques mois plus tard, en s’embrouillant avec le Martiniquais lors du Mercato estival et en mettant sur pied un loft avec Sylvain Monsoreau, Boubacar Sanogo et Mustapha Bayal Sall. Concernant ce dernier, Galtier a également fait un geste fort en le réintégrant et en lui redonnant sa chance au début de l’exercice 2012-13, à un moment où plus grand monde ne croyait en lui. Mais l’une des décisions majeures de « Galette » fut sans doute de remplacer l’emblématique Jérémie Janot dans les buts des Verts. Vis-à-vis du public, il fallait oser.

Un homme d’ouverture

Il y a encore cinq ans, l’AS Saint-Etienne sortait d’un mandat « traumatisant » avec Laurent Roussey. L’ex-idole de Geoffroy-Guichard avait fait de L’Etrat un camp militaire retranché. Un no man’s land médiatique. A son arrivée, Alain Perrin avait ré-ouvert les portes à la presse. Christophe Galtier a continué dans cette veine. Dans le paysage français, les Verts sont même devenus une « anomalie » avec seulement un entraînement (voir deux sur les grosses semaines !) fermés au public et à la presse. Cette proximité, le club la doit à son entraîneur méridional. Galtier sait d’ailleurs jouer de son image, jongler avec les micros et n’élude aucune question face à la presse. Même face aux plus gênantes de remarques, il répond toujours. Une attitude qui en fait une personnalité très appréciée…

Le couac des derbys

S’il devait y avoir une épine dans le pied de Galtier, ce serait assurément son bilan personnel lors des derbys face à Lyon. Certes, le coach ligérien jouit d’une « immunité » presque totale pour avoir remporté le 100e à Gerland en septembre 2010 et avoir mis fin à 16 ans de disette mais le reste de son bilan lors de ce match à part reste très décevant. Il en a dirigé neuf pour une victoire, deux nuls et surtout six défaites. Durant les OL-ASSE et ASSE-OL, il aura pratiquement tout tenté. De l’ouverture totale de son camp de base à la préparation commando. Rien n’y aura fait. « Galette » est le coach qui a perdu sur le plus gros score le derby à Geoffroy-Guichard (1-4) et son coaching aura souvent été décrié sur cette rencontre spéciale. On pense notamment au premier de ces matchs le 13 mars 2010 (1-1) où un cafouillage dans un changement (remplacement de Perrin par Ndaw) lui a coûté l’égalisation mais aussi au dernier, le 10 novembre 2013, où les sorties de Cohade et Hamouma n’ont pas été comprises avec le dénouement que l’on sait (victoire 2-1 de Lyon dans le temps additionnel). Le derby demeure aujourd’hui son principal axe de progression.

Alexandre CORBOZ

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Dimanche 15 décembre, Christophe Galtier a fêté ses quatre ans à la tête de l’équipe stéphanoise.

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