ASSE : les 4 piliers de la stratégie de la réussite durable

L'occasion de se rendre compte que les Verts appliquent les bonnes recettes pour demeurer au top.

L'alchimie de groupe parfaite

Ce que dit le rapport : “L'alchimie du groupe reflète la capacité des dirigeants à créer un contexte relationnel favorable à la performance dans le cadre d'un projet collectif clairement établi auquel les membres de l'équipe s'identifient en assumant pleinement les responsabilités qui leur sont attribuées. Elle se construit dès le processus de recrutement par la capacité à choisir des joueurs possédant de hautes valeurs humaines : empathie, sens du collectif, humilité, ouverture d'esprit, envie d'apprendre, etc.”

Ce qu'a fait l'A.S.Saint-Etienne : sur ce point, les dirigeants et Christophe Galtier répondent exactement aux critères. A Saint-Etienne, on est dans une dynamique de groupe ou la star, c'est l'équipe et non les recrues. Par ailleurs, le club apporte un soin tout particulier à recruter des hommes sains et structurés (Pajot, Lemoine, Cohade, Roux, Pogba, etc).

Une structure démographique cohérente

Ce que dit le rapport : “La structure démographique définit la capacité des dirigeants à composer un effectif équilibré du point de vue de l'âge, de l'expérience et de la durée des contrats afin de garantir un niveau de stabilité suffisant sur le long terme. L'analyse établit que les effectifs les plus performants sont ceux où la transition se fait de manière douce, avec un nombre de transferts limité, des contrats longs, un contexte de stabilité qui favorise l'intégration de nouvelles recrues. Deux chiffres à retenir : les clubs régulièrement présents en finale de la Ligue des champions disposent d'un effectif où les joueurs sont présents depuis 3,8 ans en moyenne et où la moyenne d'âge de l'incorporation des recrues est de 24 ans.”

Ce qu'a fait l'A.S.Saint-Etienne : Là aussi, on se rend compte que l'A.S.S.E. a opté pour cette “structure démographique cohérente”. La stabilité est le mot d'ordre. Rares sont les joueurs qui arrivent en fin de contrat. Alors que beaucoup de mouvements ont été enregistrés cet eté, plus de 50% du onze type était présent l'an passé. En moyenne, les joueurs sont à Saint-Etienne depuis 2,7 ans malgré les huit arrivées de l'été. Quant à l'âge moyen de l'incorporation des recrues, il est de 24,9 ans. Robert Beric, Kévin Théophile-Catherine, Vincent Pajot, Stéphane Ruffier ou encore Fabien Lemoine sont ainsi arrivés à 24 ans dans le Forez ainsi que plusieurs éléments qui ont quitté le club depuis (Mollo, Tabanou).

Une analyse de la performance lucide

Ce que dit le rapport : “L'analyse de la performance renvoie à la capacité des dirigeants à identifier de manière objective les forces et les faiblesses de leur équipe afin de trouver les solutions collectives et individuelles pour améliorer les résultats ou anticiper d'éventuels problèmes.”

Ce qu'a fait l'A.S.Saint-Etienne : Comme le souligne le rapport, Saint-Etienne ne figurait parmi les dix équipes du Top 5 européen avec le plus gros coefficient de dangerosité par rapport à ses adversaires. La faute à un secteur offensif trop souvent, et justement, décrié l'an passé. En reconstruisant toute l'attaque (5 des 8 renforts estivaux concernent ce secteur) sans toucher à la défense (où Loà¯c Perrin était considéré sur le plan individuel comme le meilleur défenseur de Ligue 1 en “valeur relative” par l'étude), l'A.S.S.E. a donc tenté de solutionner les problèmes. Avec réussite ? Seul le temps permettra de répondre à cette question.

Une politique des transferts logique

Ce que dit le rapport : “La politique des transferts, enfin, définit la capacité des dirigeants à renouveler le parc de joueurs à disposition pour optimiser ou préserver sur le long terme l'alchimie du groupe, l'équilibre démographique et le niveau de performance. L'objectif étant de cédant au prix fort des joueurs surévalués ou en recrutant à bon prix des footballeurs sous-évalués.”

Ce qu'a fait l'A.S.Saint-Etienne : L'été dernier, les Verts ont cédé trois joueurs (Gradel, Erding, Tabanou) de plus de 26 ans pour 18 M€ environ. A l'exception de Robert Beric, sur lequel elle a capitalisé une vente future vers l'Angleterre, un pays qui était déjà intéressé par la dimension athlétique du buteur slovène, l'A.S.S.E. n'a jamais mis plus de 2 M€ sur un élément, ouvrant la porte avec Maupay (18 ans à son arrivée) ou Malcuit (24 ans) à de futures plus-values. Les Verts ont également tout fait pour récupérer Grégoire Defrel (ex-Cesena), l'un des 20 joueurs les plus “bankables” de l'été dernier selon l'analyse préliminaire réalisée par le CIES avant le mercato.

Alexandre Corboz