Les Verts de l’ASSE n'en finissent plus de s'enfoncer dans la crise et se rendent à Guingamp ce soir pour boucler une année 2017 de triste mémoire.
Rémy Cabella en a versé quelques larmes. Stéphane Ruffier, lui, s'est arràªté en zone mixte, une fois n'est pas coutume, pour jurer qu'il n'avait pas insulté l'arbitre après le troisième but et cette avancée vers le juge de touche, qui lui a valu d'àªtre expulsé. Et il y a bien sûr Roland Romeyer, peu après l'expulsion, fou furieux, au point de devoir àªtre retenu par Julien Sablé et Samuel Rustem parce qu'il voulait pénétrer sur la pelouse pour s'expliquer avec l'homme en noir”¦ Le tout s'est disputé sous les yeux de 13.000 spectateurs dans un Chaudron qui a sifflé Loà¯s Diony à chacun de ses ballons. De cette défaite 0-4 contre des Monégasques en promenade, il n'y a pas grand-chose à retenir sportivement, si ce n'est que l'ASSE a été nulle, ce qui n'est pas nouveau. Privée de Loà¯c Perrin, de Romain Hamouma, d'Ole Selnaes, Bryan Dabo, Florentin Pogba, tous blessés ou suspendus, cette équipe n'est pas au niveau de la L1, surtout pas de ses cadors. Après le 5-0 contre Lyon, les 3-0 à Paris et à Marseille, ce 4-0 face aux Monégasques a provoqué la colère noire des ultras. Au moins 200 d'entre eux ont demandé la démission du duo de présidents après la rencontre. Ils l'avaient déjà fait pendant, en début de match, en bas de la tribune Henri-Point. Ils l'ont fait ensuite, au coup de sifflet final, de faà§on moins pacifique, en provoquant les forces de l'ordre. Les affrontements, à grands coups de fumigènes et de gaz lacrymogènes, ont duré près d'une heure avant que la sécurité puisse ouvrir les portes du stade, pour permettre aux VIP, aux journalistes, aux joueurs et aux dirigeants de rentrer chez eux.
Romeyer et Diony, cibles n°1 des supporters
Ces incidents ne devraient pas arranger les affaires du club, déjà en sursis auprès de la Ligue. Ils traduisent surtout le ras le bol des ultras. La cassure entre le club et ses supporters. En première ligne, Roland Romeyer est dans leur collimateur. Loà¯s Diony l'est également. Sifflé d'un bout à l'autre du match, l'attaquant symbolise les déboires d'une équipe complètement à côté de ses pompes, comme lui. Alors que Roland Romeyer et Bernard Caiazzo, qui ont tenu une conférence de presse avant le match de Monaco, l'avaient soutenu, l'ancien Dijonnais est officiellement la nouvelle tàªte de Turc du public et on peut déjà lui souhaiter bien du courage s'il ne part pas au mercato, ce qui serait sans doute la meilleure solution pour lui. Ce marché hivernal, Julien Sablé l'a abordé : le successeur d'Oscar Garcia table sur l'arrivée de trois joueurs, un par ligne. Les présidents ont assuré que Jean-Louis Gasset et lui seraient toujours à la tàªte de l'équipe après la tràªve internationale. Ils ont aussi promis un mercato ambitieux et l'arrivée d'un nouveau directeur général en attendant celle de nouveaux actionnaires. D'ici là , il reste un match, mercredi soir à Guingamp, avant les fàªtes de Noël. Jessy Moulin gardera les buts et devant lui, il aura dix coéquipiers. Le Drômois, comme Rémy Cabella, en appelle aux valeurs humaines d'un groupe qui vient d'encaisser un but à la 11e minute contre Marseille et un autre dès la 4e contre Monaco. Un groupe meurtri, qui baisse la tàªte, gagné par la peur et sans doute aussi la honte. Un groupe que Julien Sablé, qui réalise les plus mauvais débuts de l'histoire du club (six matches, quatre défaites et deux nuls), ne parvient toujours pas à réveiller. Cabella n'en a pas été capable lui non plus contre Monaco, malgré ses efforts et la première intéressante du jeune Vagner. A Guingamp, peut-àªtre, mais vu l'état des troupes, plus personne ne croit vraiment au Père Noël.
Laurent Hess