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« On a la désagréable impression de repartir sur les bases de la saison cauchemar de l'an dernier» : Bernard Caà¯azzo a raison de brandir la màªme banderole que les ultras qui, face à Brest, ont mis en avant les incohérences qui les frappent. Au sujet des reports de matches qui perturbent la troisième journée avec, Lille – ASSE décalé au mercredi, le président du Conseil de surveillance a placé le débat sur un plan financier et sécuritaire : « Le football professionnel paie les forces de l'ordre plus de 35 ou 40 M€ par saison, mais ne peut pas compter sur elles quand il en a besoin. En a-t-on d'ailleurs autant besoin aujourd'hui ? On peut se poser la question. »
Ce sont les acteurs qui font la valeur d'un spectacle.
Il y a mieux à faire pour remplir les stades, à l'heure où la France entend vendre son football au monde entier, mais cette problématique ne concerne pas seulement les grands décideurs, à‰tat ou Ligue. Ce sont les acteurs qui font la valeur d'un spectacle. On tousse donc quand, dans l’Equipe, Bernard Caà¯azzo dit ne pas craindre un départ de Neymar «Je n’ai pas vu des montants colossaux venus du Brésil se déverser sur notre championnat depuis son arrivée. Pour ces droits télé internationaux, on a une sacrée remontée à faire. Cela représente quatre ou cinq ans de travail, donc l’influence de Neymar par rapport à cela… Il faudrait à minima une demi-finale de Ligue des champions disputée par le PSG. C’est plus important que les stars ». Ce sont des propos de circonstances car, le président de Première Ligue ne discute ni le talent ni l'influence du Brésilien dans le jeu sportif… et économique, « Avec Neymar, il y a une force marketing, c’est incontestable ».
Didier Quillot, directeur général de la LFP ne s'y était pas trompé il y a deux ans en saluant l'arrivée du génie, sur Europe 1 : « Il va contribuer à remplir les stades et à faire monter les audiences ». Il n'a pas changé d'avis aujourd'hui, quand il lance sur RMC Sport que « La Ligue 1 a besoin de stars. Ce que l'on veut, ce sont des grands joueurs ».
Osera-t-on écrire que c'est aussi ce que l'on souhaite à Saint-Etienne, au risque d'entendre Roland Romeyer s'étrangler? Qu'il se rassure, l'exigence de Geoffroy-Guichard est plus réaliste, se contentera de ce budget monté à plus de 100 millions pour peu qu'ils soient bien placés comme cela a été le cas avec Jean-Louis Gasset.
Le marché de Jean-Michel Aulas éloigne Lyon de Sainté
On n'attend pas, chaque week-end sur les stades de l'hexagone, un choc du style City-Tottenham (2-2). On a compris que Salah ne franchira pas la Manche après le Brexit. Que dans notre football la balance du commerce extérieur restera positive avec plus de talents exportés qu'importés. On sait qu'avec ou sans Neymar, Paris ne sera pas Londres que le ballon roule moins vite ici qu'en Angleterre, qu'il est moins docile qu'en Espagne et… que Jean-Michel Aulas a fait un marché qui rapproche l'OL du PSG, loin de Sainté.
Mais est-ce une raison pour ne pas ràªver? Dimanche, Habib Beye expliquait sur Canal que ce qui différenciait le football anglais, c'était l'intensité que Bromwich était capable de mettre devant Chelsea, au contraire de Toulouse au Parc. Ce n'est pas seulement une histoire de qualités techniques, mais d'engagement. Vous pensez qu'on s'éloigne de notre sujet? Non, on parle toujours de talent, parce qu'il se niche aussi dans les tripes et les tàªtes, pas seulement au bout des pieds. Et il se paie. »
Didier BIGARD