A 31 ans, il n'a peut-àªtre jamais été aussi fort.
Dans une équipe réduite à dix dès la 36e minute suite à l'expulsion d'Oussama Tannane, Loà¯c Perrin a crevé l'écran dimanche dernier lors du match nul de l'ASSE à Metz (0-0). Intraitable défensivement, le capitaine stéphanois a gagné 20 ballons, il en a perdu 6 et a réussi 92% de ses passes. En deuxième mi-temps, lorsque les Messins ont joué leur va-tout pour tenter de forcer le destin, ils se sont cassé les dents sur lui, inexorablement. Tous les ballons semblaient comme aimantés. De la tàªte, Perrin a tout pris. Au sol, il a jailli, intercepté. Rien n'est passé. L'emblématique n°24 des Verts était partout. Il s'est màªme autorisé deux ou trois montées et aurait pu marquer sur un corner, Ivan Balliu détournant sa reprise sur sa ligne de but. Perrin a confirmé à Saint-Symphorien sa montée en puissance, lui qui vient de disputer dans leur intégralité les six derniers matches de l'ASSE en trois semaines, depuis son retour de blessure (un incident musculaire survenu à Nantes). Trois jours avant le déplacement en Lorraine, il avait livré un autre très bon match à Qabala, en Ligue Europa. Et le samedi précédent, c'est lui qui avait égalisé contre Monaco (1-1), à Geoffroy-Guichard, d'un joli coup de tàªte.
Ses blessures, l'éternel regret”¦
A 31 ans, le capitaine des Verts semble parti pour une bonne saison. Ses dernières prestations sont venues rappeler quel sacré joueur il est. A Saint-Etienne, tout le monde mesure la chance de pouvoir s'appuyer sur un joueur de sa qualité, sur le terrain comme en dehors. Et tout le monde est convaincu, aussi, que l'enfant de Périgneux a le niveau international. Convoqué à plusieurs reprises par Didier Deschamps, notamment il y a deux ans et demi dans la liste des “réservistes” pour la Coupe du monde 2014 au Brésil, Perrin n'aura peut-àªtre jamais sa chance en équipe de France. Les Koscielny, Varane, Umtiti, Mangala et autres Kimpembé sont tous devant lui dans les plans du sélectionneur. Qu'un joueur de son niveau n'ait jamais été capé en Bleu relève de l'anomalie. La faute à pas de chance, aux blessures qui ont plombé le début de sa carrière (deux opérations des ligaments croisés), alors que la Juventus Turin et Arsenal le suivaient, quand il était chez les Espoirs. Sans ces blessures, Perrin ne serait sans doute plus à l'ASSE aujourd'hui, et màªme depuis longtemps. Quand il raccrochera les crampons d'ici quelques années, Loà¯c pourra àªtre fier d'avoir si bien porté le maillot de son club de cÅ“ur, lui qui sera sans doute le joueur que d'un seul club. Mais si lui est peut-àªtre trop humble pour le penser, tous ceux qui ont suivi sa carrière penseront forcément qu'il méritait mieux. Tellement mieux.
Alexandre CORBOZ