Ligue 1
ASSE – Mercato : pourquoi le dossier du buteur est le plus compliqué de l’été
Objectif principal de l’été stéphanois, l’arrivée d’un avant-centre de haut niveau demeure un rêve compliqué à réaliser.
Du côté des supporters de l’AS Saint-Etienne, on n’est pas loin de poster une annonce dans Paru Vendu : « Club mythique recherche désespérément attaquant ». L’arrivée d’un buteur est censé àªtre le point d’orgue du Mercato d’été et, pour l’heure, c’est le calme plat au niveau des rumeurs. On sait que Jean-Louis Gasset a tenté de convaincre Kévin Gameiro (Atletico Madrid, 31 ans) de venir dans le Forez mais l’ancien Parisien devrait opter pour le FC Valence. Cela situe au moins le seuil d’ambition imposé par le coach ligérien, pas vraiment résigné à se satisfaire d’un second choix pour occuper ce poste-clé qui a fait cruellement défaut aux Verts l’an passé.
Pour faire court, depuis 2012-2013 marquant la dernière année de Pierre-Emerick Aubameyang à l’ASSE et une saison à 60 buts en Ligue 1, le club se cherche une ligne d’attaque digne de ce nom. En 2013-2014, avec le tandem Brandao – Erding, Sainté était parvenu à faire illusion (56 buts inscrits) mais depuis c’est la chute libre : 51 réalisations lors de la saison 2014-2015, avec comme meilleur buteur Max-Alain Gradel (17 buts), 42 en 2015-2016 et 41 la saison suivante. L’an dernier, au prix d’une deuxième partie de saison prometteuse et d’un bouquet final à 5-0 face au LOSC, l’ASSE était parvenue à redresser la barre avec 47 réalisations mais cela masquait à peine le vrai problème : sur les trois dernières saisons, aucun attaquant stéphanois n'a été en mesure de dépasser la barre fatidique des 10 buts. Que ce soit Nolan Roux (9 buts), Romain Hamouma (7 buts), ou encore Robert Beric (8 buts), qui, il est vrai, était en exil durant toute la première moitié de saison du côté d’Anderlecht. Les optimistes préfèrent noter que le danger vient de partout dans cette ASSE et que l’équipe ne dépend pas que d’un seul joueurs. A Paris, à Marseille ou à Lyon non plus et pourtant les trois clubs enquillent les joueurs à 10 buts ou plus.
Flamber maintenant ou attendre les soldes de fin de marché
L’équation du buteur est malheureusement la plus compliquée à résoudre dans le football moderne. Soit il faut tenter un pari et relancer un joueur en difficulté pour l’obtenir à moindre frais ou en pràªt. Soit il faut sortir le carnet de chèque. Sur les joueurs sondés, les Verts ont pu s’en rendre compte : les prix explosent aujourd’hui sous réserve que l’attaquant soit jeune et sortent d’une bonne saison. Theoson-Jordan Siebatcheu (22 ans), 17 buts et 7 passes décisives en 35 matches de Ligue 2 l’an passé avec Reims ? Ciblé par les Verts, transféré pour 12 M€ au Stade Rennais. Matheus Cunha (19 ans), 10 buts et 8 passes décisives avec le FC Sion cette saison ? Tenté par l’ASSE selon Blick, transféré au Red Bull Leipzig pour 17 M€ d’après les chiffres révélés par la RTS. Deux profils relativement différents mais surtout deux exemples qui traduisent combien il est aujourd’hui difficile pour Saint-Etienne de rivaliser avec les riches ambitieux du football européen et franà§ais.
Màªme si les réseaux de Jean-Louis Gasset seront forcément un atout pour dénicher l’oiseau rare et le convaincre de venir dans le Forez, ce dossier de l’attaquant à 20 buts, arlésienne du club déjà sous l’ère Galtier nous tiendra probablement en haleine quelques semaines encore. Peut-àªtre màªme s’étirera-t-il à la fin du marché anglais au 9 août ou dans les derniers instants de la salve internationale le 31 quand les « soldes » sur les invendus permettront de réaliser des coups.
Des coups de dernière minute souvent à quitte ou double comme on a pu se rendre compte l’an passé à l’OM avec Kostas Mitroglou (acheté 15 M€ à Benfica et auteur d’une saison très décevante) ou, il y a deux saisons du côté de l’OGC Nice où le Gym était parvenu à faire venir le fantasque (et fantastique) Mario Balotelli. Une chose semble néanmoins certaine : pour leur avant-centre, les Verts devront desserrer les cordons de la bourse et oublier (définitivement) les vieux préceptes du Salary Cap à 90 000€ brut par mois. Car, à ce tarif, on sera très loin du compte pour s’offrir un cador et à§a les mots de Jean-Louis Gasset ne pourront rien y changer…
Alexandre CORBOZ (avec T.F)