Que penser de ce fiasco ?
« J'ai trouvé que le maillot ne lui allait pas très bien »
« Honnàªtement, je ne suis pas surpris par ce qui s'est passé. Beaucoup de supporters n'apprécient pas de voir régulièrement des ex-Lyonnais signer à l'ASSE, où il y a aujourd'hui, staff compris, plus d'anciens Gones que de “vrais” stéphanois. Alors, quand en plus l'ancien Lyonnais en question s'était illustré en tenant des propos anti-stéphanois, il n'y a pas de quoi s'étonner par rapport à son accueil. Loin de moi l'idée de cautionner ce type de réaction. C'est évidemment allé beaucoup trop loin, jusqu'aux menaces de mort semble-t-il, alors qu'il ne s'agit que de football. Mais en allant chercher Mounier, il y avait un vrai risque de dérapage et les dirigeants le savaient. Les ultras avaient averti avant màªme la signature du joueur qu'il ne serait pas le bienvenu. Sportivement, Mounier était pourtant intéressant. Il aurait apporté, màªme si j'ai trouvé lors de sa présentation officielle que le maillot ne lui allait pas très bien. Presque aussi mal qu'à Steed Malbranque il y a quelques années. »
Laurent HESS
« C'est une honte »
« Personnellement, je suis choqué par ce qui s'est passé avec Anthony Mounier. Par la bàªtise crasse qui fait qu'un joueur en vient à àªtre terrorisé, dégoûté, écÅ“uré par une poignée de demeurés, capables de lui envoyer des menaces de mort sur son téléphone portable. Màªme s'il y a une rivalité entre le club d'origine du joueur et les Verts, à§a ne reste que du football et jamais je ne cautionnerai ce type de procédés. Surtout qu'il n'était ni le premier, ni le dernier à prendre l'A47 via les chemins de traverses. Loin de moi l'idée de faire des amalgames du type ultras ou supporters = demeurés. J'ai trop de respect pour les fans à qui je consacre chaque semaine une tribune sur le site de “But!” pour m'abaisser à ce genre de raccourcis moralistes. Surtout que beaucoup de supporters de l'ASSE – les vrais – étaient pràªts à laisser une chance au joueur. Si tant est qu'il pouvait apporter offensivement à une équipe en souffrance. Là , l'AS Saint-Etienne a été prise en otage, ni plus ni moins, par un groupe d'intégristes. Un groupe qui souille le maillot et les couleurs qu'il prétend défendre. Quand j'ai assisté, sidéré, à l'épisode tragicomique de lundi, il m'est revenu en tàªte une punchline de Julien Cazarre, dans la BD “Footage de gueule” qu'il a coécrite avec Jack Domon et que je recommande à tout amateur de foot adepte d'un peu de second degré et de recul sur son sport : “Oui, le supporter ultra, le club est à lui, le mec il a 26 balais, il peine à trouver un job assez bien payé pour avoir mieux qu'un deux pièces miteux à Cergy-Pontoise ou à Grenoble, son empire financier se résume à une Micra break et un abonnement au Club Med gym, mais le mec, le club lui appartient”¦ Ce club, lui, a une centaine d'années, plusieurs titres à son actif, une renommée qui dépasse les frontières, mais sans son ultra”¦ il n'existe pas !”. Avec certains des ostrogoths d'aujourd'hui, on peut vraiment le prendre au premier degr锦Et c'est bien triste pour le football. »
Alexandre CORBOZ