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Ligue 1

ASSE : retour sur les 9 finales de Coupe de France des Verts (partie 3)

Avant la finale contre le PSG, vendredi, Butfootballclub propose de revivre les 9 premières finales de Coupe de France de l’ASSE, avec la collaboration de Philippe Gastal, le conservateur du Musée des Verts.

ASSE-Reims (2-1)

18 juin 1977, Parc des Princes

45 454 spectateurs

ASSE : Curkovic – Merchadier, Piazza, Lopez, Farison – Janvion, Bathenay, Santini – P. Revelli, H.Revelli, Rocheteau. Entraà®neur : Robert Herbin

Le contexte

Eliminée en quart de finale de la Coupe d’Europe des clubs champions par Liverpool quelques jours plus tôt, l’ASSE termine à une décevante 5e place en championnat. Elle espère sauver sa saison en remportant sa sixième Coupe de France, après avoir sorti le FC Nantes, champion de France, en demi-finale. En face, les Rémois, 11es de D1, sont privés de leur goléador Carlos Bianchi, blessé en demi-finale contre Nice. C’est la première fois que les deux clubs franà§ais les plus prestigieux de l’après guerre se rencontrent en finale de la Coupe de France.

Le match

La ½ finale retour contre Nantes (5-1), considérée comme l’un des plus beaux matches de l’histoire de la compétition, a laissé des traces. Quatre jours après, les Verts sont fatigués. Ils se heurtent à des Rémois plus frais et très accrocheurs. La rencontre est hachée, avec beaucoup de fautes et de coups francs en première mi-temps. Les contre-attaques rémoises deviennent plus tranchantes et l’Argentin Santamaria ouvre le score à l’heure de jeu. Un quart d’heure plus tard, Hervé Revelli marque un but que l’arbitre M. Konrath refuse pour un hors-jeu de Dominique Rocheteau, mais l’ASSE va tout de màªme renverser la rencontre. Les Verts se révoltent et Dominique Bathenay transforme un pénalty obtenu par Gérard Farison. C’est ensuite Alain Merchadier qui offre la victoire aux Verts en reprenant de la tàªte un corner tiré par Farison.

L’homme du match

Auteur de deux passes décisives, Farison est l’homme de cette finale contre Reims. Mais Merchadier confirme qu’il n’est jamais aussi efficace qu’en Coupe de France. En 8 saisons chez les Verts, le défenseur a inscrit 8 buts, dont 5 en Coupe de France, et 2 en finales. Dans un Parc quasiment tout vert, Ivan Curkovic reà§oit le trophée des mains de Raymond Barre. La 6e Coupe de France pour l’ASSE, la dernière à ce jour.

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ASSE-Bastia (1-2)

13 juin 1981, Parc des Princes46 155 spectateurs

ASSE: Castaneda – Battiston, Gardon (Primard 18e), Lopez, Janvion – Santini, Elie, Platini – Zimako, Roussey (Paganelli 86e), Rep. Entraà®neur : Robert Herbin

Le contexte

Les Verts viennent de décrocher leur 10e titre de champion de France, mais en coulisses la crise couve. Roger Rocher et Robert Herbin ne s’entendent plus, l’affaire de la « caisse noire » n’est pas très loin, elle éclatera dix mois plus tard…Malgré ces remous et l'absence de Jean-Franà§ois Larios, opéré d'une pubalgie, l'ASSE, qui a sorti Strasbourg en demi-finale grâce à un but du jeune Firmin Pérez, reste tout de màªme favorite face à une équipe de Bastia qui va pourtant créer la surprise, en remportant ce qui reste encore à ce jour le seul titre de son histoire.

Le match

Alors que Bastia domine le début de match, l’ASSE, amoindrie, perd Bernard Gardon, blessé, qui cède sa place au jeune Jean-Philippe Primard. Mais les Corses accentuent leur domination et l’ASSE est toute heureuse de rejoindre les vestiaires à 0-0. Louis Marcialis ouvre ensuite logiquement le score et Roger Milla, à la limite du hors-jeu, double la mise en dribblant Jean Castaneda avant de pousser le ballon dans le but vide malgré le retour de Gérard Janvion, repositionné dans l’axe. Jacques Santini réduira l’écart sur un penalty provoqué par Jacques Zimako, mais la réaction stéphanoise est trop tardive. Bastia prive l’ASSE d’un 5e doublé à la surprise générale malgré deux grosses occasions de Jean-Marie Elie et Laurent Roussey dans le dernier quart d’heure. La fraà®cheur était corse, les Verts étant usés par dix mois de compétition au plus haut niveau, entre la Coupe de l’UEFA, le championnat et les sollicitations en équipe de France. « Cette finale était frustrante, Platini était passé à côté. Le souvenir est amer. J’étais sorti du Parc déà§u », se souvient Philippe Gastal.

L’homme du match

L’ASSE comptait pas moins de 7 internationaux sur la pelouse du Parc des Princes (Battiston, Platini, Zimako, Roussey, Castaneda, Janvion et Lopez), mais Bastia a fait preuve de plus d’envie, et d’un meilleur collectif. ‘Saint-à‰tienne a joué un match de championnat, Bastia une finale de coupe », commenta le Maire de Saint-Etienne, Joseph Sanguedolce. Claude Papi , le meneur de jeu corse, était pourtant forfait sur blessure. Mais Roger Milla a éclaboussé le match de son talent, lui qui rejoindra l’ASSE quelques saisons plus tard.

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ASSE-PSG (2-2, 5-6 tab)

15 mai 1982, Parc des Princes

47 000 spectateurs

ASSE : Castaneda – Battiston, Gardon (Noguès 67e), Lopez, Lestage – Larios, Janvion, Zanon – Paganelli (Roussey 67e), Platini, Rep. Entraà®neur : Robert Herbin

Le contexte

L’ASSE est passée juste à côté d’un 11e titre de champion de France, échouant à un point de l’AS Monaco malgré une victoire face à Metz (9-2) lors de la dernière journée. En ½ finale, les Verts ont écarté le tenant du titre, Bastia (2-0), grâce à des buts de Jean-Franà§ois Larios et Michel Platini, qui dispute son dernier match à l’occasion de la finale avant de rejoindre la Juventus Turin. Pour le PSG, c’est la première finale de Coupe de France. Mais avec des joueurs comme Ivan Surjak, Mustapha Dahleb, Luis Fernandez, Dominique Bathenay et Dominique Rocheteau, le club de la capitale a de sérieux atouts à faire valoir. 100 000 demandes de places soint adressées. Un record !

Le match

Le match va durer 3h22 minutes au total ! Le début de rencontre est rythmé mais à la mi-temps, le score reste vierge. Le Parc s’embrase lorsque Surjak ouvre le score mais Platini égalise de volée, avant d’offrir l’avantage aux Verts dans la prolongation. Mais Rocheteau égalise en toute fin de partie sur un centre de Surjak. Un premier envahissement de terrain a lieu, puis un deuxième. Il faut une demi-heure pour que la séance de tirs au but, la première de l’histoire de la compétition, puisse avoir lieu, à la demande de Fernand Sastre, le président de la FFF. Et celle-ci sourit aux Parisiens. Lopez rate et Pilorget trompe Castaneda. Le président Francis Borelli peut embrasser la pelouse. En quinze jours, l’ASSE a tout perdu. Le PSG, lui, aura gagné la Coupe en remportant trois séances de tirs au but lors de son parcours ! Le premier trophée de sa jeune histoire.

L’homme du match

Avant le match, Christian Lopez, le capitaine stéphanois, espérait que cette finale ne se joue pas aux tirs au but. « Ce serait trop cruel », disait-il. Et ironie de cette dramaturgie, c’est lui qui rata sa tentative… « Voyage au bout de la folie ! », titrera L’Equipe, au lendemain d’une finale où Platini n’aura pas suffi. « Michel a survolé la rencontre côté stéphanois. Il a mis deux buts magnifiques. Pour son dernier match, il avait été souverain. Il a vraiment fini sur une prestation de grande classe », commente Philippe Gastal.

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