Tribune Supporters : Ces fans de l’ASSE qui hésitent encore à aller défier le PSG

Pas de ballon rond sans eux, pas d'ambiance dans les stades sans eux. Cette rubrique, une fois encore, est la vôtre. Notre adresse : contact@buteditions.com

Cette semaine, entretien avec Jean-Guy Riou, président de l’Union des Supporters Stéphanois (U.S.S). À l'heure de rencontrer le PSG, au Parc des Princes en demi-finale de Coupe de France mercredi prochain, certains groupes de supporters des Verts ont déjà annoncé qu'ils boycotteraient le déplacement. L'U.S.S, elle, maintient pour l’instant son envie de se rendre à Paris. Explications.

Pouvez-vous, déjà , nous présenter votre association ?

L'Union des Supporters Stéphanois est issue d'une scission au sein des Associés Supporters pendant l'année 2005. À cette époque, nous avions été plusieurs présidents de sections à dénoncer certains dysfonctionnements de la Présidence des associés ainsi que des malversations. Comme nous n'avons pas été suivi, nous avons décidé en accord avec l 'AS Saint-à‰tienne de créer le 5^ème Groupe de supporters officiels. Nous avons trente quatre Groupes U.S.S. répartis en métropole et dans les DOM, ce qui représente environ 1 700 adhérents.

Alors que plusieurs groupes ont pris la décision de boycotter le déplacement au Parc, pourquoi avez-vous décidé de l’effectuer ?

Pour l’instant, nous maintenons notre déplacement au Parc des Princes. La décision finale va àªtre prise au plus tard ce soir par l’ensemble des membres du Bureau, du Conseil d’Administration, et par les présidents ou représentants des Groupes de l’U.S.S. L’interdiction de rentrer le matériel (mégaphones, tambours, etc.), l’interdiction de déployer les bâches à l’effigie des Associations de Supporters va plus à l’encontre des codes de groupes ‘Ultras’ que de groupes comme le nôtre. Pour autant, nous comprenons parfaitement leurs choix de boycotter. La politique tarifaire dénoncée (billet à 45euros) n’était plus un argument pour nous, dès lors que Roland Romeyer nous avait informés que les supporters ne paieraient pas plus de 10 euros la place. C’est exact, puisque le tarif est aujourd’hui à 5 euros.

Quels sont vos rapports avec les autres groupes de supporters ? Comment s’opère la communication pour ce genre de décision ?

Nous avons de bons rapports. Depuis la finale de la Coupe de la Ligue au Stade de France, nous nous sommes réunis plusieurs fois avec les quatre autres groupes historiques de l’A.S.S.E. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais je pense qu’il y un respect qui s’est installé et qui a peu à peu effacé les sentiments de suspicion des uns envers les autres. Pour le match à Paris, les Magic Fans et les Green Angels ont pris leur décision sans nous en informer. Notre déplacement était déjà lancé.

Les restrictions du Parc des Princes sont elles, selon vous, exagérées ?

Nous dénonà§ons tous les restrictions de parcage sans explications, les interdictions de déplacements par arràªtés Préfectoraux et/ou Ministériels. L’U.S.S. a boycotté comme je l’ai dit, et ce depuis deux saisons, les déplacements contre le PSG en championnat. Màªme si nous n’avons pas les màªmes codes que les groupes ‘Ultra’, nous ne pouvons que nous insurger des contraintes imposées au Parc des Princes : interdiction de rentrer le matériel (mégaphone, tambours), interdiction de déployer les bâches à l’effigie des Groupes, etc…Pour cette demi-finale, il nous a été demandé de fournir un listing comprenant les noms, prénoms, dates de naissancse, numéros de Carte Nationale d’Identité (ou Passeport), date de fin de validité de ce titre…

Du coup, combien de supporters sont-ils attendus à Paris ?

Si nous montons, nous serons 150 environ. Nous étions plus de 200 initialement, mais beaucoup ont été découragés par les contraintes que nous risquons de vivre pour accéder au Parc.

Vous aviez également boycotté le déplacement à Toulouse du 28 février 2015. Pour quelles raisons ?

Lorsque l’on connait la capacité de déplacement des supporters de l’A.S.S.E., nous attribuer 100 places à partager entre les cinq groupes était une provocation. Nous avons donc décidé ce boycott.

Les déplacements à Metz (14 mars 2015) et au Red Star (10 février 2015) ont quant à eux été interdits. Comment votre association réagit-elle face à cette répression ?

Déjà , nous répondons aux interviews comme la vôtre, mais il est clair que les médias ne sont que peu intéressés par nos problèmes. L’U.S.S. envisage également d’intégrer le Conseil National des Supporters Franà§ais afin de faire entendre notre voix, notamment lors des assises du supportérisme. Des contacts ont été pris, mais n’ont pour l’instant pas abouti. Les récentes désillusions lors des dernières assises du supportérisme, avec les absences de représentants de la L.F.P. et de la F.F.F., ont certainement refroidi les responsables.

Quels sont vos recours suite à ces interdictions ?

Pour l’instant, seuls les groupes ‘Ultra’ et le Club ont attaqué les décisions au Tribunal Administratif et au Conseil d’Etat. Il n’est pas impossible que nous nous joignons à eux d’ici peu.

Pour accéder au site internet du groupe : www.u-s-s.fr

Propos recueillis par Flavien Barbereux