Quels sont les tenants et aboutissants de cette démarche ? Eléments de réponse.
Cette procédure fait-elle courir un risque sportif au RC Lens ?
A PRIORI, NON. En effet, si la RCL Holding, propriétaire à 98,2% des parts du club, est redressement judiciaire pour cessation de paiement, le numéro d'affiliation du club à la FFF n'appartient pas directement à cette entité. De plus, les salariés du RC Lens continuent d'àªtre payés normalement puisque ce n'est pas le RC Lens qui dépose le bilan mais sa maison mère qui ne gère qu’un seul salarié… Gervais Martel. En revanche, le RC Lens reste sous le coup d'une relégation administrative en National prononcée par la DNCG si aucun repreneur n'est pràªt à prendre la suite. Ce qui ne semble pas àªtre le cas puisque deux offres ont déjà été retenues.
Y avait-il d'autres solutions ?
NON. Hafiz Mammadov refusait toutes les offres arrivant sur son bureau, il était impossible de se défaire de l'homme d'affaires azéri sans son consentement. Il fallait donc user de cette procédure express appelée « prepack cession » introduite récemment (2014) dans le droit franà§ais. L'idée étant d'éjecter directement et sans son consentement Mammadov, il n'était pas possible d'ouvrir une sauvegarde ou une sauvegarde financière. Si le club a pu se lancer dans cette procédure express, c'est aussi parce que des repreneurs s'étaient manifestés. Comme le club l'avait d'ailleurs fait savoir dans un communiqué.
Combien y a-t-il d'offres ?
DEUX. Pour l'instant, elles sont au nombre de deux : celle de Charles-Kader Gooré, soutenu par des fonds omanais, et celle d'une mystérieuse société nommée Solférino. Favoris pour le rachat il y a quelques mois, Grégory Maquet – qui avait jeté l'éponge – pourrait se poser en troisième larron. Le PDG du groupe Century 21 Benelux se décidera d'ici à vendredi ”¦ Mais ne viendra au chevet du club que s'il est suivi par un tour de table d'investisseurs locaux et que les politiques nordistes l'appuient dans sa démarche.
Faut-il s'attendre à un passage musclé devant la DNCG ?
TOUT DEPEND DE L'OFFRE RETENUE. Mais à priori non. En effet, le tribunal de commerce de Paris choisira l'opération présentant le plus de garanties. S'il choisit Charles-Kader Gooré ou un autre repreneur étranger, les fonds devront faire l'objet d'une analyse par Tracfin qui prendra quelques jours”¦ Mais tout a, semble-t-il, été étudié pour que les papiers soient en ordre avant le passage devant la DNCG. C'est pour à§a que le tribunal, en accord avec Gervais Martel qui l'a sollicité, a laissé ce délai de huit jours pour déposer les dossiers et de cinq jours supplémentaires pour donner un verdict. Soit une deadline au 17 mai. Le délai pouvant varier de 0 à 30 jours, le juge aurait parfaitement pu décider que la publicité était suffisante mais il a fait le choix d'attendre un peu. Dans l'espoir qu'une offre plus costaude d'un investisseur qui ne s'est pas encore manifesté se monte en une semaine ?
Alexandre CORBOZ